Pour avoir la banane samedi soir à Chalon, mieux valait se suspendre aux lèvres du magistral Guillaume Meurice

Pour avoir la banane samedi soir à Chalon, mieux valait se suspendre aux lèvres du magistral Guillaume Meurice

Bienheureux les tenants du fendage de poire et du rire à s’en décrocher la mâchoire, ils ont été à bonne école ce samedi 8 avril à Chalon-sur-Saône. Dans une salle Marcel-Sembat une nouvelle fois remplie autant qu’on puisse le souhaiter, le public plutôt gauchisant a rendu les honneurs à l’humoriste Guillaume Meurice, au mépris d’un existant ailleurs pas toujours joli joli ni très entraînant !

Il n’a eu de cesse de prendre le contrepied de tout

Les gens savaient pertinemment à qui ils avaient affaire en tirant le gros lot, par conséquent l’envie était grosse comme ça d’assister goulûment à l’enfoncement de maintes banderilles…A cette grand-messe des bouffonneries à la pelle le maître de cérémonie n’aura pas fait chou blanc avec sa manière bien à lui de détourner de leur signification originelle ses points de mire. Ce qui n’aurait ni queue ni tête pour le béotien prend dans le cas présent des proportions démesurées…sans avoir l’air d’y toucher plus que ça ! Lorsqu’il dit blanc il faut penser noir, mais la chute aux enfers pour celles et ceux qui sont persécutés par le travestisseur de vérité établie, espèce de jeu du chat et de la souris, ne soulève qu’une palanquée de rires cyniques ! Avec son tonique spectacle « Meurice 2027 », Guillaume ne jure que par son slogan «Gagner. Maintenant ! », et se veut le porte-étendard d’un mouvement obligatoirement rassembleur, car obligatoirement orienté vers la prochaine élection présidentielle…

La puissance créatrice du verbe et du sarcasme bien dodu donne l’impression, à la limite, de s’apitoyer, mais ce n’est que pour mieux foncer sur sa proie. Indirectement ! Sa revue d’effectif, illustrée par des visuels pénétrants et clairs comme de l’eau de roche sur grand écran, a fait étalage de constituants édifiés « pour propulser l’avenir de La France vers le futur ».  Rien que ça ! Ce fut un déballage durant lesquels la fin devait justifier les moyens : la politique, l’Education nationale, les femmes, la police, les syndicalistes (« Ce n’est pas la merguez qui constipe, c’est la rancœur ! »), la justice, le travail, l’écologie avec le combat contre le réchauffement climatique…Une réforme semble avoir fait l’unanimité : le vin serait remboursé par la Sécurité sociale. Fichtre !

La « désunion » ainsi que l’union ont fait la force des déclamations

Guillaume Meurice n’a pas été le seul à se creuser le ciboulot pour épater autour de sa personne. Julie, son assistante à la technique, n’a pas été en reste, toisant vertement contre toute attente le héros du jour, conférant à ces moments parfois vifs d’égarement un surplus de désopilance. Et puis, parmi l’assistance, il est arrivé que certains jouent leur rôle, footballistiquement parlant, de douzième homme, en enrichissant le texte du trublion mandaté de dires appropriés. Un pour tous, tous pour un !

 

Une action de circonstance

Sur un mode «64 ans c’est non », un happening, réitéré à une reprise, s’est fait jour chez une partie du public en s’immisçant sans crier gare dans le one-man-show. Cordes vocales en activité, profession de foi bien en évidence, d’aucuns ont chanté : »On est là ! On est là ! Même si Macron n’le veut pas, nous on est là ! Pour l’honneur des travailleurs, et pour un monde meilleur, tant qu’ils n’retirent pas la loi on rest’ra là ! On est là ! On est là ! Même si Macron n’le veut pas, nous on est là ! Pour l’honneur des travailleuses, et pour une retraite heureuse, tant qu’ils n’retirent pas la loi on rest’ra là ».

 

                                                                                                               Michel Poiriault

                                                                                                               [email protected]