Culture

L’humour féroce d’un Olivier de Benoist immodérément vachard pour « transfigurer » Chalon

L’humour féroce d’un Olivier de Benoist immodérément vachard pour « transfigurer » Chalon

Pas de round d’observation, encore moins de sommation pour le sieur ODB, lequel a d’emblée dégainé la sulfateuse et mitraillé à tout va, n’épargnant dans sa ligne de mire aucun des membres de sa famille proche. Des exécutions sommaires à la solde du spectacle « Le Petit Dernier » et des rires en cascade.

Olivier de Benoist a tiré à boulets rouges de part en part

A Chalon-sur-Saône, salle Marcel-Sembat (remplie jusqu’à la gueule, le spectacle vivant s’y refait de plus en plus une place au soleil, à bon entendeur…), ce samedi 1er avril tous les partisans de ce railleur de première étaient heureux comme des poissons dans l’eau, accourus en connaissance de cause. Et ils ne furent pas déçus, l’humoriste n’ayant pas le moins du monde d’égard vis-à-vis de celles et ceux qui peuplent son quotidien, et c’est bien là le drame ! « J’ai quatre enfants : deux garçons et deux échecs », a-t-il balancé sans ménagement, ceci laissant augurer de la suite. Avec son phrasé sans pareil il n’a de cesse de déblatérer en tombant à bras raccourcis sur tout ce qui bouge dans sa sphère familiale, il vitupère contre ces empêcheurs de tourner en rond, ne leur fait aucun cadeau. A l’imitation de sa chère et tendre, incluse dans le tombereau d’assertions dévalorisantes, dégradantes. Pour la petite histoire le gaillard n’escamote même pas sa propre personne à son emprise dévastatrice, car l’autodérision pointe à l’occasion le bout de son nez. En remontant le temps à la recherche d’un tel, nourrisson, et de ce que cela cause comme problèmes. Jusqu’à l’ado, bêta, avec lui aussi son cortège d’embarras se dressant au-devant de sa route. La véhémence de ses propos se démenant comme autant de flèches empoisonnées n’a d’égale que sa mauvaise foi dirigiste, même si un vague fond de vérité ne semble pas demeurer au diable Vauvert. Une vraie langue de vipère qui a transmis son virus à Torek, son assistant moldave risible, compte tenu du fait que lorsque celui-ci s’affiche par intermittence sur scène, ce n’est que pour tirer vers le bas le climat ambiant.

 

Il est fort. Très fort. Chapeau bas.

Phénoménal, l’offenseur l’a été, et le qualificatif n’est pas usurpé. Au moyen de plusieurs armes fatales : son humour trash qui décoiffe, la quantité invraisemblable de vannes qui ponctuent son récit à un rythme ininterrompu, ainsi que son débit oral ultra-rapide, tous apports conduisant à une efficacité redoutable. A l’applaudimètre le public n’a pas été avare d’encouragements divers et variés, sur le modèle de : vas-y mon gars, tu nous fais mourir de rire, ne t’arrête pas en si bon chemin ! Et puis étant donné que « Chassez le naturel, il revient au galop », Olivier n’a pu s’empêcher de tailler des croupières à belle-maman. « Qui aime bien châtie bien ?»  De la belle ouvrage en bloc ! A la revoyure, attendu que chaque nouvel enfant d’Olivier de Benoist donne lieu à un one-man-show inédit. Dans ces conditions, vivement le cinquième mioche et que l’on prenne perpète!

                                                                                                                          Michel Poiriault

                                                                                                                          [email protected]