Chalon sur Saône

Nouveau mouvement national de protestation des fonctionnaires de greffe - Sans greffiers « nos tribunaux ne fonctionneraient plus ».

Nouveau mouvement national de protestation des fonctionnaires de greffe -   Sans greffiers « nos tribunaux ne fonctionneraient plus ».

Le tribunal judiciaire de Chalon sur Saône est tout entier représenté sur les marches du palais, ce jeudi 21 septembre, en soutien au personnel du greffe. Sur une pancarte : « Ma pancarte est pourrie, mes conditions de travail aussi ».

Patrice Guigon, procureur de la République, Éric Plantier, président du TJ, Damien Varlet, bâtonnier, beaucoup de magistrats, siège et parquet confondus, beaucoup d’avocats aussi, soutiennent donc les fonctionnaires de greffe qui n’en peuvent plus de ne pas obtenir la considération qui lui est due au titre d’un métier indispensable (= dont il est impossible de se passer) au fonctionnement de l’institution ( = sans greffiers il est impossible de rendre la justice), et la reconnaissance « indemnitaire et statutaire » qui va avec cette considération.

En lieu et place : « du mépris ». En lieu et place : « une revalorisation salariale importante en faveur des magistrats » sans équivalent proportionnel pour les fonctionnaires de greffe. Il est vrai que c’est incompréhensible : ôtez les greffiers des tribunaux et plus rien ne se passe ... 

La motion lue juste avant le début des audiences de l’après-midi (comparutions immédiates dans une salle, cour criminelle départementale dans la salle des assises) reprend les points déjà listés le 3 juillet dernier, lors d’une journée nationale de grève.

« Désarroi » et « colère » 

Parmi ces points, la motion revient sur :
- « des outils informatiques vétustes datant du siècle dernier » (une pensée pour la loi de modernisation de la justice, dont on nous a rebattu les oreilles mais qui a visiblement raté au moins une marche, ndla), « des logiciels obsolètes »

- l’usine à gaz des réformes législatives plus soucieuses de leurs annonces publiques que des conditions effectives de leurs mises en pratique, « du jour en lendemain », par les services de greffe (et les magistrats, qui en pâtissent aussi)

- « la fuite de nos collègues épuisés, démotivés » 

- « la logique gestionnaire déshumanisante de notre ministère »

- « le manque de personnel » qui oblige les greffiers à dépanner les différents services, au débotté, au gré des besoins. Cette situation d’effectif insuffisant est si vraie que désormais l’institution recourt à des greffiers placés, à « des sorties d’école pas encore titulaires », des greffiers réservistes, des vacataires et même des services civiques ! 

« Recrutement de personnels de greffe précaire, pour la plupart non formés »

Le collectif des fonctionnaires de greffe du TJ de chalon désapprouve « le recrutement de personnels de greffe précaire, pour la plupart non formés, ouvrant la voie à une privatisation de l’institution régalienne au détriment du recrutement par concours (les greffiers sont formés à l’Ecole Nationale de Greffe). Enfin, ces professionnels s’inquiètent de la loi organique annoncée, dont le projet est opaque « sur le devenir des greffiers et directeurs de greffe avec la création des attachés de justice dont le statut reste flou ».

Les greffiers du TJ de Chalon sur Saône s’associent donc pleinement au mouvement national, soutenus par les magistrats, avocats, qui savent, eux, que sans greffiers « nos tribunaux ne fonctionneraient plus ». 

FSA