Châtenoy le Royal

Des routiers en grève chez Hegelmann

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 30 Juillet 2024 à 08h00

Des routiers en grève chez Hegelmann

En grève depuis le 16 juillet, neuf chauffeurs poids lourds originaires d'Europe de l'Est occupent le site du groupe Hegelmann à Châtenoy-le-Royal. Ces forçats de la route réclament le paiement de trois mois de salaire. Plus de détails avec Info Chalon.

Ils s'appellent Alexandru, Vitalie, Traian, Valeriu, Ivan, Višeslav, Vitalie, Valeriu et Rimantas. Depuis le 16 juillet, ces neuf chauffeurs poids lourds originaires de Moldavie, Ukraine et Lituanie, tous salariés de Hegelmann Fleet, une filiale du groupe Hegelmann dont le site français (Hegelmann Logistics France) se trouve Rue de la Caille, à Châtenoy-le-Royal, sont en grève. En effet, leur employeur prétextant une cessation d'activités, ces forçats de la route réclament le paiement immédiat des trois mois de salaire (mai, juin et juillet) qu'ils n'ont pas perçu.

C'est en passant à Châtenoy-le-Royal, qu'une militante de la France Insoumise (LFI) remarque une pancarte sur laquelle était écrit : «Grève» suivie d'une autre où il était écrit «Payez notre salaire». Intriguée, elle décide de se rendre sur place. Ce premier contact fut l'occasion pour nos neuf grèvistes de lui expliquer les raisons de leur mobilisation.

Pire, leur employeur leur mettrait la pression, via une filiale roumaine du groupe (HTR Spedition SRL) pour qu'ils passent de contrats de travail français à des contrats de pays d'Europe de l'Est. Leur salaire serait ainsi divisé par 4. Une situation qu'ils ne peuvent accepter, certains d'entre eux ayant contracter des emprunts en France qu'ils ne peuvent, pour l'heure, pas rembourser, à l'instar de Vitalie Balan.

Alerté, le réseau militant des Insoumis s'est immédiatement mobilisé pour leur prêter main-forte en mettant en place une caisse de solidarité afin de couvrir leurs besoins élémentaires. Le PCF par l'entremise de Nathalie Vermorel et l'UL de la CGT ont fait de même. Également sollicité, le Secours Populaire a fait don de produits alimentaires à ces militants de gauche qui les aident sur place en leur fournissant notamment un réfrigérateur. 

En attendant que la situation se débloque, les grévistes empêchent les camions de la société d'entrer et dorment dans les locaux de la société qui héberge également une autre filiale du groupe, HT Trucks and Parts.

Le réseau de solidarité ainsi constitué leur rend régulièrement visite pour s'enquérir de l'évolution de la situation. De son côté, l'UL de la CGT, en lien avec la Fédération des Transports CGT, les accompagne dans les démarches pour accéder à leurs droits et auprès de l'Inspection du Travail ou en engageant des procédures au Tribunal des prud'hommes pour accélérer le versement de leurs salaires.

Les militants locaux se relaient régulièrement pour leur apporter un soutien moral, comme nous l'indique Ivan Maréchal, le représentant de La France Insoumise (LFI).

Si dimanche, Valeriu Solomitchi, qui fait guise de porte-parole des grévistes (c'est celui qui s'exprime avec le plus d'aisance dans la langue de Molière, ses compagnons d'infortune sont tous russophones ou roumanophones) nous disait que «le moral est bon». Toutefois, ils ont très vite compris que le bras de fer engagé avec leur employeur, aux abonnés absents, serait plus long que prévu.

Les grévistes sont touchés (et même étonnés) par les marques d'attention à leur égard. À l'heure actuelle, aucune date n'a été avancée quant à une première audience.

Par ailleurs, la Fédération des Transports CGT a ouvert une cagnotte Leetchi pour leur venir en aide.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati