Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Un geste désespéré le conduit devant la justice

TRIBUNAL DE CHALON - Un geste désespéré le conduit devant la justice

Il travaillait au champ, un soir de mai 2023 quand l’autre a surgi au détour d’un buisson et l’a mis en joue. Le fusil était chargé, et même si heureusement aucun tir n’a eu lieu, la victime a eu très peur.

Un homme encore jeune comparaît ce jeudi 21 mars, en CRPC,  pour ce geste ô combien violent, mais voilà…

… Derrière ce geste désespéré, il y a un contexte - même si la victime en réalité ne porte aucune responsabilité dans les tourments que vivait alors le prévenu. Ce sont des difficultés professionnelles et personnelles (les premières entraînant les secondes) qui ont conduit cet exploitant agricole à charger son fusil, pensant se faire sauter le caisson puis finalement retournant le canon contre un autre.

Son avocat, Arnaud Piard, connaît bien ce dossier, puisqu’il s’en occupe par ailleurs. « Il avait l’impression que des choses se faisaient dans son dos, qu’il était floué. » « On me coupait l’herbe sous le pied » avait déclaré le prévenu. Son avocat insiste : « C’est compliqué, mais monsieur a su faire le deuil de la SCEA – société civile d’exploitation agricole - et il travaille dans un autre domaine. »

Le tribunal est sensible à ce revirement : « Votre cœur de métier, monsieur, c’est l’exploitation agricole, mais, là, vous voulez vraiment partir sur complètement autre chose ? » L’homme dit que oui, qu’il ne percevait que 1000 euros par mois pour son travail, mais qu’il l’acceptait car le projet devait évoluer et puis … catastrophe.

Maître Andali intervient pour la victime qui se demande « pourquoi lui ? » et « que se serait-il passé s’il n’avait pas pris la fuite ? ». « Il n’y avait pas de tensions entre eux… Les problèmes étaient entre monsieur (le prévenu) et ses associés. »
« Vous entendez, monsieur, que derrière il y a un préjudice moral ? »

La juge homologue la peine proposée par le procureur : exécuter un stage de citoyenneté (amende de 500 euros si non-exécution), confiscation des scellés 1 et 2 (on suppose que c’est le fusil et ses munitions, ndla) et interdiction de détenir et de porter une arme pendant 5 ans. Il devra indemniser la partie civile.
« En société, il y a des règles à respecter et on ne se fait pas justice soi-même. Ça, ce n’est pas possible. »

FSA