10 ans de mandature de Gilles Platret : «Le compte n'y est pas» pour Pour Chalon Avec Vous

L'association citoyenne tire à boulets rouges sur le bilan du maire qui comptabilisera dix ans de mandature le mois prochain. Plus de détails avec Info Chalon.

Pour Chalon Avec Vous (PCAV) tenait une conférence de presse ce lundi 12 février 2024 au Pôle Opposition, Rue de Lyon.

Représentée par Alain Rousselot-Pailley, son président, Didier De Carli, son vice-président, et Bernard Gauthier, l'association citoyenne avait pour objectif de dresser un bilan «mitigé» de dix ans de mandature de Gilles Platret, chiffres à l'appui.

Soit deux élus d'opposition et un ancien vice-président du Grand Chalon en charge de l'urbanisme.

Ponctuant chacun des points abordés comme un mantra par «Au bout de dix ans, le compte n'y est pas», Alain Rousselot-Pailley n'y est pas allé par quatre chemins.

«En matière de finance, la Ville est plus que sous tutuelle», lance-t-il en faisant allusion aux propos tenus en 2014 par Gilles Platret, alors élu d'opposition, à l'encontre de l'équipe Christophe Sirugue.

Le président de PCAV annonce que la dette devrait atteindre les 85 millions d'euros.

«Cela fera une dette de 1725 euros par habitant, si la dette atteint les 80 millions», précise Bernard Gauthier.

«Nous avons capacité d'endettement de 14 ans alors qu'une ville moyenne comme Chalon-sur-Saône devrait en avoir une de 8 ans», ajoute Alain Rousselot-Pailley.

En matière de population, «le compte n'y est pas» aussi.

D'après les derniers chiffres de l'INSEE, Chalon-sur-Saône compte 45 031 habitants, 46 567 selon la mairie*.

«Où est le dynamisme promis ? Où sont les 5000 habitants de plus ?», s'interroge le président de Pour Chalon Avec Vous.

«Nous avons gagné 46 habitants en dix ans ?», s'interroge à nouveau Alain Rousselot-Pailley avant d'ironiser «Il faudrait 1000 ans de Platret pour atteindre les objectifs».

En matière de logement, «le compte n'y est pas» aussi.

«On construit moins de logements», déplore ce dernier.

«On assiste qu'à des déconstructions sur l'Île Saint-Laurent et dans des quartiers populaires comme aux Aubépins ou au Stade», déplore ce dernier.

Didier De Carli et Bernard Gauthier présentent les projets prévus en 2024.

«On a perdu dix ans !», ajoute le président de l'association.

«Surtout que le projet est entièrement financé», renchérit Didier De Carli.

En matière de mobilité, «le compte n'y est pas» aussi.

«Il n'a quasiment rien retouché en dix ans. (...) le plan de circulation n'a quasiment pas été modifié», constate Alain Rousselot-Pailley.

Ce dernier est également revenu sur la question des transports où il estime que là aussi «rien a changé». 

En matière de patrimoine, «le compte n'y est pas» aussi.

«On attend toujours des nouvelles du futur musée de l'Île Saint-Laurent et quid la Banque de France ?», ajoute le président du PCAV.

En matière de santé, «le compte n'y est pas» aussi.

Une des priorités pour l'association qui estime qu'il y a un problème autour de la médecine générale à Chalon-sur-Saône.

«Chalon, la plus grande ville de Saône ne peut pas devenir un désert médical», s'insurge Alain Rousselot-Pailley.

D'après celui-ci, notre ville n'est pas assez attractive pour les médecins et il n'y a pas de capacité d'accueil pour les internes. En outre, Pour Chalon Avec Vous propose que la Banque de France devienne un pôle de santé avec des spécialistes. En ce qui concerne la Police, l'association propose que la Ville fasse l'acquisition des anciens locaux d'EDF dans le quartier Saint-Cosme. Une acquisition qui pourrait être co-financée par des fonds européens.

En matière de jeunesse, «le compte n'y est pas» aussi.

«Il faut rendre sa place à la jeunesse dans notre ville. Il n'y a pas de logements pour la vie estudiantine ni de lieux pour se réunir ou pour pouvoir travailler», estime Alain Rousselot-Pailley, «fixer la jeunesse est bénéfique à la ville».

Bernard Gauthier propose des logements intergénérationnels. 

«Il faut rendre sa place à la jeunesse dans notre ville. Il n'y a pas de logements pour la vie estudiantine ni de lieux pour se réunir ou pour pouvoir travailler», précise Didier De Carli.

Autre point mis à l'index : l'axe Nord-Sud.

L'élu d'opposition trouve qu'il y a «comme une impression de ville à l'abandon en traversant l'Avenue Niépce» et tâcle le «manque d'accessibilité» de son centre-ville.

«On ne peut pas faire l'impasse sur les 70 000 habitants du Chalonnais», ajoute Alain Rousselot-Pailley.

«La Ville a investi 5,8 millions d'euros pour les Quais», annonce ce dernier, «on a pas un sou et on va investir 20 millions d'euros pour les quatre projets de réhabilition des Quais».

L'élu d'opposition espère une alternative à Gilles Platret en 2026. Pour l'heure, «il n'y a pas de terreau à une liste d'union avec une équipe solide». Didier rappelle la symbolique du pont dans le logo de PCAV.

L'appel est lancé. 

* Chiffre de la population en vigueur au 1er janvier 2023.

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati