Culture

« La guerre des sexes » à Chalon le 31 mars : la ritournelle de « Je t’aime… moi non plus » ?

« La guerre des sexes » à Chalon le 31 mars : la ritournelle de « Je t’aime… moi non plus » ?

« La guerre des sexes », l’intitulé de la comédie dont le géniteur est Pascal Grégoire parle de lui-même, et sous son ostensible pesanteur se manifeste un nombre incalculable de joutes verbales. On subodore chausse-trapes, règlements de comptes, coups fourrés…et autres joyeusetés du même ordre, proférées à tort ou à raison ! Interview de Pascal Grégoire.

Places occupées, sauf si désistements…

La thématique appâte, puisque la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône  fait sur le papier salle comble. Le vendredi 31 mars à 20h30 seuls celles et ceux qui disposent à ce jour d’un billet pourront éventuellement prendre position en faveur du protagoniste de leur choix, et se goberger à demi-voix (ou pas !) devant les heurs et malheurs du couple qui brûlera les planches. Advienne que pourra !

Quel bilan dressez-vous à propos de cette comédie de près de douze ans d’âge ?

«Ce n’est que du bonheur ! Ca fait un peu plus de onze ans effectivement que l’on traverse la France et que l’on est à l’affiche parisienne. A chaque fois ce sont de belles expériences, surtout la tournée, parce que l’on a la chance de jouer dans des grandes salles, et on termine la tournée à Chalon. Venez nombreux avec le sourire, on va être très en forme, et on a hâte de vous retrouver. Cette tournée reprendra début octobre. »

Qu’est-ce qui  vous a fait mettre le pied à l’étrier pour cette espèce de pas de deux ?

«Ce qu’il s’est passé, c’est qu’à l’origine je faisais du one-man-show, et puis un jour, après cinq ans à être un petit peu seul sur scène, j’ai eu envie de partager la scène avec une autre personne, c’est la raison pour laquelle j’ai écrit cette pièce. En fait, c’est un peu une adaptation de ce que je faisais déjà dans mon one-man. »

Vous qui avez construit cette pièce de A à Z, devez vous friser les moustaches quand vous jouez ?

« Oui et non, parce qu’en réalité cette casquette que j’ai sur la tête me donne énormément de responsabilités, donc c’est vrai que lorsque je monte sur scène je ne suis pas seulement comédien, je suis également producteur, auteur et metteur en scène. Du coup j’ai un peu un œil sur tout, c’est ma vision professionnelle, presque une déformation professionnelle de la représentation, mais en même temps le revers de la médaille sur cette aventure, c’est que j’ai une totale liberté, et donc ça me permet de choisir où j’ai envie de jouer, et avec qui, etc. C’est quand même très agréable.»

Face à vous qui maitrisez l’ensemble des facettes, votre partenaire n’a-t-elle plus qu’à se laisser guider ?

«Non, au contraire, sur scène je suis un peu une pile atomique, et par conséquent j’ai besoin d’avoir une partenaire qui me renvoie la balle. Pour ça j’ai la chance d’avoir plusieurs partenaires, puisque nous jouons en alternance, nous sommes au total huit comédiens à jouer sur «La guerre des sexes ». On joue sept jours sur sept à Paris, avec trois représentations le samedi. L’année dernière on a fait à peu près trois cent quarante-quatre représentations uniquement sur Paris, donc on a besoin à un moment de se reposer. J’ai la chance d’avoir des partenaires qui sont aussi volubiles et talentueuses. »

S’agissant du couple en question, bien évidemment toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est que purement fortuite et involontaire…

«C’est une très bonne question qu’on nous pose régulièrement ! Il n’y avait pas d’objectif, si ce n’est que les gens passent un bon moment quand j’ai écrit  cette pièce, et surtout leur apporter du rire. On peut retrouver certaines formes de scènes du quotidien, ce qui fait que les gens peuvent apprivoiser le spectacle, puis à un moment ou à un autre, se reconnaître effectivement. »

Avez-vous une préférence quant à l’élaboration d’une pièce et à son envol, et où réside la complexité ?

«La vraie complexité pour, j’ai envie de dire, faire qu’une pièce trouve son public, je pense qu’il y a beaucoup de travail, c’est-à-dire qu’il y a un gros travail d’écriture qui est fait en amont. Ensuite c’est de trouver les bons comédiens, puis le bon emplacement, là je parle essentiellement pour Paris, être dans le bon théâtre, et surtout arriver au bon moment avec la bonne proposition. C’est vrai qu’il faut un alignement des étoiles pour faire en sorte que le spectacle arrive à trouver son public, et surtout que ça devienne un vrai sujet populaire. »

Dans les salles le camp féminin soutient-il sa protégée sur scène, et vice versa, et quel est le profil type du public ?

« Evidemment que les filles défendent leur territoire, comme elles se reconnaissent, pour les garçons c’est pareil…On arrive à emmener la salle avec nous dans notre digression, et le public réagit de manière sympathique dans cette guerre des sexes qui oppose Anne-Laure à Pierre, mais ça reste toujours bon enfant, et surtout ils sont très amoureux, donc ils ont envie de sauver leur couple. La question est : est-ce qu’ils vont y arriver ? On a la chance d’avoir un public très éclectique, c’est-à-dire que l’expérience aujourd’hui m’amène à penser que l’on a un public très, très large, qui va de 25 à 75 ans, toutes classes sociales confondues. On a la chance de discuter un peu après les séances, et il y a des médecins, des carreleurs, des directeurs d’école, des infirmières…On a vraiment beaucoup de couples, ou alors ce sont des sorties entre copines, ça arrive aussi beaucoup. Si on devait vraiment avoir un cœur de cible, ce serait 30-35 ans. »

Les spectateurs rentrent-ils chez eux apaisés, ou revanchards ?

« On n’a pas vraiment la réponse, mais je pense qu’en tous les cas ils repartent peut-être avec des questions à se poser l’un à l’autre, et puis peut-être l’envie de faire un câlin en rentrant à la maison. »

Quels sont les témoignages que vous récoltez ?

«Ils sont nombreux, parce qu’on joue à Paris d’octobre à juin depuis onze ans maintenant, et on passe par les sites de billetterie comme Ticketac, Billet Réduc, sur lesquels les gens peuvent déposer des avis, comme également sur le Facebook de « La guerre des sexes ». On a par exemple sur Billet Réduc plus de 12.000 avis, ce qui est énorme, et sur Ticketac, qui est un site très connu de billetterie en ligne, il y a plus de 3-4000 avis. Les gens font preuve de gentillesse et de générosité en témoignant leur affection.»

                                                                                                      Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                                      [email protected] 

La guerre des sexes