Cinéma

La Bobine : Retour sur la soirée «Les Fantômes»

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 23 Septembre 2024 à 10h00

La Bobine : Retour sur la soirée «Les Fantômes»

Jeudi 19 septembre, l'association chalonnaise pour le cinéma recevait Jonathan Millet au Mégarama Chalon. Une projection suivie d'un débat avec le réalisateur. Plus de détails avec Info Chalon.

C'est avec «Les Fantômes», long-métrage inspiré de la traque de criminels de guerre menée par des civils syriens, que La Bobine inaugure sa première soirée avec invités du 1er trimestre au Mégarama Chalon le jeudi 19 septembre.

Synopsis : «Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau».

Avec Adam Bessa, Tawfeek Barhom et Julia Franz Richter.

Une projection présentée par Chantal Thévenot, la présidente de l'association, en présence de Jonathan Millet, le réalisateur, et Franck Salaün de Memento Distribution.

Comme l'explique le réalisateur dans le débat qui a suivi la projection du film, le but est de faire ressentir des sensations par le biais de la bande sonore. Celui-ci s'attelant à ce que le spectateur vive le film à travers la perception du protagoniste. 

«On partage sa vision du monde mais peut-on faire confiance à nos sens ?», s'interroge ce dernier.

Long-métrage d'espionnage sous tension inspiré de faits réels, «Les Fantômes» a nécessité 5 semaines de «précisions sonores», de l'aveu du réalisateur. C'est aussi raconter l'histoire d'un exilé qui n'avait pas de rêve d'Europe.

Durant ce débat, Jonathan Millet explique qu'Adam Bessa, l'acteur principal d'origine tunisienne, bien qu'arabophone a dû apprendre le dialecte syro-libanais, en usage chez les réfugiés syriens, pour donner plus de vraisemblance à ce film empathique.

Mention spéciale pour Tawfeek Barhom, l'acteur israélien d'origine palestinienne qui campe le rôle de Harfaz, l'ancien bourreau syrien qui, sans jamais montrer son visage, avait fait subir des tortures à Hamza dans la prison militaire de Saidnaya – la plus meurtrière du régime de Bachar Al-Assad –, près de Damas, doux et inquiétant à la fois.

Des exilés qui sont comme des fantômes – d'où le titre d'ailleurs –, invisibles bien que nous croisons dans les rues d'Europe.

Autre thème abordé lors de ce débat à propos de ce film produit par la société de production bretonne Films Grand Huit, celui de la non-violence. Ainsi, Hamza ne se venge pas de son bourreau pour mieux faire son deuil.

Explorant les tourments intérieurs d'un homme aux prises avec ses fantômes personnels, «Les Fantômes» trouve le parfait équilibre entre une plongée au cœur des sensations du personnage et une tension constante.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati