Chalon sur Saône

Mobilisation ce mardi devant le collège Camille Chevalier à Chalon contre l’expulsion d’une famille arménienne

Mobilisation ce mardi devant le collège Camille Chevalier à Chalon  contre l’expulsion d’une famille arménienne

Une situation que les associations, les professeurs et les parents d’élèves présents aimeraient voir régulariser pour cette famille menacée d'expulsion.

Les associations ASTI*, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Chalon Solidarité Migrants, PEL’MEL, les accompagnants au commissariat ainsi que des professeurs et des parents d’élèves du collège Camille Chevalier où est scolarisé l’un des enfants de cette famille menacée d’expulsion, s’étaient donné rendez-vous à 17h30 afin de montrer leur soutien à ce couple et ses enfants et communiquer sur la situation de cette famille.

Pour Marie de l’ASTI qui nous accueille, impossible de parler de cette mobilisation et de la situation de cette famille sans évoquer le contexte qui l’a poussée à quitter son pays d’origine fin 2021. En cause, le conflit sur la frontière du Haut Karabakh qui engage l'Azerbaïdjan et l'Arménie. « Malgré la signature par le 1er ministre Nikol Pashinyan d’ un premier accord de cessez-le-feu en novembre 2020 avec l'Azerbaïdjan, les agressions se sont poursuivies faisant qu’une partie de la population est contre cet accord », nous explique-t-on.

Quant à la situation de cette famille, Marie nous précise que «  Monsieur Stépanyan a rejoint l’armée volontairement avec son frère début octobre 2020. Il rentre chez lui le mois suivant. Toujours en novembre, suite à ce premier accord de cessez-le-feu, il se joint à des rassemblements et manifeste avec son frère et d’autres combattants volontaires devant l’Assemblée Nationale, pénètre dans l’enceinte et tient des propos critiques à l’égard du 1er ministre. Interpellé à son domicile, il est placé en garde à vue et interrogé sur sa participation au rassemblement. Son frère reste incarcéré.

Le 15 décembre 2020, il participe de nouveau à un rassemblement où il tient des propos contre le gouvernement. Le lendemain, des individus cagoulés font irruption dans son commerce, l’agresse en mentionnant ses propos publics contre le 1er ministre. Suite à cette agression, il est hospitalisé.  En janvier 2021, une nouvelle perquisition est menée chez lui, il n'a pas été arrêté car son épouse a dû être transportée à l'hôpital en raison d'une grossesse pathologique. Le 10 février 2021, son frère est condamné à 10 ans d'emprisonnement pour agression physique et violation de la Constitution. Monsieur Stépanyan, avec femme et enfants, décide de quitter l'Arménie le 29 septembre 2021. Cette famille arrive en France le 3 octobre. »

« Dans un autre temps...et un autre lieu... Monsieur Stépanyan aurait été honoré du titre de Résistant… », souligne Marie et cite Sylvain Tesson qui « avait rappelé le silence de l'Europe, le manquement aux Droits de l'Homme, devant une agression meurtrière qui prolonge, d'après lui, le génocide de 1915 à 1923 ». Aujourd'hui, la famille Stépanyan est menacée d'expulsion de l'appartement qu'elle occupe alors qu'ils ont 4 enfants dont 2 en bas-âge. Ils sont assignés à résidence, menacés d'expulsion par une Obligation de Quitter le Territoire. En France depuis peu, ils  sont cependant  déjà parfaitement intégrés. L'aîné des 4 enfants est très apprécié par ses professeurs et ses camarades. Il témoigne de grandes facilités d'apprentissage et doit entrer au Conservatoire cette année car il est musicien.

« Cette famille témoigne de la souffrance de l'Arménie. Les professeurs, les associations se mobilisent pour leur régularisation», conclut Marie.

*ASTI : Association de Solidarité avec Tout-e-s les Immigré-e-s