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Prêt étudiant - Comment bien le choisir ?

Prêt étudiant - Comment bien le choisir ?

Afin de financer leur cursus supérieur, de nombreux étudiants n'ont d'autre choix que de recourir à l'emprunt, mais encore faut-il choisir judicieusement son contrat. Entre les offres libres des banques et un prêt garanti par l'État, on passe en revue vos options.

 Face au prix élevé de certaines écoles et cursus, des milliers d'étudiants sont contraints chaque année de s'endetter pour financer la poursuite de leurs études supérieures. Une aubaine pour les banques qui ont conçu des offres spécifiques afin de répondre à leurs besoins et, pourquoi pas, de les fidéliser dans le temps. Il n'empêche, les formules estampillées en tant que « prêt étudiant » sont aussi variées que les établissements prêteurs qui les commercialisent. Faire jouer la concurrence est donc impératif ! Suivez nos conseils.


UN CRÉDIT AFFECTÉ
Derrière cette appellation marketing, on trouve des crédits à la consommation tout ce qu'il y a de plus classiques, à ceci près qu'ils sont dits « affectés ». Cela signifie que la somme octroyée ne peut pas être utilisée comme bon vous semble : elle doit servir à financer le champ d'application mentionné au contrat, et en l'occurrence tout ce qui à trait à vos études. S'il faut bien vérifier ces spécifications avant de signer, sachez que ces offres sont en général plutôt souples et englobent la couverture des frais de scolarité mais aussi l'achat de matériel informatique, voire des frais d'hébergement et de nourriture. L'essentiel est de pouvoir justifier d'une inscription dans un établissement d'enseignement supérieur. Attention toutefois, des restrictions d'âge peuvent aussi être imposées.


Côté taux d'intérêt, si les formules destinées aux étudiants sont en principe moins onéreuses que les autres prêts à la consommation, on trouve tout de même un large éventail de contrats qui peuvent atteindre jusqu'à plus de 4 % d'intérêts… Mais, bonne nouvelle, en 2024, beaucoup de banques cassent les prix en proposant des taux à 0 % ! Le montant octroyé peut alors être plus limité ou des conditions de ressources imposées, mais ce n'est pas systématique. Dans tous les cas, pensez bien à vous fier au taux annuel effectif global (TAEG), qui comprend donc l'ensemble des frais, et effectuez un comparatif en règle.


L'ÉTAT COMME GARANT

Le principal écueil des prêts étudiants librement distribués par les banques, c'est l'exigence de caution. En effet, la plupart des établissements imposent la présence d'un garant parental qui pourra prendre en charge les remboursements en cas de défaillance du débiteur. De même, la souscription d'une assurance emprunteur couvrant le décès et l'invalidité peut être demandée lorsque le montant consenti est important. 


Si vous n'avez pas de caution parentale, vous pouvez vous tourner vers un prêt garanti par l'État (pour 70 % du montant emprunté). Ces offres, réservées aux étudiants de moins de 28 ans, permettent d'obtenir jusqu'à 20 000 € à rembourser sur une durée comprise entre 2 et 10 ans. Attention, le taux d'intérêt reste toutefois librement fixé par l'établissement et le nombre de prêts accordés chaque année est limité. En 2023, l'intégralité de l'enveloppe prévue a ainsi été utilisée pour quelque 20 000 emprunts consentis.


Rendez-vous tout d'abord sur Tokens.bpifrance.fr, la plateforme dédiée de la Banque publique d'investissement (Bpifrance), pour obtenir une « attestation de pré-éligibilité ». Ce document devra être remis aux banques partenaires (Banque populaire, Crédit Agricole, Caisses d'Épargne, Société Générale, Banque Postale, CIC, Crédit Mutuel et BFCOI en outre-mer) que vous démarcherez pour décrocher votre prêt garanti par l'État.


Julie Polizzi


GÉREZ VOS REMBOURSEMENTS
À l'heure d'examiner les conditions des prêts étudiants, vérifiez si le déblocage des fonds est prévu en une ou plusieurs fois. En effet, l'Institut national de la consommation recommande d'opter pour un déblocage progressif, en fonction de vos besoins de financement, afin de limiter le montant des intérêts qui seront eux aussi appliqués de façon progressive.


Quant à vos mensualités de remboursement, elles peuvent bénéficier d'un différé partiel ou total, afin d'attendre votre entrée dans la vie active et la perception de vos premiers salaires. Mais si la perspective de reporter cette charge financière est alléchante, la facture en sera d'autant plus élevée ! Pour l'éviter, privilégiez un différé partiel, afin de vous acquitter des intérêts du crédit pendant votre cursus et de régler le capital emprunté une fois que vous aurez un emploi stable.


Enfin, assurez-vous que les conditions de remboursement anticipé ne soient pas pénalisantes, afin de pouvoir payer votre dette plus tôt si votre situation financière vous le permet.


Bon plan : rendez-vous sur Inc-conso.fr, rubrique « Simulateurs », pour calculer vos mensualités de prêt étudiant.