Opinion
"Les cotisations de l’assurance chômage ne sont pas là pour résorber les déficits de l’État" insiste Charles Landre
Publié le 07 Avril 2024 à 15h48

l y a quelques jours, l'Insee confirmait l’insincérité du budget de l’État pour 2023 avec un déficit public à 5,5 % du PIB et 154 milliards d’euros.
Dans l’urgence, le Premier ministre Gabriel Attal a proposé de réformer une nouvelle fois l’assurance chômage avec 2 pistes claires : baisser la durée d’indemnisation ou diminuer les droits. Autrement dit faire payer une partie du déficit public par les cotisations des entreprises et des salariés ainsi que les droits acquis de ceux qui ont travaillé. Cette idée scandaleuse ne réglera évidemment rien du problème de la dette.
Car depuis 2017, si les recettes publiques ont grimpé de 221 milliards les dépenses ont crû de 314 milliards d'euros. Sur la même période, le déficit public français s'est accru de 800 milliards et les seuls intérêts de la dette dépassent aujourd’hui les 50 milliards annuels. Plutôt que de s’attaquer à cette hausse des dépenses le gouvernement veut, surprise, ponctionner des recettes.
L’assurance chômage est un système assurantiel cogéré par les partenaires sociaux, auxquels cotisent les entreprises de ce pays, par 4,05% des salaires bruts à laquelle s’ajoute une part de la CSG activité. Cela signifie que ce sont les employeurs et les salariés qui financent la protection chômage. Le choix, durant le COVID de faire supporter à l’Assurance chômage le poids du chômage partiel accordé par l’État a plombé ses comptes. Pourtant, de 63,6 milliards fin 2021, à cause du Covid, la dette tomberait à 38,6 milliards fin 2027, et ce, malgré 12 milliards de ponctions décidés par l’État en fin d’année pour financer l'apprentissage et la réforme de France Travail... Le système d’assurance chômage malgré la ponction reste donc bénéficiaire. C’est à ce magot qu’on veut s’attaquer.
Une réforme de l’assurance chômage ne devrait pourtant pas avoir pour but premier de faire des économies mais un retour à l’emploi durable. Malheureusement cette réforme vise d’abord à faire payer à ceux qui travaillent ou ont travaillé les déficits structurels des comptes de l’État.
L’affirmation du Premier ministre que la baisse de la durée d’indemnisation incite au retour à l’emploi est non seulement pas étayée, mais elle ignore que seuls 48,5% des chômeurs sont actuellement indemnisés. Les effets sur l’ensemble de la population en recherche d’emploi sont donc largement incertains et la réduction de la durée de cotisation va en réalité toucher ceux qui rencontrent le plus de difficultés. Les plus âgés, les moins diplômés, ceux qui disposent aussi d’indemnisation faibles, de l’ordre de 1000 euros. À tous ceux ci il faudra expliquer qu'une goutte dans la résorption des déficits sera réalisée au prix d’une ponction essentielle de ce à quoi ils ont cotisé.
Car si la durée d’indemnisation a déjà été réduite de 24 à 18 mois (pour les moins de 53 ans) une note de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques et de la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle, en fin d’année 2023, indique que « La conjoncture incertaine du marché du travail n’appelle pas un durcissement immédiat des conditions d’indemnisation »
Si l’on veut vraiment le retour à l’emploi il faut prendre le problème à l’inverse et libérer l’économie de ce pays, écrasée d’impôts, de taxes, et surtout d’un environnement administratif délirant. Si l’on veut que le travail salarié soit récompensé, il faut notamment revenir sur l’effet de seuil pour les charges sur les salaries juste au dessus du SMIC qui écrase les salaires et prendre de vraies mesures pour simplifier encore la création d’activité et donc d’emploi . Car ce qu’attendent d’abord les Français c’est que le travail soit récompensé par des revenus dignes.
Cette réforme est injuste quand, dans le même temps, les dépenses liées à la décentralisation continuent d'exploser, le fait qu’il existe par exemple plus de 2000 mécanismes différents d’aides aux entreprises n’est pas remis en cause, tout comme la multiplication coûteuse d’administrations et d’organismes para publics en tous genres. Les Français continuent par contre d’assister, malgré 46,1% de prélèvements obligatoires (record mondial), à la disparition des services publics qui leurs sont essentiels. La situation sanitaire du nord de la Saône et Loire, en voie de désertification médicale, illustre parfaitement cette gestion dramatique des ressources publiques.
Dans ce contexte, ce n’est certainement pas à ce système assurantiel excédentaire qui atténue les difficultés de ceux qui travaillent ou cherchent à travailler, qu’il faut s’attaquer. L’État, pour réaliser des économies, doit d’abord mettre un terme à l’explosion continue des dépenses et retrouver le sens de l’efficacité. Mais cela nécessite un courage politique dont ce projet est dénué.
Car une fois de plus, on demande aux Français, par les entreprises et les salariés, de payer. Toujours plus et pour presque rien.
De ces logiques nous devons nous extraire, nous le devons et, soyons optimistes et déterminés, nous y parviendrons.
Charles Landre



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