Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Trafic de stupéfiants : un chauffeur routier condamné

TRIBUNAL DE CHALON - Trafic de stupéfiants : un chauffeur routier condamné

Le chauffeur routier transportait des salades en sachets mais la remorque frigorifique n’était pas activée, du coup les salades avaient chaud et ça sentait encore plus fort le cannabis.

Quand les douaniers ont ouvert la remorque, le 1er septembre dernier, sur l’aire du poulet de Bresse à Dommartin les Cuiseaux, on n’imagine pas les remugles qui ont dû s’en échapper. Un mélange inédit d’odeur de salade pourrissante parfumée par 297 kilos d’herbe de cannabis. 

Pourquoi a-t-il accepté ce chargement ?

Le chauffeur est jugé ce lundi 2 octobre à l’audience des comparutions immédiates. Il est roumain, il a rencontré quelqu’un dans un bar en Espagne qui lui a proposé ce chargement, il a accepté. Pourquoi ? « Il a des problèmes, ses parents ont des problèmes, ils sont à la retraite, ils n’ont pas d’argent. Il voulait les aider. », traduit l’interprète. 

Le prévenu est sympa

La présidente Berthault passe du froid : « Vous avez une dette, maintenant. Qu’est-ce qui va se passer pour vous, monsieur ? », au chaud : « Est-ce que c’est mieux de travailler et d’économiser de longues années pour aider ses parents, ou de se retrouver là ? » Le prévenu est sympa, il répond que c’est sûr que c’est mieux d’économiser longtemps. 

« Dommage qu’il ait des aveux aussi tardifs »

Il est doublement sympa parce qu’il reconnaît sa responsabilité, fait inhabituel dans ce genre d'affaires, mais le procureur trouve quand même à redire : « Dommage qu’il ait des aveux aussi tardifs. » Alexandre Marey requiert la peine de 3 ans de prison, une ITF de 10 ans, la confiscation des scellés (l’ensemble routier, le téléphone portable). C’est ce que demande aussi l’agent des douanes, outre une amende du montant d’une fois la valeur du chargement soit 2 975 200 euros. 

« Abandonné par ses commanditaires »

« Un chauffeur roumain qui allait d’Espagne en Allemagne : c’est devenu un classique, plaide maître Andujar, du barreau de Lyon. Il se sent abandonné par ses commanditaires, et puis il n’y a eu aucune demande de restitution de l’ensemble routier : on se sert de lui, puis on le jette. C’est un primo-délinquant, son comportement est celui d’un amateur ! 3 ans de prison, c’est disproportionné, 18 mois seraient plus appropriés. Il ne travaillait que depuis deux mois en Espagne et n’avait pas perçu de salaire. »

Prison ferme puis ITF et une amende 

Le tribunal déclare le chauffeur-routier coupable, le condamne à la peine de 30 mois de prison, ordonne son maintien en détention. 
A sa sortie il sera sous le coup d’une interdiction du territoire français (ITF) pendant 10 ans. Les scellés sont confisqués. 
Vient ensuite l’amende douanière : 2 975 200 euros (que les douanes ne devraient jamais récupérer, d’une part parce que c’est un montant exorbitant – même en faisant des économies pendant de longues années, hein – mais surtout parce qu’il ne devrait jamais remettre les pieds en France et que pour récupérer des sous à l’étranger, on peut faire tintin).

FSA