Opinion

"Extrémisme, de quoi parle t'on ?..."

"Extrémisme, de quoi parle t'on ?..."

La Tribune de Lucien Matron, ancien adjoint au maire de Chalon sur Saône.

A quelques heures  du premier tour des élections législatives, nous pouvons assister à une espèce de chasse aux extrêmes de la part du bloc central macroniste. Mais de quoi parle t'on ?

Le président Macron, voulait introduire de la "moralisation" dans la vie publique , il promettait une "République exemplaire" . La suite, on la connaît : au niveau des membres du gouvernement nous aurions pu présenter un top 10 de celles et ceux qui font face à des affaires judiciaires, mais ils sont dejà plus de 30 : 19 condamnations, 9 mises en examen, 13 enquêtes en cours ! (Source : magazine Regards du 29 mai 2024).

Lorsque  les gouvernements macronistes, soit-disant modérés,  répriment les manifestations populaires, syndicales , citoyennes ou écologistes, à coup de grenades lacrymogènes, de flash-hall et autres canons à eau, de quelle modération s'agit-il ? En 2023, le président de la Ligue des Droits de l'Homme s'est exclamé pendant les manifestations contre la réforme des retraites :"les actes répréhensibles commis par d'autres personnes au cours d'une manifestation ne sauraient justifier l'usage excessif de la force par les agents de l'Etat".

Lorsque le tandem Macron - Le Maire, évoquant les questions économiques , dont ils se prétendent les champions viennent, en permanence, nous donner des leçons de stabilité budgétaire alors qu'ils ont alourdi la dette publique de 1 000 milliards d'Euros, de quelle stabilité parle t'on ?

Lorsque  les mêmes gouvernements passent outre les députés de l'Assemblée Nationale, en imposant,  sans vote, leurs choix politiques à coup de 49.3, de quelle gouvernance exemplaire parle t'on ? Selon un média national : " le 49.3 est l'expression juridique de l'autorité verticale ou la république jupitérienne...Cet usage banalisé du 49.3 contribue au malaise démocratique français" (Le Figaro).

En définitive, le bloc central,  que veulent imposer messieurs Macron- Attal - Le Maire -  Darmanin constitue un extrême centre ultra-libéral  qui refuse de se regarder dans le miroir et qui ignore les attentes de la population. Si l'on veut considérer que l'extrémisme consiste à penser qu'un seul groupe politique a  toujours réponse à tout, a raison sur tout, et qu'il refuse de changer de doctrine, alors nous pouvons affirmer que le macronisme est un extrémisme dangereux, pratiqué au quotidien.

Dans ce contexte, tomber  dans le piège des deux extrêmes  tendu par la Macronie est un nouvelle et grave  faute  politique. Une autre illusion consiste à  croire que le Rassemblement National de Le Pen-Bardella serait en capacité de répondre eux enjeux de notre temps. Or, chacun sait bien, que ce parti n'a jamais renoncé à ses racines anti-démocratiques, anti-sociales, racistes, ultra-conservatrices, complaisantes avec l'univers de la finance et du grand patronat.

Ne pas voter dimanche, c'est se fourvoyer avec la macronie ou laisser la place au Rassemblement National. Aucune explication cohérente ne saurait justifier la continuité macroniste ou le chaos nationaliste. Le moment est venu  de renforcer les  forces progressistes, sociales , écologistes et humanistes qui constituent le nouveau Front Populaire.

Lucien Matron
Militant associatif, ancien conseiller municipal.