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TRIBUNAL DE CHALON - Une affaire à 211 kg de cannabis renvoyée faute d'avocat

TRIBUNAL DE CHALON - Une affaire à 211 kg de cannabis renvoyée faute d'avocat

Un avocat installé dans le sud du pays et réputé pour assister des prévenus jugés pour trafics de stupéfiants a fait savoir au tribunal qu’il serait indisponible ce 1er août pour défendre un syrien dans la remorque duquel les douanes ont saisi 211 kg d’herbe de cannabis.

Surprise à l’audience ! Le prévenu concerné s’insurge, et un interprète traduit : « Il dit qu’il ne connaît pas cet avocat. Il a signé un papier, oui, mais il savait pas ce que c’était. » Avec ça, on est directement mis dans l’ambiance. D’ailleurs l’homme ne veut pas de cet avocat et demande qu’il lui en soit désigné un. Le tribunal avait prévu de renvoyer le dossier, même si en désespoir de cause le prévenu dit vouloir assurer lui-même sa défense… Sauf que pour cette procédure, l’assistance d’un avocat est obligatoire.

On a l’Olympie qu’on peut

Adoncques deux prévenus comparaissent. Syriens tous les deux, installés aux Pays-Bas tous les deux. L’un est chauffeur routier (celui qui ne veut pas de l’avocat du sud), il conduisait, l’autre était passager. Celui-ci est entré dans le box en pleurant/gémissant, puis se calmera mais passera l’audience à se balancer d’avant en arrière. Il ne va pas fort.  

211 KG d’herbe de cannabis, même au prix de gros, ça fait bonbon

Dans la nuit du 27 au 28 juin des agents des douanes contrôlent l’ensemble routier, au niveau de Savigny-en-Revermont. Les deux hommes revenaient d’Espagne et se rendaient en Allemagne. Tout au fond de la remorque : deux murs de cartons remplis d’herbe de cannabis. Sachant que les douanes estiment le kg à 4500 euros (au prix de gros), faites le calcul. 211 x 4500, ça fait une somme extravagante. C’est un peu n’importe quoi ces histoires de valeur marchande attachée aux produits stupéfiants.

Placement en détention provisoire le 1er juillet

Après une retenue douanière et vraisemblablement une garde à vue, les deux hommes sont présentés au procureur de la République qui requiert leur placement en détention provisoire. Le juge des libertés et de la détention, JLD, l’ordonne : ils ont des dettes et ils viennent de perdre pour environ 1 million d’euros de marchandise.

La détention ? « Très mauvais ! »

La présidente Verger demande comment ça se passe pour eux, vu que ça fait déjà un mois qu’ils sont incarcérés. « Très mauvais ! » transmet l’interprète. « Il demande une cigarette, on lui en donne pas, il récupère des mégots. » Quant à celui qui se balance doucement d’avant en arrière : « Il dort pas, il mange pas, et s’il mange, il vomit ! » A-t-il vu un médecin ? demande la présidente. « Il peut pas expliquer, il ne sait pas parler (français). »

Ils n’ont « aucune attache en France » et encourent la peine de 10 ans de prison

La procureur requiert leur maintien en détention, sur la base des motivations initiales, celle du JLD, ajoutant qu’ils n’ont « aucune attache en France » et qu'ils encourent chacun la peine de 10 ans de prison. Maître Andali n’a pas d’arguments en faveur de contrôles judiciaires mais glisse tout de même que son client, celui qui semble mal en point, n’était que passager et à ce titre n’était pas concerné par le contenu de la remorque.

« C’est pas possible de sortir ? »

Le tribunal renvoie à mi-août, ordonne le maintien en détention pour garantir leurs présentations devant les juges. Dans le box, on insiste : « C’est pas possible de sortir ?, traduit l’interprète. Monsieur dit qu’il est malade. » Sobrement la présidente précise : « Il va demander un traducteur et à voir un médecin. Il a des droits. »

FSA