Chalon sur Saône

Privés de leurs salaires, des salariés de Hegelmann en appellent au Conseil de prud'hommes de Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 21 Août 2024 à 05h00

Privés de leurs salaires, des salariés de Hegelmann en appellent au Conseil de prud'hommes de Chalon-sur-Saône

En conflit avec la direction depuis le 16 juillet, huit employés étrangers du groupe Hegelmann entendent obtenir trois mois d'arriérés de salaire. La cause des salariés a été plaidée, hier, devant le Conseil de prud'hommes de Chalon-sur-Saône. Leur affaire a été renvoyée au 27 août. Plus de détails avec Info Chalon.

Huit chauffeurs routiers originaires de Moldavie et de la partie ukrainienne de la Bucovine étaient au Conseil de prud'hommes de Chalon-sur-Saône ce mardi 20 août pour obtenir le paiement de leurs salaires que leur employeur, le groupe Hegelmann, ne leur verse pas depuis le mois de mai.

Sans argent, ils vivotent dans un local de l'entreprise, à Châtenoy-le-Royal, depuis le 16 juillet et essaient de faire connaître tant bien que mal leur histoire pour obtenir gain de cause. 

Constitué une semaine après eu vent de l'affaire, un comité de soutien aux salariés de Hegelmann leur apporte un soutien moral et financier car ses membres n'acceptent pas «les méthodes d'exploitation de (leur) employeur».

Un employeur aux abonnés absents. «Un silence assourdissant» pour Me Cédric Mendel, leur avocat.

«Nous voulons le respect des droits des salariés pour pouvoir vivre dignement», peut-on lire sur le tract que ses membres ont distribué aux passants aux abords du tribunal de justice un quart d'heure avant que les salariés ne passent devant le Conseil de prud'hommes à 10 heures.

Alors que le Conseil de prud'hommes de Chalon-sur-Saône devait en statuer en référé, l'avocat du groupe Hegelmann a demandé un renvoi «sous prétexte que tout n'était pas calé au niveau des salaires», nous précise un membre du comité de soutien.

Refusant le renvoi, «un prétexte pour renvoyer l'affaire», Me Mendel estime que «cette affaire n'a que trop duré».

Après une synthèse globale de l'affaire, l'avocat a énuméré les chefs de demande de chacun des salariés.

«Il n'y a pas eu de contestation de la part de l'avocat de l'employeur pour les salaires de mai et de juin», nous précise Ivan Maréchal, un membre du comité qui a assisté à l'audience.   

«J'ai beaucoup d'espoir en la justice française», assure Višeslav, un des huit salariés en grève.

«Le soutien des membres du comité fait chaud au coeur et c'est très important pour nous»,  ajoute à son tour Valeriu Solomitchi, qui fait guise de porte-parole de ces salariés étrangers, «sans cette solidarité face à notre employeur, nous aurions déjà baissé les bras».

Les huit salariés sont inquiets pour leurs familles restées au pays et dans la difficulté.

Toutefois, quelques véhicules du groupe Hegelmann passent en journée «mais ils ne restent pas»,  précise Valeriu, «le site n'est pas totalement bloqué, ce n'est pas ce qu'on cherche».  

«D'ailleurs, pour venir en aide à nos familles, nous cherchons du travail. Si quelqu'un a besoin de chauffeurs routiers expérimentés, sachez que nous sommes disponibles immédiatement», propose ce dernier.

Le 6 août dernier, suite à un référé, Rimantas Stonys, le neuvième salarié étranger originaire de Lituanie et l'un des premiers à avoir été embauché par le groupe Hegelmann en tant que chauffeur en France, a reçu ses salaires du mois de mai et juin. 

Si pour l'heure l'affaire est mise en délibéré jusqu'au mardi 27 août, à 10 heures, vous pouvez faire partie de cette chaîne de solidarité en rejoignant le comité, en faisant connaître autour de vous cette situation ou leur apportant une aide financière via une cagnotte Leetchi.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati