Chalon sur Saône

Margot Van Hezel intégrera le Royal Conservatoire de la Haye en septembre

Margot Van Hezel intégrera le Royal Conservatoire de la Haye en septembre

Née à Stafford, étudiante au Conservatoire du Grand Chalon, la jeune musicienne âgée de 22 ans a réussi le concours d’entrée de cette prestigieuse école.

Arrivée en France à l’âge de 5 ans, à Autun précisément, Margot découvrira la musique très jeune, grâce à sa maman. Elle partira dès fin août aux Pays-Bas pour intégrer un Bachelor en flûte traversière. Interview…

Quand avez-vous découvert la musique et comment est née votre passion pour votre instrument ?

J’ai découvert la musique grâce à ma mère qui possédait beaucoup de CD de musique classique. Un de ses CD regroupait les plus grandes œuvres de flûte et je me souviens que la pochette était vraiment très belle ; j’adorais ce CD. À l’âge de 9 ans, je me suis inscrite au Conservatoire d’Autun, cela m’a permis de me perfectionner et de pouvoir jouer avec d’autres personnes. Mon choix de poursuivre dans cette voie a été confirmé quand j’ai commencé à jouer dans des orchestres symphoniques. Je suis arrivée à Chalon-sur-Saône au Conservatoire du Grand Chalon lorsque j’étais en Première ; et en Terminale, j’ai préparé le cursus professionnalisant. J’ai compilé un peu tout : la Licence, le DEM et 1re année professionnelle. J’ai entrepris également l’étude de la flûte baroque à Dijon.

Vous êtes détentrice d’une licence de musicologie passée à Dijon, du DEM (Diplôme d’Études Musicales) de flûte traversière, option Piccolo, passé au CRR* ; que vous a apporté la Classe Préparatoire à l’Enseignement Supérieur que vous avez intégré également au Conservatoire du Grand Chalon ?

Beaucoup de discipline et d’organisation dans mon travail, avec un planning de travail exigeant ; j’ai appris à être efficace sur un temps très court. Cela m’a appris également à développer, mon exigence, à moi, à travailler et à développer des techniques pour gérer le stress. En 1re année, j’ai préparé 2 concours. Cette année, j’ai fait toutes les préparations aux auditions, appris à mettre en place une routine de gestion du stress car si parfois le côté instrumental ne bloque pas, ça peut être le côté mental qui fait défaut et, sincèrement, je pense que si je n’avais pas fait cette préparation, je n’aurais pas réussi à intégrer le Royal Conservatoire de la Haye.

Je veux dire aussi que cette classe préparatoire m’a offert des opportunités, notamment jouer dans d’autres contextes. Nous avons monté aussi une pièce avec un ami, Léo Paul Chaudron ; lui, a été pris à Lausanne à la rentrée prochaine. Ce projet m’a apporté de l’expérience, a permis que je puisse me confronter au fait de jouer devant un public. Cette année, j’ai passé 5 concours.  J’ai été reçue à Rennes et à La Haye, les places sont rares en flûte et il y a beaucoup de demandes donc ce n’est pas toujours facile. J’ai choisi, sans hésitation, d’intégrer le Royal Conservatoire de La Haye et mon départ est prévu fin août. Ce n’est pas toujours facile de se projeter tant qu’on n’est pas sur place, essayer de penser à tout, trouver un logement, budgétiser toutes les dépenses… J’ai la chance de pouvoir bénéficier de la Bourse du Rotary Club, c’est une aide qui va me permettre de démarrer un peu plus sereinement dans un premier temps, et j’ai ouvert une cagnotte Leetchi : https://www.leetchi.com/fr/c/depart-a-la-haye-2003768 

Justement, comment se prépare-t-on à un tel changement ?

J’essaie de voir comment va s’organiser ma vie là-bas mais, comme je l’ai dit, c’est difficile depuis ici. J’ai l’impression que, comme au Royaume-Uni, les étrangers sont bien accompagnés dans leur démarche d’installation et d’intégration ; j’appartiens déjà à un groupe WhatsApp mis en place par un professeur du Royal Conservatoire et qui met en relation nouveaux arrivants et anciens étudiants. Mon ancien professeur de flûte d’Autun, qui avait étudié là-bas, me fait bénéficier de quelques contacts ; l’important étant que j’essaie de me faire un petit réseau sur place. J’aimerais bien arriver aussi avec 1 ou 2 pièces de flûte préparées, j’ai commencé à faire des recherches sur les Pays-Bas, leur culture, et j’apprends le néerlandais, un petit peu tous les jours… Le cursus est en anglais, sauf pour apprendre à enseigner, les cours sont en néerlandais. Personnellement, je ne me vois pas trop enseigner, je veux me perfectionner au maximum pour entrer dans un orchestre. J’aimerais bien continuer à faire ce que je fais mais de manière professionnelle, faire de l’orchestre en premier lieu, mais aussi faire de la création contemporaine, être multitâche, c’est-à-dire travailler avec le théâtre, avec la danse et m’intéresser, pourquoi pas, au jazz.

Pour terminer, je veux adresser tous mes remerciements à ma professeure, Soazig Léger ; sans elle et sans cette Classe de Préparation à l’Enseignement Supérieur, tout cela n’aurait pas été possible. Je suis très reconnaissante aujourd’hui, parce que même si tout ne s’est pas fait sans heurts (il y a parfois des choses difficiles à entendre, mais elles sont nécessaires pour avancer), cette professeure très engagée m’a toujours encouragée, accompagnée bien au-delà de ce qui était prévu. Encore merci.

SBR

* CRR : Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Chalon