Politique
LEGISLATIVES - 5ème circonscription de Saône-et-Loire - Retour sur la réunion publique de Louis Margueritte
Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI
Publié le 27 Juin 2024 à 11h00
C'est aux côtés de Marie-Claude Jarrot, sa suppléante, que le candidat de la majorité présidentielle est passé à l'offensive mardi soir à l'occasion d'une réunion publique organisée au Clos Bourguignon. Plus de détails avec Info Chalon.
Animée par Benoit Leguay-Conrard, son directeur de campagne, la réunion publique du candidat de la majorité présidentielle et de tête de la liste Ensemble pour la 5ème circonscription de Saône-et-Loire, Louis Margueritte, et sa suppléante, Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines, a eu lieu ce mardi 25 juin, 19 heures 30, au Clos Bourguignon.
S'il n'est jamais aisé d'être le premier à passer au tableau, celui qui a été le député de la circonscription depuis 2022 s'est révélé plus combattif, plus ancré sur le territoire mais aussi plus humain, loin de l'image de technocrate et d'homme lige que d'aucuns lui prêtent.
Et c'est Hervé Dumaine, conseiller municipal d'opposition à Chalon-sur-Saône, qui a ouvert le bal. Un intervenant de poids dans le paysage politique local qui pointe du doigt «l'impréparation» du Rassemblement National (RN), l'avatar de «cette France qui trie ses citoyens» et qui ne propose que «le brouillon et le brouillard», rappelant au passage les accointances du parti de Marine Le Pen avec la Russie.
Pas tendre pour autant avec le Nouveau Front Populaire (NPF) qu'il n'hésite pas à qualifier de «sacré attelage», Hervé Dumaine regrette que «la France de gauche se soit couchée». Ironisant sur un point du programme de cette coalition de gauche, ce dernier s'interroge : «Le SMIC à 1600 euros ? Pourquoi pas à 3000 ?».
Pas plus tendre avec Gilles Platret, tête de liste de La France en ordre et maire de Chalon-sur-Saône qui brigue également la députation, il pointe du doigt un tract «proche de celui du RN» et un candidat «proche d'un parti qui commence par Z...» et à l'origine des «5 millions d'euros de dettes supplémentaires» pour le budget 2024 de la Ville de Chalon-sur-Saône, «un maire qui préfère augmenter une dette que les impôts».
Réitérant son soutien «plein et entier» à Louis Margueritte, le conseiller municipal a laissé la parole à Marie-Claude Jarrot qui d'emblée donne le ton : «L'heure est grave».
«Rien n'est plus rapproché que deux extrêmes», prévient la suppléante, «la France qu'on aime, c'est la France des territoires, des valeurs et de la responsabilité».
Elle voit en Louis Margueritte «un homme de justesse, un homme de parole et un partenaire digne d'éloges». Pour elle, la France doit être celle de la «méritocratie, de la solidarité et du patriotisme (quand il est éloigné du mépris de l'autre».
Revenant sur «la montée des extrêmes», elle estime que «la menace est grande». Pour le maire de Montceau-les-Mines, les excellents résultats du RN aux élections européennes du 9 juin doivent être vus comme «un vote d'exaspération».
«Il faut entendre cette colère», constate la suppléante.
«Une légitimité, elle ne se décrète pas, elle se contruit. Vous, gens du Bassin minier, ne serait-ce que pour l'Hôpital de Montceau-les-Mines, applaudissez-le ! Lui seul est capable de convaincre», dit-elle, voyant en Louis Margueritte avec qui elle forme «un couple», «un fin connaisseur des arcanes de la finance».
«Les 29 millions d'euros, il fallait aller les chercher (...) Ce projet qui marquera notre territoire à vie»
La suppléante a également rappelé que seules deux villes en Bourgogne Franche-Comté ont obtenu une labellisation, Chalon-sur-Saône et Montceau-les-Mines. Ce n'est pas le fruit du hasard.
«La politique, ce n'est pas un jeu familial le dimanche, il faut du courage et des actions»
Jamais avare de compliments et d'éloges à son égard, c'est dire si elle est reconnaissante pour le coup de pouce apporté au dossier de l'Hôpital de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot s'adresse directement au candidat : «Tu fais partie de ceux, je le sais, qui comptent sur ce territoire».
«Il vaut mieux un été stable qu'un temps détestable» pour une France «sage, apaisée, ambitieuse et stable».
Après la diffusion de vidéos de soutien apportés par Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique depuis 2017, Denis Thuriot, le maire de Nevers (Nièvre) depuis 2014, François Patriat, le président du groupe groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI), anciennement La République en marche, au Sénat depuis 2017, sénateur depuis 2008 et ex-président du Conseil régional de Bourgogne (2004-2016), Christelle Morançais, la présidente du Conseil régional des Pays de la Loire depuis 2017, et Gabriel Attal, le Premier ministre en fonction depuis le 9 janvier 2024, Louis Margueritte, le candidat en lice, a pris la parole sous des applaudissements nourris. L'occasion de revenir sur ses débuts dans l'arène politique pas des plus faciles, démarrant sa campagne par une première réunion publique à Saint-Boil où personne ne s'était rendue, à l'exception du maire, venu le saluer respectueusement.
«Lors de mes premiers voeux, 180 personnes. Je n'y croyaiis pas. L'année suivante, pas loin de 300 personnes s'étaient réunis, les uns contre les autres, à la cave coopérative des vignerons de Buxy. Et ce soir, nous sommes encore tous réunis pour un nouvel élan... alors vraiment merci pour votre présence chaleureuse qui me touche», dit-til devant un parterre de 130 personnes, «Puisse la présence de tous, mes amis, me permettre de formuler quelques remerciements. Loin de tout protocole, pour dire à chacune et chacun quelques morts particuliers».
Premiers mots qu'il adresse à Marie-Claude Jarrot, «pour sa présence à (ses) côtés, depuis maintenant plus de deux ans».
«Chacun connaît notre histoire commune et je me dois de te le dire devant toutes et tous, que ta rencontre est de celles qui marquent et comptent dans ma vie», poursuit le député sortant, «Tu as accepté avec beaucoup d'élégance, une valeur et une vertu qu'on retrouve assez peu dans notre monde politique, et ce n'était pas chose naturelle. Tu l'as fait. Je l'ai pris comme un honneur. Nous sommes repartis. Évidemment tous les deux. Pour cela merci».
L'occasion également de remercier les élus, personnalités qui lui ont fait l'amitié de leur présence.
À comme par Hervé Dumaine «pour (ses) mots pleins de bienveillance et d'encouragement».
«Ton engagement à mes côtés, et je sais ce qu'il t'a coûté, est un honneur tant tu comptes pour les Chalonnaises et les Chalonnais».
Après avoir saluer et remercier les nombreux maires, maires-adjoints et conseillers municipaux présents, les personnalités de premier plan qui lui ont apporté leur soutien et ses proches, le candidat a eu un mot pour tous les bénévoles de cette campagne «inédite» qui se sont mobilisés dès dimanche soir «sans rechigner» avec «enthousiasme et fidélité».
«En cet instant, je veux dire aussi, surtout, avant tout, mon affection à mes parents. Et je ne peux m'empêcher de penser à mes enfants, mes trois enfants, et les deux que beaucoup connaissent désormais. Il faut qu'ils sachent qu'ils sont beaux, que je les aime profondément. Ils doivent savoir que leur papa est très fier d'eux».
Un papa qui, «du haut de ses presque 40 ans», est revenu sur sa carrière, notamment à la tête du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), «petite agence de l'État rattachée à Bercy qui a fêté ses 40 ans».
«Trois années riches d'enseignements au cours desquelles j'ai rencontré plusieurs personnes très rompues à la gestion et de crise puisque l'objectif de cette agence, c'est de s'occuper des entreprises en difficulté»
Le candidat se définit comme «un jeune homme qui se bat pour une certaine idée de la France».
«Cette France de Montceau, de Buxy, de cette région chalonnaise qui a vu naître un grand-père — le mien — qui servira son pays comme officier de marine. Comme lui, sans doute à son image, je me suis dit qu'il fallait rendre un peu de ce que la France m'a donné. J'aurais pu choisir mille autres voies, mais c'est bien celle-ci que j'ai choisie avec engagement, humilité, gentillesse comme certains le diront. Naïveté peut-être».
Battant en brêche les critiques (parfois acerbes) portées à son encontre, ce dernier déclarera : «À cela, je répondrai simplement que si je suis enclin à toujours regarder ce qu'il y a de bon en l'homme, je reste extrêmement déterminé. À cela, je répondrai que la gentillesse est une vertu quand elle est évidemment bien utilisée et pas soumise ou subie».
«Mes chers amis, pourquoi suis-je là ? En écoutant à la radio, je suis tombé sur une chanson relatant l'histoire de Bernadette Soubirous, rassurez-vous mes références religieuses dans une salle des fêtes laïque s'arrêteront là, dont le titre est : "Pourquoi moi ?" Ce "Pourquoi moi ?", je l'ai vu comme un clin d'œil du destin»
Après être revenu sur sa décision de rempiler pour un deuxième mandat de député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire pour «apporter encore au territoire», Louis Margueritte, estimant que «sa mission auprès de (tous) n'est pas finie» a abordé le bilan national.
Bilan national «pour lequel (il) n'a pas à rougir».
«Tout n'a pas été faut, mais quand un élu de territoire plaide pour un accès renforcé aux soins renforcé à Montceau-les-Mines auprès du Président et de la ministre de la Santé, j'ai été écouté et nos représentants nationaux ont pris leurs responsabilités en engageant 29 millions d'euros, alors même que nous sommes en période budgétaire compliquée», explique le candidat en lice pour la liste de la majorité présidentielle.
«J'évoque beaucoup ce dossier parce qu'il est au final l'illustration de ce que je souhaite faire et ce que je souhaite continuer à faire»
Baisse des impôts «sans précédent», libéralisation des énergies, recréations d'emplois, taux de chômage «qui a baissé comme jamais» sont quelques unes des «choses positives» que le candidat met au compte du bilan national.
Concernant son propre bilan, hormis le dossier de l'Hôpital de Montceau-les-Mines, il a mis en avant son implication sur le dossier de la brigade des douanes de Chalon-sur-Saône.
«Et je vous le dis ce soir haut et fort : j'entends bien continuer à vous défendre à l'Assemblée nationale. Défendre vos intérêts, vos revendications, vos doutes aussi, sur votre pouvoir d'achat, sur l'avenir du commerce dans nos zones rurales, sur votre sécurité au quotidien».
S'il concède qu'il n'a pas la main sur la future composition de l'Assemblée nationale — bien malin qui pourrait dire l'avoir à l'heure actuelle —, à l'exception notable de la circonscription, ce dernier souhaite qu'elle puisse dégager une majorité «aussi ambitieuse que mesurée».
«Vous savez, mon combat contre les extrêmes. Parce qu'ils portent, à travers tel ou tel slogan, sans fondement ou sans dignité, une forme de violence, une forme de violence pour l'homme qui, je crois, est l'un des sarments de la fracturation de la société»
Estimant que ces élections léglislatives sont «sans doute» les «plus graves depuis la création de la Vème République en 1958», Louis Margueritte s'interroge : «La France, oui ou non, va-t-elle basculé à l'extrême droite ?»
Pour lui, la réponse est claire : «la France ne peut pas, ne doit pas être gouvernée par l'extrême droite. Pas plus que l'extrême gauche (...) les uns cherchent à s'acheter une respectabilité qui n'enlève en rien à leur enfermement idéologique, les autres bafouent l'institution à coup de buzz pour leurs réseaux sociaux. Pourtant ni les uns ni les autres ne votent les textes qui concernent le plein emploi ou plus récemment l'avenir de nos agriculteurs».
Revenant sur la crise au sein du parti des Républicains (LR), au bord de l'implosion, celui-ci rappelle que son président, destitué trois fois avant de revenir à son poste suite à une décision du tribunal judiciaire de Paris, «Éric Ciotti a décidé de faire une alliance avec l'extrême droite, ce qui au fond n'est pas tellement une surprise. Mais il entraîne heureusement une toute petite petite partie de la droite républicaine, la droite de gouvernement, sur le chemin de la droite et du déshonneur. Le chemin de la disqualification. Le gaullisme, ce n'est pas cela».
«Vous me l'avez dit pendant cette campagne : les programmes portés par la LFI et par le RN vous font peur. À moi aussi. (...) Alors, et j'en terminerai par-là. Où est-ce qu'on veut aller ? Où est-ce qui nous devons aller ? Qu'est-ce que nous souhaitons faire ? Qu'est-ce que nous allons faire ?»
Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati
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