Edito

LEGISLATIVES - Tout ça ... pour ça ?

LEGISLATIVES - Tout ça ... pour ça ?

L'engagement du Président de la République... était une élection pour une clarification politique. Et au final ?

C'est l'heure des grandes consultations en vue d'une place à Matignon. Après la parenthèse enchantée des Jeux Olympiques, et à quelques heures de l'ouverture des Jeux Paralympiques, Emmanuel Macron vient d'ouvrir de nouveau une nouvelle séquence politique, dont on a hâte qu'elle se termine. Pour le coup, celui qu'on qualifiait de "Maître des Horloges", s'est pris les pieds dans les tapis Elyséens, à grande vitesse. Même si la défaite du Clan Macroniste n'est pas celle que certains envisageaient au soir du 2e tour des législatives de juin dernier, il n'en demeure pas moins qu'il est temps d'avancer. Le Président de la République a voulu jouer avec les institutions en provoquant en urgence une élection législative anticipée. Il a joué... il a perdu... 

Et maintenant ?  Surpris par la capacité de la Gauche à jouer rangs serrés, Emmanuel Macron a tellement provoqué la dislocation des partis politiques qu'il se retrouve pousser dans le coin, dans un jeu qu'il a lui-même organisé. C'est presque stupéfiant de voir à quel point, la stratégie politique s'est finalement retournée contre son propre instigateur. 

Une fois qu'on a dit ça, qu'est ce qu'il se passe ? L'heure est aux grandes consultations avec la volonté de la macronie de se maintenir à tout prix aux manettes. De l'autre côté, le Nouveau Front Populaire, estime qu'il lui revient d'organiser la suite. Qu'on soit d'accord ou pas, les urnes ont parlé. Un résultat qui a éparpillé l'échiquier politique. A charge maintenant du futur 1er Ministre d'organiser sa future majorité parlementaire... et ça le Président peut dire ou faire ce qu'il veut, ça ne lui revient pas. 

La France peut-elle se permettre un si long temps d'attente ? En ridiculisant toujours un peu plus les mécanismes politiques français, Emmanuel Macron ne fait qu'attiser toujours d'amertume au sein de l'électorat français, avec les risques de pousser toujours plus loin les électeurs dans les votes extrêmes. Un sacré paradoxe pour celui qui s'érigeait comme l'unique défenseur face aux extrémismes. 

Demain ? 

Le Nouveau Front Populaire a déjà planté le décor en refusant toute autre nomination que celle de Lucie Castets même si du côté de l'aile gauche de la macronie, l'idée est de fragiliser les quelques socialistes susceptibles de se rallier à la macronie. Autre idée est celle portée d'une alliance entre ce qu'il reste des LR et des macronistes. Une alliance qui ne fera que achever ce qu'il reste des Républicains. Et puis, le scénario d'une nomination de techniciens apolitiques ? Une idée qui avance à pas feutrés et qui pourrait être la solution ultime voulue par Emmanuel Macron. Quelque soit le scénario privilégié par le Président de la République, c'est un vrai gâchis, "tout ça pour ça" peut-on même se dire alors que l'économie et la société française ont bien d'autres priorités. 

Laurent Guillaumé