Chalon sur Saône

La comédie musicale L’enfant intemporel a fait feu de tout bois à Chalon avec enjouement

La comédie musicale L’enfant intemporel a fait feu de tout bois à Chalon avec enjouement

Juxtaposition d’éléments persuasifs animés des meilleures intentions du monde, la comédie musicale L’enfant intemporel –œuvre locale à 100% élevée au bon grain- est venue à Chalon-sur-Saône, salle Marcel-Sembat ce mardi 28 mars, a vu, et a vaincu haut la main, en deux temps. La force collective et transgénérationnelle s’est avérée indiscutablement payante.

Du cousu main pour une kyrielle d’émotions et de sentiments

Thématique, somme de travail, maestria, puissance de conviction, inclusion, ont fait que personne n’a bayé aux corneilles dans la fosse tellement chacun(e) avait, entre autres, tout loisir de se regarder dans un miroir si besoin était au regard d’un passé plus ou moins récent. De Marguerite Duras : « Il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours… ». Plurielle, cette période de la vie avec ce que cela sous-entend, notamment de dureté existentielle, a été dès lors magnifiée en quatre tableaux où la fantasia des cinq sens coalisée avec une fraîcheur d’esprit et un style primesautier, ont fait miracle. Ecrits introspectifs, éclats musicaux, danse hip-hop, auront servi d’écrin à des  chansons vivifiantes, fussent-elles pour certaines éloignées dans le temps comme « Mes jeunes années » (Charles Trenet), « La bicyclette » (Yves Montand), « Un gamin de Paris » (Mick Micheyl, à un degré moindre comme «Je n’aurai pas le temps » (Michel Fugain), « J’ai 10 ans » (Alain Souchon), « Born to be alive » (Patrick Hernandez), « L’école est finie » (Sheila), etc. Enfant d’un jour…enfant de toujours, bref cette part qui sommeille peu ou prou en nous a trouvé moelleusement preneurs. L’affaire du bon vieux temps jadis et de la note contemporaine avait été préparée de façon idoine, puisque ce spectacle est la résultante de deux années de labeur bien léché. Si l’après-midi une séance fut dédiée aux seniors, le début de soirée, lui, était réservé au grand public. Point final. A moins que, consécutivement à des tractations, le contenu du concept puisse s’exporter ultérieurement de-ci de-là, ce qui ne serait somme toute que justice…

 

Des protagonistes en veux-tu en voilà

Transportée sur du velours par la teneur écrite des pensées rassérénantes d’Emmanuel Mère dont celui-ci a assuré oralement la mise en lumière, la comédie a également valu par la planification musicale de Merwan Djane, compositeur, donc un duo efficient au profit du postulat de base. Des musiciens dûment reconnus ont par ailleurs entretenu méticuleusement l’ambiance sonore, tandis que les tenants de la danse hip-hop sous couvert de Jérémy Pirello, le chorégraphe de la compagnie TSN (Tout Simplement Nous), devaient faire vivre avec force joliesse la gestuelle ad hoc, prouesses techniques à l’avenant. Représentant de par leurs actions simultanées un effectif imposant, les deux chorales chalonnaises la Maîtrise Saint-Charles coiffée par Thibaut Casters, ainsi que « Les chanteurs autonomes » de la Maison des seniors, ont de leur côté fait chauffer leurs cordes vocales de bout en bout afin que le bouillonnement intérieur d’autrui ne connaisse pas de ratés. Rendons enfin à Sylvie Meunier ce qui est à Sylvie Meunier, c’est-à-dire la mise en relief de la visualisation (lumières, diaporama…), et vous avez maintenant une idée des forces en présence.

 

                                                                                                                         Michel Poiriault

                                                                                                                         [email protected]