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Morvan : Canal du Nivernais un outil de transport adapté au tourisme fluvial 

Morvan : Canal du Nivernais un outil de transport adapté au tourisme fluvial 

Construit initialement pour le transport des bois des forêts morvandelles, la canal du Nivernais a été creusé pour permettre de rejoindre la Loire à l'Yonne. Un nouveau destin c'est ouvert à lui : le tourisme fluvial. 

Se promener à pied sur le canal de halage ou prendre la bateau « l’Art du Temps » pour remonter le cours de ce canal ne laisse pas insensible le promeneur à son charme. Connaître le peu d'histoire qui a fait cette liaison construite de chaque coté de la ligne de partage des eaux mérite que l'on y arrête quelques instants. 

A la fin du 18e siècle les bois du Morvan ne suffisaient plus pour le chauffage de la capitale. L'hiver terrible de 1782 - 1783 a fait prendre la décision en 1784, par le gouvernement de l'époque, d'aménager un canal permettant une plus longue capacité de flottage entre Loire et Seine. Mais en 1786 deux commissaires de l'Académie des Sciences, Bossuet et Condorcet, firent un rapport qui fit changer le cours des choses: un canal de navigation serait creusé jusqu'à Cravant pour rejoindre l'Yonne navigable en ce lieu. 

Des travaux gigantesques 

Bon nombre d'objections et de contestations se sont élevés sur ce projet mais les travaux vont commencés et revêtiront une ampleur considérable. 

Un petite souterrain destiné simplement à l'écoulement des bûches va faire place aux célèbres voutes de la Colancelle, véritable travail de forçat confiés à des entrepreneurs, en adjudications, ou l'homme était payé à la tache. 

Construction faite du rêve de voir passer sur les chalands : les épices du Levant et du Midi, les soieries de Provence, les cuirs de Chalon sur Saône, les charbons du Charollais, les verreries du Mâconnais ce qui fait avancé 150000 livres par Louis XVI au département de la Nièvre. Nous sommes en 1791 et l'histoire verra les travaux s'arrêter de 1792 à 1807. Une reprise éphémère de 1809 à 1812 et un nouvel abandon jusqu'en 1822. 

Pour résoudre la crise liée au chômage, Louis XVIII affecte 8 millions de francs pour continuer les travaux d'un canal déjà hors normes de navigation. La houille provoque le déclin de ce moyen de transport. 

Un site touristique de rêves 

Certains endroits sont restés sauvages et se promener en bateau sur ce canal ouvre un instant de rêve et surtout de quiétude. Le canal appartient désormais au Conseil Départemental de la Nièvre. Le parcourir est un peu rentrer dans le secret de cette construction hors du commun. Il ne se voit pas facilement depuis la route et souvent le canal se découvre uniquement à partir du chemin de halage. 

Sur le canal du Nivernais comporte de nombreux ouvrages, à Dirol, c’est un cadre de bois mobile, avec une porte d'un coté du pont et équilibré de l'autre par un contrepoids. Des chaines permettent d'élever ou d'abaisser le pont. Il reste peu de pont-levis de bois en France. 

Le fonctionnement complexe des écluses sur sa longueur de 180 kilomètres accentue la lenteur, ce qui en fait son charme. Outil du passé qui a su s'adapter aux besoins touristiques du moment et qui ouvre un itinéraire propice au rêve le long de ses rives romantiques.

JC Reynaud