Bresse Chalonnaise

TRIBUNAL DE CHALON - « Je pensais en avoir fini avec les bêtises et les violences… »

Par Florence SAINT-ARROMAN

Publié le 01 Octobre 2024 à 07h45

TRIBUNAL DE CHALON - « Je pensais en avoir fini avec les bêtises et les violences… »

Les gendarmes ont interpellé l’homme de 26 ans, le 26 septembre : dans la nuit il avait commis des violences sur sa compagne et puis fracassé la porte vitrée de l’amie qui hébergeait la compagne.

 Ça se passe « dans le milieu des toxicomanes » comme dira la procureur, à Louhans. Milieu dans lequel les gens ne parlent pas aux représentants de l’autorité publique, et pour cause. 
Du coup les suspicions de violences commises durant l’été, dont la compagne au demeurant ne s’était pas plainte mais dont les gendarmes ont découvert la mention sur un mot manuscrit laissé au domicile du mis en cause, ne peuvent pas être prouvées.

Alcool, cannabis, cocaïne et dame Jalousie

Ce qui est sûr c’est qu’entre ces deux-là qui se connaissent « depuis 15 ans » et qui vivaient une relation amoureuse depuis 9 mois, rien n’allait plus. Alcool, cannabis, cocaïne et dame Jalousie qui montrait son nez pour un oui ou pour un non : c’était devenu invivable. 
Du reste, la victime s’était donc réfugiée chez une amie, à cause de ça, mais son compagnon s’y est pointé le 25 dans la soirée : « Je n’avais rien mangé depuis 5 jours » a-t-il dit en garde à vue. Le ventre vide, donc, mais le sang échauffé par de l’alcool puis des produits stupéfiants offerts par l’amie hébergeuse.

Arrêté le 26, présenté au procureur de la République le lendemain, l’homme est placé en détention provisoire le jour même. Il est jugé ce lundi 30 septembre à l’audience des comparutions immédiates. 
Les versions de la victime et celle du prévenu diffèrent pas mal, mais le prévenu reconnaît avoir été violent. Pas comme madame le dit, mais quand même.

« Personne pour fixer des cadres »

L’homme se défend, calmement mais fermement. Il finit par toucher. Non pas émouvoir, mais toucher, plus simplement. Placé jusqu’à ses 18 ans, il sort du système dit de protection de l’enfance (c’est comme ça qu’on l’appelle) et se trouve, explique maître Ravat-Sandre pour lui, bien seul, « personne pour fixer des cadres », « il s’est retrouvé assez vite dans les stupéfiants et dans l’alcool ».

Un mode de vie pas protecteur

Sa compagne est elle-même en proie à une toxicomanie dont visiblement elle ne parvient pas à décrocher. Et si le prévenu conteste ses versions de différents faits, le mode de vie du couple ainsi que de leurs connaissances fait obstacle à toute audition supplémentaire, à toute vérification des récits de la victime. « Mais, poursuit l’avocate, il ne dit pas qu’il n’a pas été violent. Le délit est caractérisé. »

« Je pensais en avoir fini avec les bêtises et les violences »

« Je regrette fortement, oui, fortement, d’en être arrivé là, ajoute le prévenu. Je regrette que madame ait subi tout ça, je vais assumer ma peine. Je pensais en avoir fini avec les bêtises et les violences… » Il est en état de récidive légale pour des faits vieux de 6 ans et jugés en 2021. Six condamnations à son casier dont la moitié pour violence.

Maintien en détention puis une probation avec un suivi renforcé

Le tribunal le relaxe pour des faits supposément commis au cours de l’été, « au bénéfice du doute ». Le dit coupable du reste (dégradation de la porte et violences dans la nuit du 25 au 26 septembre) et le condamne à la peine de 15 mois de prison dont 8 mois sont assortis d’un sursis probatoire renforcé pendant 2 ans (soins psychologiques et en addictologie, travailler, indemniser les parties civile – renvoi pour que l’amie produise devis pour réparation porte, par ex -, payer les droits fixes de procédure, faire un stage de sensibilisation aux violences intrafamiliales, interdictions de contact et de paraître aux domiciles des deux victimes).
Maintien en détention pour les 7 mois ferme.

FSA