Bourgogne

Austérité et services publics - Les élus communistes de Bourgogne Franche-Comté sonnent l’alarme

Austérité et services publics - Les élus communistes de Bourgogne Franche-Comté sonnent l’alarme

Vendredi dernier à Dijon, le groupe des élus communistes et républicains (C&R) de la Région Bourgogne Franche-Comté, présidé par Muriel Ternant, a tenu sa conférence de presse de rentrée.

Le groupe a profité de l'occasion pour faire le point sur le nouveau contexte politique et budgétaire et formuler ses propositions face à la situation alarmante. Les élus ont notamment dénoncé les mesures d’austérité prévues par le nouveau gouvernement, qu'ils jugent « un coup de force démocratique » et un danger pour les services publics.
 
Un nouveau contexte politique : la coalition des droites au pouvoir
Muriel Ternant a dénoncé la prise de pouvoir par une coalition inattendue des droites lors des dernières élections législatives. Bien que les différents partis de droite (Macronistes, Républicains, et l’extrême droite) se soient présentés séparément aux élections, ils ont fini par s'unir pour former un gouvernement, laissant de côté la logique républicaine qui aurait dû voir la coalition arrivée en tête, le Nouveau Front Populaire, à la tête du pays.
Ce retournement politique ouvre la porte à une crise institutionnelle selon le groupe C&R, et cette coalition aurait pour but premier d’imposer une "cure d’austérité sans précédent" pour répondre aux exigences des marchés financiers. En effet, le gouvernement a annoncé une coupe de 40 milliards d’euros dès 2025, touchant principalement l’État, la Sécurité sociale et les collectivités locales.
 
L'austérité : un étau pour les collectivités locales
Les élus communistes et républicains ont fermement rejeté le plan d'austérité qui vise à prélever 6,5 milliards d'euros sur les collectivités locales. Ce plan comprend la suppression de 5 milliards d’euros de recettes et une réduction d'1,5 milliard sur le fonds vert destiné à la transition écologique. Le groupe a mis en garde contre les conséquences dévastatrices de ces mesures sur des services publics déjà en difficulté, tels que la santé, l’éducation, ou encore les transports ferroviaires régionaux.
Le plafonnement des recettes de TVA à leur niveau de 2024 pour les collectivités territoriales est perçu comme une attaque directe contre la capacité d’action des régions, qui devront gérer des responsabilités croissantes avec des moyens de plus en plus réduits. Cette mesure, couplée à la baisse des dotations de l’État et à l’obligation pour les employeurs publics de financer la caisse de retraite des fonctionnaires territoriaux, risque d’affaiblir encore davantage les régions, en particulier la Bourgogne Franche-Comté.
 
Une opposition régionale favorable à l'austérité
Le groupe C&R a également souligné que les trois groupes d'opposition au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté soutiennent cette politique d’austérité, tout en évoquant le projet du Rassemblement National qui prévoit d'inscrire l'équilibre des comptes publics dans la constitution, avec un objectif de déficit zéro, une politique que Muriel Ternant qualifie d’"austérité XXL". Cette politique, selon elle, vise à démanteler des pans entiers des services publics.
 
Les propositions des élus communistes et républicains
En réaction à ces menaces, les élus communistes et républicains proposent un changement radical de logique. Plutôt que de réduire les dépenses publiques, ils appellent à dépenser plus pour renforcer les services publics et promouvoir une nouvelle industrialisation écologique du pays. Voici leurs principales propositions :
1. Réorientation des aides publiques aux entreprises : Les élus demandent que les aides soient conditionnées à la création d’emplois, la formation des salariés, et l’augmentation des salaires, avec plus de démocratie dans les entreprises.
2. Grande réforme fiscale : Le groupe appelle à une refonte complète de la fiscalité, avec un rééchelonnement des impôts et une baisse de la TVA, tout en soutenant les entreprises créatrices d’emplois.
3. Fonds de développement des services publics : Les élus proposent la mise en place d’un fonds alimenté par la Banque centrale européenne, destiné au financement des projets locaux décidés démocratiquement, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, et des transports.
 
Un appel à la mobilisation
Pour appuyer leurs propositions, les élus communistes et républicains de la région ont annoncé le lancement d'une grande campagne nationale en faveur des services publics et de la réindustrialisation écologique. Ils s’engagent à poursuivre leur combat à tous les niveaux pour garantir que les collectivités territoriales disposent des moyens nécessaires pour répondre aux besoins de la population.
Muriel Ternant a réaffirmé la détermination du groupe à résister à ces politiques d’austérité, tout en soutenant activement les luttes locales en faveur des services publics et d’une nouvelle industrialisation régionale.