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A 97%, les journalistes du JSL, Bien Public et du Progrès considèrent ne pas avoir confiance en leur direction pour assurer l'avenir

A 97%, les journalistes du JSL, Bien Public et du Progrès considèrent ne pas avoir confiance en leur direction pour assurer l'avenir

282 journalistes ont pris part au vote (80 % de participation) qui s’est déroulé du mercredi 13 décembre au lundi 18 décembre au soir dans les rédactions du Journal de Saône et Loire, du Progrès et du Bien Public. Un score sans tergiversation possible à l'égard de la direction.

Communiqué du Syndicat National des Journalistes 

Les rédactions du Bien Public, du Journal de Saône-et-Loire et du Progrès (BJP) ont voté une motion de défiance approuvée par 97 % des votants (à lire ci- dessous) à l’encontre du président du groupe Ebra, du directeur de la publication et de la rédaction en chef.

282 journalistes ont pris part au vote (80 % de participation) qui s’est déroulé du mercredi 13 décembre au lundi 18 décembre au soir.

353 salariés étaient invités à s’exprimer anonymement sur cette motion de défiance (oui, non, ne se prononce pas), soit l’ensemble des journalistes en CDI, cadres inclus, en dehors de la rédaction en chef et des directeurs départementaux.

Cette motion de défiance, adoptée à une large majorité, acte une rupture profonde entre les rédactions des trois titres du groupe Ebra (dont l’actionnaire est le Crédit mutuel) et ses dirigeants.

Un plan d’économie, annoncé fin novembre, prévoit la suppression de 11 postes dans les rédactions de BJP, dont 9 de journalistes, sans véritable projet éditorial, capable d’accompagner notre mue vers le numérique, tout en préservant notre diffusion print.

Les rédactions, déjà en sous-effectifs, craignent pour la qualité de l’information de proximité produite, essentielle dans une démocratie, et ne peuvent plus absorber davantage de surcharge de travail.

Le SNJ remettra mercredi cette motion de défiance à la direction, lors du comité social et économique d’EBM (Est Bourgogne Média) puis jeudi lors de celui du Progrès.
 Ain, Côte-d’Or, Haute-Loire, Jura, Loire, Rhône, Saône-et-Loire, le 18 décembre 2023

 

 

MOTION DE DÉFIANCE DE LA RÉDACTION À L’ENCONTRE DU PRÉSIDENT DU GROUPE EBRA, DU DIRECTEUR DE PUBLICATION ET DE LA RÉDACTION EN CHEF DU BIEN PUBLIC, DU JOURNAL-DE-SAÔNE-ET-LOIRE ET DU PROGRÈS

Nous, journalistes du Bien Public, du Journal de Saône-et-Loire et du Progrès (BJP), nous opposons à la politique de casse de nos journaux, dictée par Philippe Carli, président du groupe Ebra, dont l’actionnaire est le Crédit mutuel.

La suppression imminente de onze postes dans nos rédactions, dont neuf de journalistes, notamment dans des agences locales, a conduit à des mobilisations massives des rédactions fin novembre et décembre. Déconnectée de la réalité des conditions de travail et des aspirations de ses équipes, la direction de BJP n’a rien compris à ce mouvement qui acte une rupture consommée entre les dirigeants de l’entreprise et les rédactions des trois titres. En s’attaquant aux agences locales, la direction de BJP remet en cause l’ADN de nos journaux.

NOUS NE VOULONS PLUS PERDRE DE POSTES DANS NOS REDACTIONS.

Ce plan social qui ne dit pas son nom, couplé à une réduction du format de nos journaux et à une augmentation de leur prix, ne peut qu’accélérer la baisse de notre lectorat. Ce projet d’économie court-termiste met en danger la qualité de l’information de proximité.

Nous refusons ces nouvelles coupes sombres, insupportables pour l’ensemble des femmes et des hommes de nos entreprises de presse.

Un projet éditorial ambitieux est urgent pour accompagner notre mue vers le numérique et maintenir notre diffusion print. Mais notre direction navigue à vue depuis des années, multipliant ordres et contre-ordres et ignorant la surcharge de travail. Un jour, elle demande aux journalistes de muscler les locales, le lendemain, elle y réduit à l’os les effectifs. Un jour, elle veut mettre le paquet sur la vidéo, le lendemain, elle n’en a plus les moyens, supprime des postes de photographe et de deskeur. Un jour, elle veut des journalistes généralistes, le lendemain qu’ils se re- spécialisent, et à quelques mois des JO et en pleine saison, elle taille dans les effectifs des journalistes de sport.

Notre direction est sourde aux retours de terrain de ses salariés. Elle a perdu, au fil du temps, toute légitimité et ne peut rester en place.

A la question, « avez-vous confiance dans le président du groupe Ebra, dans le directeur de publication et dans la rédaction en chef de nos journaux pour assurer l’avenir de nos titres ? », les rédactions du Bien Public, Journal de Saône-et-Loire et du Progrès ont répondu NON à 97 %.