Faits divers

TRIBUNAL : A St-Léger sur Dheune, il «peut s'en sortir tout seul», mais sans voiture maintenant...

TRIBUNAL : A St-Léger sur Dheune, il «peut s'en sortir tout seul», mais sans voiture maintenant...

Celui-ci n’a que 30 ans, un CDI – bravo - et un petit casier judiciaire uniquement dû à des infractions routières. Un contrôle routier le 9 juin 2023 lui vaut un nouveau passage devant un juge.
A l’audience d’homologation des CRPC, ce jeudi 27 juin 2024, il arrive tout juste de chez le procureur de la République qui, pour une récidive de conduite en ayant fait usage de stupéfiants, lui a proposé la peine de 2 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligations de travailler et de se soigner pour sortir de son addiction.

« Je peux m’en sortir tout seul »
C’est qu’il était sous les effets du cannabis et de la cocaïne, que chez lui les gendarmes ont trouvé une balance (qui signe une pratique habituelle) et qu’en plus il a estimé à l’époque n’avoir pas besoin d’une prise en charge, d’une aide. « Je peux m’en sortir tout seul » a -t-il déclaré.

Parfait, la présidente Crossandeau acte sa position résolue, et, alors, un an plus tard, il en est où ? … « Y a du mieux » lâche le prévenu.

« Y a du mieux »…
Sérieusement ? Bon, c’est pas réglé, hein, son problème d’addiction. La présidente ne saurait être dupe des déclarations si favorables du prévenu à la barre – mais qui n’a tout de même pas le front d’affirmer ce qui est faux -, elle l’interroge : « Monsieur, il faut que ça s’arrête. Vous êtes potentiellement un danger. Savez-vous pourquoi c’est interdit ? » Il le sait ! « On n’a pas les mêmes réflexes » répond-il.

Annulation judiciaire de son permis de conduire, pour la 2ème fois
Résumons : il sait pourquoi alcool et produits stupéfiants sont interdits au volant (et interdits tout court pour les stups), il voit son permis annulé ce jour à cause de l’état de récidive légale (peine automatique) alors qu’il en a déjà fait les frais en 2020. Quand on sait ce que coûte un permis de conduire. Bref.
La juge homologue la peine et précise au garçon dont les nombreux tatouages ne dissimulent pas la fragilité : « Pendant deux ans, vous serez l’objet d’un contrôle renforcé, exercé par le SPIP* et le JAP*. Il faudra justifier de vos soins et de votre activité professionnelle. »
Et pour aller bosser, sans permis ? « Y a des collègues. » Bon.


FSA

* SPIP : service pénitentiaire d’insertion et de probation
JAP : juge de l’application des peines