Chalon /autour de Chalon

La BAC de Chalon met la main sur un arsenal et des stupéfiants.. lors d'un contrôle

La BAC de Chalon met la main sur un arsenal et des stupéfiants.. lors d'un contrôle

Un contrôle de policiers de la BAC à Chalon, ce 30 novembre, a permis de saisir des marchandises qu’on imagine chantées dans le style de Boby Lapointe. Ce 4 novembre, un homme âgé de 36 ans, doit répondre, en comparution immédiate, de…

De trafic de stupéfiants de juillet dernier à fin novembre. Et y avait d’la co-caï-ne, d’l’hé-ro-ï-ne, et pis d’la ké-ta-mi-ne*, et bien sûr du canabis, bis, bis ! Avec tout ça, tagada-tsoin-tsoin on a trouvé un pistolet de type grenaille, et un semi-automatique, et puis un fusil lui aussi semi-automatique, et un fusil à pompe raccourci et un fusil de chasse et une carabine 22 long rifle, oulala. 

Malbiches et protection du contenu de son smartphone

Encore, avec tout ça, de la malbiche qu’il revendait sans la moindre qualité légale pour ce faire : les policiers ont saisi 48 cartouches de clopes de la marque Marlboro. Pour finir, ce monsieur a refusé de donner le code de déverrouillage de son téléphone portable – il doit y avoir des photos personnelles dedans, argument ‘protection de la vie privée’ fort usité dans les dossiers stups mais qui n’émeut guère les gardiens de nos libertés individuelles.
Une autre prévention figure sur le rôle, mais dans le flot de choses à noter, on en a raté l’objet précis : « enlèvement non conforme des produits de la distillation ». 

Les stupeux se prennent trop au sérieux au vu de la nature de leur bizness 

On se permet un ton un peu libre, parce que des stups on en voit à flux continu et c’est toujours pareil : face à une violence qui semble rester abstraite au public alors qu’on est plongé à chaque fois dans les polars les plus crus et réalistes, prévenus et certains avocats de la défense cultivent la mauvaise foi en affichant un tel semblant de sérieux que ça donne envie d’en rire. Que des pauvres gens, comme on dit, en fassent les frais, c’est l’évidence. Certains prévenus font peine. Ah qui la faute ? A ceux qui ont le dessus, dans les trafics. Quant à savoir comment et où se situe celui-ci, on le saura le 8 janvier prochain, date de son jugement. 

Comparaître en sortant de garde à vue, c’est pas de bonnes conditions

En effet, ce 4 décembre, il sort de garde à vue et il demande un délai pour préparer sa défense. Imaginez que le parquet ne veut pas le voir dehors d’ici là et que l’avocate qui s’est déplacée de Lyon pour lui trouve que ces réquisitions systématiques, franchement… « Regardez-le, il est prostré ! » De fait, il doit être très fatigué et peut-être un brin en manque, il a froid et serre sa veste matelassée contre lui. 

Armes, drogues, sans emploi : risque de renouvellement de l’infraction

« Il se promenait avec une arme ! Il est tombé dans le trafic avec une facilité déconcertante, il est sans emploi et sans ressources. Je demande son maintien en détention pour mettre fin à l’infraction et prévenir son renouvellement » dit Cyrielle Girard-Berthet, substitut du procureur. Le casier du prévenu porte 13 condamnations, toutes réhabilitées de plein droit.

Il se drogue à la cocaïne

L’avocate lyonnaise s’insurge : il travaillait, il est sans emploi depuis juillet dernier, c’est tout ; il n’a pas fait de bénéfices (50 000 euros dit la procureure) : la preuve il a un dossier de surendettement, et s’il est propriétaire de son logement à Mellecey, c’est bien tout ce qu’il a. Il fut pris au piège d’une dette de stups parce qu’il se drogue à la cocaïne et la cocaïne il faut en consommer toujours plus. Donc le tribunal doit le placer sous contrôle judiciaire.

« J’en peux plus. Je vois bien que je suis en train de plonger »

Le prévenu est « entièrement d’accord » avec son avocate. Il ajoute : « J’étais parti pour arrêter tout ça, me faire suivre médicalement, parce que j’en peux plus. Je vois bien que je suis en train de plonger, de plonger. »

Placement en détention provisoire

Le tribunal ordonne le renvoi au 8 janvier et décerne mandat de dépôt (risque de renouvellement de l’infraction). « Cela signifie que vous allez être détenu jusqu’à l’audience. » Il encaisse comme il peut. Il a deux enfants qu’il voit chez lui deux jours par semaine. 

FSA

*https://www.ordre.pharmacien.fr/les-communications/focus-sur/les-actualites/ketamine-injectable-desormais-sur-la-liste-des-stupefiants