Opinion

"Halte à l'anarchie des ralentisseurs et des voies cyclables sur le Grand Chalon"

"Halte à l'anarchie des ralentisseurs et des voies cyclables sur le Grand Chalon"

 


Il est  démontré depuis longtemps que la vitesse est le facteur de risque le plus significatif dans les accidents de la route. Par conséquent, tous les dispositifs incitant  les véhicules à ralentir sont établis sur la base d’un excellent principe : améliorer la sécurité des usagers. Cependant, la multiplicité et la variété de ces dispositifs interrogent sur la sécurisation réelle engendrée selon le type d’aménagement, le respect des normes, la cohérence territoriale et le pilotage politique et opérationnel de ces installations. 

 


Concernant les ralentisseurs, dans l’agglomération, nous pouvons observer des ralentisseurs de type dos d’âne, des ralentisseurs de type trapézoïdal dont la grande majorité ne respecte la réglementation, ni en terme de hauteur, ni en angle d’attaque, des coussins, des plateaux, et de nombreux autres dispositifs type bandes rugueuses, ilots, chicanes, écluses, plots bétons ou synthétiques… 

 


Concernant les voies cyclables, lorsqu’elles existent,  nous pouvons observer des voies cyclables sur chaussée, sur trottoir, parfois même les deux sur une même voie. La signalisation au sol, le sens de circulation,  les descentes de trottoir, l’arrêt brutal d’une voie cyclable,  sans compter les obstacles de toute nature (candélabres, panneaux de signalisation, armoires électriques, containers, etc… ne sont pas de nature à encourager une évolution salutaire vers la pratique des mobilités douces. Cette prolifération anarchique et cette incohérence peuvent s’avérer dangereuses, constituer une entrave excessive à la circulation et provoquer une irritation justifiée des usagers.

 


Nous pouvons parfaitement comprendre les contraintes et les impératifs techniques. Pour autant, cette prolifération anarchique devrait appeler à une réflexion globale d’aménagement du territoire pour des vrais objectifs de sécurité pour tous et pas pour des raisons de chacun pour soi, de démagogie ou de communication politique destinée à faire croire…«  qu’on fait quelque chose ». S’agissant de sécurité et d’argent public, il est grand temps d’imaginer des aménagements qui permettent d’ouvrir des possibles et pas de dégrader ou de figer de mauvaises situations. Rendre l’aménagement des rues cohérent avec des vitesses apaisées, respectueux des normes, accepté par les usagers devrait être un enjeu majeur des politiques territoriales. 

 


Lucien Matron

Usager de la route, pratiquant cycliste, ancien élu municipal.