Chalon sur Saône

Olivier de Benoist montera en première ligne avec « Le Petit Dernier » le 1er avril ( !) à Chalon

Olivier de Benoist montera en première ligne avec « Le Petit Dernier » le 1er avril ( !) à Chalon

A Chalon Spectacles a ferré un gros poisson à mettre en jeu ce samedi 1er avril à 20h, en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône. Pour sacrifier à la tradition, qui de mieux qu’un humoriste patenté ? Dans cette circonstance ce sera Olivier de Benoist, particulièrement attaché aux taquineries appuyées à l’adresse des membres de la famille. Roulez jeunesse, avec son spectacle «Le Petit Dernier », lequel affiche d’ores et déjà complet ! Interview.

Heureux de revenir fouler cette salle Marcel-Sembat que vous avez animée à plusieurs reprises ces dernières années ?

« Oui, bien sûr, comme vous le savez peut-être, je suis Bourguignon de coeur, parce que je passe mes vacances chez mes parents qui sont installés une partie de l’année à côté de Lugny. Donc je connais bien le coin. C’est vrai que j’aime beaucoup Chalon-sur-Saône, à chaque fois j’ai un peu de famille qui vient, et je sais où je dors ! »

Comment se porte « Le Petit Dernier » ?

« Très bien, j’ai enchaîné deux ans de tournée, ce sont plus de deux cents dates, c’est assez rare dans le milieu du one-man-show, je suis ravi. On a toujours peur que le spectacle qui suit soit moins bon, moins bien accueilli, mais ça a été le contraire, c’est un succès. Je finis en beauté, je crois que la salle Marcel-Sembat est pleine, c’est toujours agréable. Le bouche-à-oreille a été très fructueux. »

Coécrire, en l’occurrence avec Paul-Marie Debrie, est-ce un exercice ardu, ou un trop-plein à canaliser ?

« Ecrire, c’est ce qu’il y a de plus dur, c’est encore plus dur que de jouer je trouve. La façon dont est écrit ce genre de spectacle, c’est drôle à chaque phrase, ça nécessite vraiment d’avoir beaucoup de matière. Je trouve ça super, c’est un exercice difficile, mais assez jouissif. On est un petit peu comme un chercheur d’or quand on écrit, et quand il y a un effet qui fonctionne, on est dans un état de joie indescriptible. »

Votre belle-mère et votre femme peuvent-elles pousser un ouf de soulagement ?

«Ah, oui, oui, oui, mais bon ça reste dans le cadre de la famille. Ce qui est sympa c’est que ce sont des sujets qui parlent à tout le monde : mes enfants, ma belle-mère, ma femme…C’est un sujet éternel et qui a beaucoup de succès, car en fait tout le monde a les codes. Les gens rient quand ils connaissent le sujet, et là comme c’est un sujet connu cela marche très bien. »

Seriez-vous un sociologue de la famille ?

«Je ne sais pas, mais en tout cas c’est un thème qui est amusant, parce qu’il est partagé par tous. Il m’amuse beaucoup, la place qu’on a dans la famille par exemple, et il est inépuisable. »

Rit-on différemment en 2023 qu’au début des années 2000 ?

« On rit de la même façon, parfois plus fort. Les gens ne rient pas moins fort avec les années, au contraire ils ont besoin de rire plus, car il y a de moins en moins d’endroits où ils peuvent rire comme ça ensemble. »

Susciter le rire est-il le plus beau métier du monde, et de quelle façon voyez-vous son avenir ?

« Alors oui, c’est le plus beau métier du monde, et je ne suis pas inquiet pour l’avenir de l’humour, je pense qu’il a un avenir radieux. L’humour a encore de belles années devant lui, et tant qu’on pourra rire, tant que ce sera une fonction du corps qui fonctionne, il y aura des spectacles d’humour. Les gens ont besoin de rire, on ne pourra jamais leur enlever ça. »

Si un jour le rire figurait au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, quelle serait votre réaction ?

«Je serais catastrophé, car ça voudrait dire qu’il était en danger ou en voie de disparition. Il n’y a qu’à voir le nombre de spectacles d’humour actuellement, on a dépassé les chanteurs, il y a plus d’humoristes qui remplissent les salles que de chanteurs. Il n’y a jamais eu autant d’humoristes en France qui remplissent des salles énormes, autant de spectacles d’humour, donc il n’y a aucun problème sur le fait que dans cent ans on rira encore, et peut-être encore plus. »

A quel horizon devrait sortir votre prochain spectacle ?

« 2024 je pense, mais pas avant. Pour l’instant je me concentre sur « Le Petit Dernier », quand vous avez un spectacle qui fonctionne aussi bien, vous avez envie d’en profiter, de ne pas vous projeter trop vite. Je prends tellement de plaisir aujourd’hui, que je n’ai pas envie que ce soit pollué par du stress. »

Crédit photo : Fabienne Rappeneau                             Propos recueillis par Michel Poiriault

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