Agglomération chalonnaise

Lundi au Megarama : “Fario”, thriller écologique au cœur du Doubs

Par Nathalie DUNAND

Publié le 29 Octobre 2024 à 20h08 , mise à jour le 03 Novembre 2024 à 10h35

Lundi au Megarama : “Fario”, thriller écologique au cœur du Doubs

Lundi 4 novembre à 19 h 30, La Bobine projettera “Fario” de Lucie Prost, en présence de la réalisatrice et de la productrice. Un premier film “fascinant, délicat et élégant” selon Cineuropa.

Infochalon donne la parole à Lucie Fichot, productrice du film. Installée à Chalon, elle a déjà produit une vingtaine de courts-métrages. Remarqué aux festivals de Locarno et d’Angoulême, Fario est son premier long métrage en tant que productrice.

Synopsis – Léo, jeune ingénieur brillant et fêtard qui vit à Berlin, doit rentrer dans son village du Doubs pour vendre les terrains agricoles de son père à une entreprise de forage de métaux rares. Il retrouve sa mère, sa petite sœur, ses copains et son cousin, en désaccord avec le projet de mine. Rapidement, Léo observe d’étranges comportements chez les farios, ces truites qui peuplent la rivière. Il se lance alors dans une enquête hallucinée…

Avec : Finnegan Oldfield, Florence Loiret Caille, Megan Northam ...

Qu’est-ce qui vous a décidé à produire le premier long métrage de Lucie Prost ?

Je connais Lucie depuis longtemps. Nous nous sommes rencontrées à Paris lorsque j’étais encore étudiante. Quand j’ai monté ma boîte de production, Folle Allure, Lucie n’était pas encore dans le monde du cinéma, mais elle m’a envoyé un scénario qu’elle avait écrit en me demandant ce que j’en pensais. J’ai tout de suite aimé le ton des dialogues, ses personnages que je trouvais forts et vivants. Ce qui m’a plu d’emblée, c’est son écriture. J’ai produit plusieurs de ses courts métrages. Pour Fario, nous travaillons sur le scénario depuis 2017.

Un soupçon de fantastique sur fond de thriller écologique, c’est un un mélange des genres étonnant, non ?

Fario charrie des thématiques que je trouve très contemporaines, et qui peuvent parler à beaucoup de gens, notamment des jeunes. Il montre la ruralité – qu’on connaît toutes les deux puisque j’habite à la campagne et que Lucie est originaire du Jura – sous un jour qui n’est pas souvent représenté. Au cinéma, le monde agricole est la plupart du temps dépeint à travers sa dureté, jusqu'à la détresse des paysans. C'est une part qui existe, certes, mais c’est un cliché si on ne montre que cette facette. Il existe aussi une jeunesse rurale pleine de vitalité, qui s’implique socialement et fait bouger les lignes. C’est cette partie cachée de l’iceberg que nous voulions dévoiler, parce qu’elle ressemble davantage à ce que Lucie et moi côtoyons et connaissons.

Le film interroge aussi la masculinité dans le monde rural, à travers le lien entre un père disparu et son fils : qu’est-ce qu’être un homme aujourd’hui ?

Pour autant, ce n’est pas un film social ni militant. Ce qui intéresse Lucie Prost, c’est raconter, sur un fond ancré dans la société actuelle, le parcours du personnage principal – interprété par Finnegan Oldfield. C’est pour ça que le film est à la lisière du fantastique, qui sert à révéler l’intériorité du personnage principal.

C’est un film très riche, qui aborde beaucoup de questionnements actuels, à la fois intimes et sociétaux, dans lequel chacun pourra se retrouver.

Propos recueillis par Nathalie DUNAND
[email protected]

Projection de Fario, de Lucie Prost, en présence de la réalisatrice et de la productrice, suivie d’un débat
Lundi 4 novembre 2024 à 19 h 30
Lieu : Megarama (séance unique La Bobine)
Plus d’infos : labobine.com

Lucie FICHOT, productrice
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