Chalon sur Saône

VIOLENCES SUR MINEURS - Une salle Mélanie officiellement inaugurée au commissariat de Chalon sur Saône

VIOLENCES SUR MINEURS - Une salle Mélanie officiellement inaugurée au commissariat de Chalon sur Saône
VIOLENCES SUR MINEURS - Une salle Mélanie officiellement inaugurée au commissariat de Chalon sur Saône
VIOLENCES SUR MINEURS - Une salle Mélanie officiellement inaugurée au commissariat de Chalon sur Saône
VIOLENCES SUR MINEURS - Une salle Mélanie officiellement inaugurée au commissariat de Chalon sur Saône

Emmanuel Breton, commissaire de police de Chalon sur Saône, s'est félicité de disposer d'un outil unique en Saône et Loire.

Lancée officiellement il y a deux mois, la salle Mélanie du commissariat de police de Chalon sur saône, est la première du genre au sein des forces de l'ordre en Saône et Loire. Un dispositif qui se veut complémentaire de celui mis en place à l'hôpital de Chalon sur Saône, lui aussi unique en son genre. Le commissaire Breton s'est voulu d'ailleurs très clair sur le sujet, "il n'y a aucune concurrence entre les deux structures. Que les choses soient ainsi dites", histoire de lever d'éventuelles inquiétudes sur des structures qu'on pourrait imaginer concurrentielles. 

En présence de nombreux maires locaux, des parlementaires Marie Mercier et Jérôme Durain, du Sous-Préfet Olivier Tainturier, de Thomas Kieffer, directeur départemental de la sécurité publique de Saône-et-Loire ainsi que de la direction zonale de la police nationale ou encore d'Aline Saenz-Cobo, vice-procureure de Chalon sur Saône.

Un partenariat avec Chalon Saocouna et le Lions Club 

Le financement de la salle d'audition des enfants a été financée par le soutien d'associations locales, Chalon Saocouna et le Lions Club, a rappelé Emmanuel Breton, soulignant le cercle vertueux noué dans le cadre du réseau VIF, porté par la ville de Chalon. 

Concrètement comment ça se passe ? 

C'est un espace exclusivement dédié à ce type d'audition. Mettre en confiance les enfants victimes de violences dans un univers qui permette de libérer la parole. Avant la mise en place de la salle Mélanie, les mineurs étaient auditionnés dans les bureaux, avec toutes les contraintes que ça engendre, sans compter le stress. "On a choisi volontairement l'espace le plus lointai de l'activité courante afin qu'aucun bruit ne vienne parasiter l'audition" rajoute le commissaire chalonnais, précisant également que six enquêteurs chalonnais ont été spécifiquement formés au sujet.  

Le protocole est très spécifique en terme d'audition et permet de suivre les moindres faits et gestes. Une table en verre permettant d'observer les gestes des enfants et de les interpréter, des poupées sexuées permettant aux enfants d'illustrer les actes, une caméra haute qualité et un enregistrement, "permettant d'entendre une mouche voler". 

"La complexité est celui de la collecte des informations en des temps courts" précisent les enquêteurs, en charge de la salle Mélanie. "Il y a une vraie importance dans le fait que l'audition doit être la plus claire possible. Une copie certifiée conforme est adressée ensuite au procureur, pour l'instruction du dossier". 

160 000 enfants par an victimes de violence en France 

Le chiffre fait froid dans le dos mais Cécile Untermaier, député de Saône et Loire, n'a pas hésité à rappeler cette réalité sociale, particulièrement hallucinante pour un pays comme la France. Des chiffres qui viennent compléter ceux énoncés par Gilles Platret, au titre du réseau VIF, avec "1228 individus pris en charge depuis novembre 2016 avec 1691 enfants concernés. Des chiffres qui sont loin de s'apaiser avec le temps".

Jérôme Durain, sénateur de Saône et Loire, co-rapporteur d'une mission d'information consacrée à la place de la police nationale, a suggéré aux détracteurs de la police de venir constater sur le terrain les actions menées en faveur des mineurs. Autre parlementaire particulièrement sensible au sujet des mineurs, Marie Mercier a rappelé tout le travail qui reste à entreprendre notamment sur l'accessibilité aux sites pornographiques des enfants, s'interrogeant sur la non-volonté de l'Etat à accélérer le pas sur ce dossier tout en se demandant sur "quel adulte allons-nous construire ?".

Olivier Tainturier, Sous-Préfet de l'arrondissement de Chalon a évoqué "cette face émergée de l'iceberg face aux chiffres effrayants des violences sur mineur. Bravo pour ce que vous faites, ce type de partenariat est un peu la marque de fabrique de ce territoire. Le protocole rigoureux et sérieux est le gare d'une réponse pénale adaptée". 

 

Laurent Guillaumé