Société

Trop de mauvaises pratiques sur les sites de travaux à domicile

Trop de mauvaises pratiques sur les sites de travaux à domicile

Une multitude de plateformes internet se proposent de vous aider à trouver des artisans qualifiés pour effectuer des travaux dans votre logement… mais gare aux mauvaises surprises ! La Répression des fraudes alerte sur les pratiques déloyales du secteur.

Dur dur de trouver un artisan pour effectuer des travaux chez soi ! Surtout si l'on veut qu'il soit qualifié, réactif, compétent et au juste prix… Sachant qu'il ne faut jamais se fier à un prospectus laissé dans la boîte aux lettres, c'est le plus souvent le bon vieux bouche-à-oreille qui permet d'obtenir des devis pertinents. À défaut d'un réseau suffisant, il est sinon possible de recourir à l'un des nombreux sites internet intermédiaires qui ont fleuri sur la Toile. Ces plateformes se proposent en effet de simplifier votre recherche en vous mettant directement en relation avec des professionnels du bâtiment préalablement sélectionnés. Mais vous n'êtes pas pour autant à l'abri des mauvaises surprises, comme l'a pointé la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) début mars, en publiant les résultats d'une enquête menée en 2020.


DU DÉFAUT D'INFORMATION...
Cet état des lieux constate tout d'abord que « les professionnels référencés par ces plateformes sont pour la plupart des micro-entrepreneurs débutant leur activité professionnelle ou des professionnels qui y tirent un revenu complémentaire ». Les prix pratiqués peuvent être libres ou encadrés par les sites, tandis que ces derniers se rémunèrent auprès des artisans ou des consommateurs selon le modèle choisi.
Côté informations précontractuelles en revanche, c'est l'anarchie. Statut des prestataires autorisés à déposer une offre, nature des contrats, prix du service de mise en relation, modalités de paiement, assurances et garanties proposées, mention du délai de rétractation ou encore possibilité de faire appel à un médiateur en cas de litige font partie des nombreuses informations absentes ou insuffisantes des 14 opérateurs de plateformes contrôlés.
Autre irrégularité sanctionnée par la DGCCRF : « Certaines plateformes vendaient des fichiers comportant les coordonnées téléphoniques de consommateurs inscrits sur la liste d'opposition au démarchage téléphonique. »


À LA TROMPERIE
Plus grave encore, « les enquêteurs ont relevé des pratiques commerciales déloyales ou trompeuses sur près de la moitié des plateformes ». Service de comparaison de devis inexistant, ordre d'affichage des offres en fonction de l'abonnement souscrit par les artisans, partenariats fictifs avec des enseignes de bricolage, majoration du nombre de pros inscrits et autres faux avis positifs visaient à influencer les clients. Quant à la vérification des qualifications des prestataires, elle n'était pas toujours réelle, tout comme leur expérience ou leur certification. Sans compter que certains ne disposaient pas non plus des assurances obligatoires (responsabilité civile, garantie décennale, etc.). Côté professionnels aussi, le nombre de chantiers réalisés grâce aux plateformes était gonflé, tout comme le coût moyen des travaux obtenus par ce biais.
Si deux ans se sont écoulés depuis cette enquête et que de nombreux avertissements et injonctions de mise en conformité ont été adressés aux plateformes concernées, il est clair que le secteur a du chemin à parcourir pour gagner en fiabilité.


Z.P