Saône et Loire

"On est sur une ligne de crête.. les chefs d'entreprise ont besoin de visibilité sur les politiques publiques" déplore Fabien Rossignol, Président du MEDEF Saône et Loire

"On est sur une ligne de crête..  les chefs d'entreprise ont besoin de visibilité sur les politiques publiques" déplore Fabien Rossignol, Président du MEDEF Saône et Loire

Interrogé par info-chalon.com, le Président du MEDEF Saône et Loire déplore ces "moments d'attentisme dans lesquels les chefs d'entreprise sont dans la grande inconnue".

"Quelle feuille de route ?" c'est tout le sens de l'interrogation de Fabien Rossignol, Président de l'organisation patronale de Saône et Loire. Même si le MEDEF s'est satisfait de voir enfin la nomination d'un chef de gouvernement, Fabien Rossignol ne manque pas d'inquiétudes, tempérées par les doses  d'optimisme caractéristiques du MEDEF. "On a toujours fait face aux épreuves de la vie économique. Nous ne sommes pas du genre à nous défiler face aux éléments mais on a besoin pour cela d'une règle du jeu claire et établie sur une période définie. On ne peut pas nous demander de jouer des parties en changeant sans cesse les règles en cours de jeu" déplore le chef d'entreprise et porte-parole patronal. 

"La situation économique internationale n'échappe à personne. Si certains peuvent se satisfaire de la situation économique allemande, il faut bien comprendre que c'est notre premier partenaire économique. Une situation ralentie impacte toute l'économie. On n'a pas besoin de rajouter de l'incertitude avec une situation politique nationale compliquée" rajoute Fabien Rossignol. Même si sa dose d'optimisme peut dénoter dans un contexte économique qui interroge, le Président du MEDEF l'assume, "on est sur une ligne de crête où l'on peut basculer d'un côté de l'autre". 

"Les marges des entreprises ont fondu "

"On ne compte plus les entreprises qui ont recours à une baisse drastique des marges. A un moment, ce n'est plus vivable, mais un certain nombre d'indicateurs nous rassurent aussi. Les taux d'intérêts repartent à la baisse et la lutte contre l'inflation notamment de nos matières premières semble avoir atteint son objectif". "Les chefs d'entreprise ont dans leur ADN une adaptation permanente mais on a besoin de règles claires et établies pour déterminer nos stratégies. Comment peut-on imaginer prendre des apprentis, des alternants lorsqu'on s'engage sur plusieurs années, et que les règles changent ? Ce n'est respectueux pour personne" déplore le patron des patrons de Saône et Loire. 

Si Fabien Rossignol refuse de succomber au "catastrophisme ambiant" mais "nous sommes soumis au niveau de consommation des ménages. Les Français épargnent beaucoup et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour notre économie. Les investissements sont reportés et décalés avec un frein immédiat sur l'activité économique". 

"Notre vraie inquiétude au-delà de tout critère économique, c'est que nous ne savons pas où on va. Tous les investissements sont gelés alors que nous sommes face à des défis majeures. C'est tout l'inverse qu'il faudrait entreprendre".

"Du côté du MEDEF, on a toujours été dans le combat, on n'a pas l'habitude de baisser les bras. C'est aussi le propre d'un chef d'entreprise que d'avancer. Aujourd'hui, l'un des problèmes majeurs reste celui de la trésorerie des entreprises. On attend du prochain gouvernement une ligne économique claire sur laquelle fixer nos décisions d'entrepreneurs". 

Laurent Guillaumé