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Natacha Calestrémé mettra la clé dans la serrure. A vous d’ouvrir la porte le 26 novembre à Chalon…

Natacha Calestrémé mettra la clé dans la serrure. A vous d’ouvrir la porte le 26 novembre à Chalon…

Journaliste, réalisatrice, écrivaine, Natacha Calestrémé fera une entorse à ses piliers historiques le mardi 26 novembre à 20h, en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône. Cette fois il y sera question de show mi-instructif mi-réjouissant sur le thème « Les clés de votre énergie ». Interview pour info-chalon.com

Quelle sera l’architecture de votre intervention du 26 novembre à Chalon-sur-Saône ?

« C’est un one-woman-show, mais qui est pour moitié un spectacle, et pour moitié une conférence. Au départ je suis journaliste, ça fait presque trente ans que je le suis, et on m’aurait dit il y a dix ans que j’allais écrire sur le développement personnel, je ne l’aurais pas cru. Aujourd’hui, le fait est qu’à cause, et grâce à ce qu’il m’est arrivé, je me suis renseignée justement pour aller mieux, et j’ai partagé les techniques que j’ai découvertes. Ça a fait de moi, même si c’est un manque d’humilité,  une experte sur la libération émotionnelle. Parce que, tout simplement, mes livres ont aidé des dizaines de milliers de personnes. Ce spectacle a pour vocation première de continuer à aider les personnes, mais différemment. En réalité je m’essaie à un exercice qui est nouveau, c’est-à-dire tenter de mêler les informations qui m’ont aidée à avancer, à de l’autodérision, un peu d’humour, et à une mise en scène travaillée qui a été apportée par Véronique Gallo, une humoriste que j’adore, ainsi que par Bénédicte Le Lay, coach. Le contenu, c’est comment retrouver notre énergie, comprendre comment on la perd. C’est aussi changer peut-être notre rapport à la maladie et au soin, parce que j’ai interviewé énormément de médecins, de professeurs de médecine, de professeurs de psychiatrie, de chercheurs, pour se connecter aux pouvoirs de notre cerveau. Comprendre que l’on peut être partie prenante de la solution à travers des exemples, mes exemples, et encore une fois, un peu d’autodérision, ça ne fait pas de mal. »

Toutes proportions gardées, vous considérez-vous comme une miraculée de la vie avec un tel parcours existentiel ?

« Oh non, jamais de la vie ! Je crois qu’il y a beaucoup de gens qui ont vécu des choses bien pires que les miennes, je n’emploierai pas du tout ce terme-là. J’ai vécu un certain nombre d’épreuves, comme tout le monde, et je ne me sens pas une exception. Il est vrai que j’ai vécu des choses difficiles en un temps court, quatre ans, mais j’ai essayé de comprendre, de trouver du sens à la mort de proches, à la maladie, à l’échec, à la série d’épreuves, aux larmes. Je suis quelqu’un de fondamentalement optimiste et positif, et je ne me suis jamais résolue à me dire : la pauvre Natacha, ou que je n’avais pas de chance, pour m’affirmer. Jamais. Il y a quelque chose que je dois comprendre dans cette histoire. Quand ma petite soeur était dans le coma avant de mourir, je lui ai dit à un moment donné : il faut que tu pardonnes à ceux qui t’ont fait du mal, pour que tu reviennes parmi nous. Je me suis effondrée en larmes, et je me suis demandé comment je pouvais avoir la bêtise et l’outrecuidance de demander de pardonner à quelqu’un, alors que je suis incapable de pardonner à ceux qui m’ont fait du mal. Et quand ma petite sœur est morte, la première mission que je me suis fixée, ça a été de pardonner à ceux qui m’avaient fait du mal…J’y suis arrivée, et j’ai envie de dire que je dois à ma petite sœur le fait de m’être libérée de la haine, de la colère et de l’injustice, et d’avoir renoué avec une forme de légèreté, parce que la colère ca ronge. Même au moment où je trouve le chômage, je n’ai plus d’argent, ensuite la double hernie discale, j’ai compris pourquoi c’était venu dans ma vie, alors que je suis une travailleuse acharnée, je bosse tout le temps. Je me suis dit que ce n’était pas possible qu’une personne comme moi qui aime tellement travailler se retrouve au chômage. C’était inenvisageable d’ailleurs. Quand la personne de Pôle Emploi m’appelle en me disant que j’avais un entretien, je le prends comme une humiliation, mais ultime. Je lui dis : non, je vais retomber sur mes pieds, je ne viens pas. D’abord je ne suis pas inquiète, et ensuite elle me dit que je vais perdre mes droits. Je lui ai répondu que je m’en foutais de ne plus avoir de droits, je n’ai plus d’argent. Sa réponse : vous perdrez la Sécu, etc. Je lui ai dit : ok je viens, et le truc fou, c’est qu’en discutant de tout et de rien pendant deux heures avec cette femme fort sympathique, elle trouve mon projet formidable. A la fin de l’entretien, elle me dit que je n’ai pas renseigné mon mail. Je lui réponds que j’en reçois trop, elle me dit que c’est dommage car il y a des stages, mais j’estime que ce n’est plus de mon âge. J’ai un rêve à l’époque, c’est d’adapter mes romans à l’écran. Elle me dit qu’ils ont une formation à l’école du cinéma de Luc Besson. Je me rassieds, elle imprime dix feuilles, j’en prends une au hasard : « Apprendre à écrire une série télé », et ça commence dans trois semaines. Je voulais le faire, mais je n’avais plus un rond, ça coûtait 4000 euros je crois. Je me suis dit qu’il fallait que je me fasse financer par « l’Afdas », l’organisme pour les intermittents du spectacle qui prend en charge les formations. Je l’ai déjà fait dans le passé, je sais comment faire ; je rentre chez moi constituer le dossier, je file à « l’Afdas ». La fille me dit : « Je suis désolée, le délai pour étudier le dossier est d’un mois maintenant, il y a trop de demandes, c’est dans trois semaines, c’est trop tard ». A l’intérieur de moi je me dis que si la vie a un sens, ce chômage arrive pour que je rencontre cette femme afin que je fasse ce stage. Donc je dois le faire. Je suis au bord des larmes, il y a forcément une solution. Elle me dit : « Vous n’êtes pas auteure par hasard ? », je lui dis : si, de romans psychologiques. Elle me dit que c’est pour justifier de 9.000 euros de gains en deux ans, les auteurs c’est trois semaines, et la date limite c’est aujourd’hui. Je rentre chez moi, scanne les fiches de mes droits d’auteur, je lui envoie, et j’ai été prise ! Le truc fou, c’est que j’ai dû faire cette formation, cette master class, et à l’issue, trois-quatre mois plus tard, le directeur de l’école de cinéma prend contact avec le prof, et lui dit : »Il manque un prof pour les techniques d’écriture des personnages. A qui tu penses ?». Mon prof avait lu mes romans, on avait beaucoup parlé sur la manière dont j’écrivais sur les personnages, etc. et je vais donner des cours à l’école de cinéma pendant quatre ans, aux « 1ère », « 2ème année », réalisateurs, scénaristes. Donc ça m’a été apporté sur un plateau, et « Les blessures du silence », ça a été mis à l’écran sur France 2, et c’est passé au mois de juin je crois, avec un record d’audience. On a fait pas loin de 3 millions de personnes pour un téléfilm. Le chômage, j’ai compris la raison. Si on a finalement le réflexe de faire un petit pas de côté… Ma phrase c’est : une épreuve est un cadeau mal emballé. Franchement il n’a pas la gueule d’un cadeau, il ne ressemble à rien, il est tout pourri, mais à l’intérieur il y a un cadeau. Quand je passe le bac, je passe le concours pour être kiné. Je l’obtiens, contrairement à mon bac, et je me dis : ce n’est pas possible, mais quelle tuile, quelle horreur ! Je repasse mon bac l’année d’après, et je l’ai, cependant je ne veux plus faire kiné, mais journaliste. Le cadeau mal emballé c’est que je ne devais pas faire kiné, qui est un métier fabuleux, mais autre chose. « 

Vous auriez pu vous concentrer uniquement sur votre personne, puis laisser venir. Pourquoi ce prolongement ?

« Parce que je pense que j’ai dû être Saint-Bernard dans une autre vie (rires) ! Avec la bouteille de rhum sous le cou, j’aime beaucoup le rhum ! Non,  J’ai besoin littéralement de me sentir utile, même quand je réalisais des documentaires, j’en ai fait un peu plus d’une trentaine, pour France Télévisions, pour M6, même quand j’écris un article, j’ai besoin de partager les choses qui peuvent aider mon prochain, c’est viscéral. Quand j’ai réalisé un film sur l’autisme, c’était effroyable, la situation était monstrueuse, la France avait quarante ans de retard, j’aurais pu accentuer, faire vraiment un focus sur toutes les erreurs de la France en matière d’autisme, notamment le fait de dire que tout venait du problème des parents, parce qu’ils n’avaient pas donné assez d’amour, que le père n’avait pas été assez présent, etc. C’est une hérésie aujourd’hui, on sait très bien que ce n’est pas ça du tout, c’est archiprouvé. J’aurais pu me concentrer sur les choses négatives et douloureuses. J’ai réalisé un film qui s’appelle «Autisme, l’espoir », qui montre les pratiques qui marchent ; j’ai suivi un enfant pendant plusieurs années, qui était diagnostiqué autiste sévère et qui ne parlerait jamais. Dans le film, non seulement il parle, non seulement il est à l’école, mais c’est aussi un jeune homme qui a son permis de conduire et qui travaille. On avait dit à cette maman : « Faites le deuil de votre enfant ». J’ai accentué toutes les techniques qui permettent à un enfant atteint d’autisme, et aux parents, d’avoir de l’espoir et de donner de l’autonomie à ces enfants. Dans toute chose j’essaie d’apporter un souffle positif. Et c’est vrai qu’à travers ce spectacle, il y a des gens qui connaissent très, très bien mon travail, et il y en a, pas du tout. C’était un vrai challenge pour moi de me dire qu’il fallait que j’arrive à trouver un contenu qui ne soit pas redondant pour ceux qui connaissent très bien mon travail, et qui soit compréhensible pour les personnes qui découvrent complètement. Ca a été compliqué, j’ai écrit tout l’été, je me suis arraché les cheveux, que j’ai longs, parce que c’était un exercice complètement nouveau. Je me suis vraiment mise en danger, en me disant : oh là là, mais pourquoi tu te fais mal, pourquoi tu te mets dans des situations pareilles, tu étais peinarde ? Au bout de plusieurs dates, je vois combien les gens sont différents, il y a beaucoup de femmes qui viennent avec leur mari, qui découvrent mon travail, et c’est génial. On peut venir en couple à un spectacle, à une conférence non, on se dit que c’est barbant, mais là ce n’est pas une conférence, et pourtant j’en ai donné un paquet. J’espère qu’on passe un bon moment, qu’on apprend des choses et qu’on s’amuse. A Dijon, un couple est venu me voir. La dame me dit : « J’adore votre travail, etc. je suis psychologue, j’utilise vos pratiques, vos protocoles, dans mon métier, ça m’aide beaucoup. Je suis venue ce soir avec mon mari, qui est médecin.» Je lui dis : ah, formidable, et ça vous a parlé ? Elle m’a répondu : « Ah oui, complètement. Ca m’a confortée dans l’idée qu’il fallait que je déconstruise tout ce que m’on a appris. Parce que je suis un médecin qui ne renie pas la médecine conventionnelle, au contraire, mais qui s’ouvre à d’autres choses, et notamment à la médecine chinoise, à la partie émotionnelle de la maladie. Ca m’a profondément touchée. »

Quelle est la part de l’inné et de l’acquis pour la résilience ?

«J’ai envie de dire que certaines personnes vivent des horreurs et se connectent à leur résilience et sont fortes, d’autres vont vivre les mêmes horreurs, vont se transformer en monstres haineux et ne connaîtront jamais la résilience. D’autres personnes ont vécu des choses assez légères, pas traumatiques du tout, et vont s’effondrer dans une espèce de dépression larvée sans trouver la résilience. Parfois, il suffit d’une rencontre, d’un livre, d’un déclic, même d’une chanson. Ce soir (interview réalisée le jeudi 24 octobre NDLR) je vais au cinéma voir Monsieur Aznavour, je ne connais pas bien sa vie, mais je pense que c’est un exemple de résilience. J’y vais avec une personne, j’espère que ce film va créer un déclic par plein de petits indices, j’ai bon espoir. L’inné, on a la force de se relever ou pas, donc elle est très importante, mais l’acquis, au fil des rencontres…Je dirais 50/50. Le hasard ne fait rien au hasard. Il y a des personnes qui se relèvent à 16 ans, d’autres à 50, et d’autres à 70 ans. La résilience est toujours possible. Quand  ma sœur est morte, il s’est passé quelque chose de très, très fort pour mes parents. Il y a eu une dépression, et après il y a eu une vraie résilience, quelque chose de magique. Ma mère, a aujourd’hui 85 ans, travaille toujours ; elle fait des vacations, propose aux assistants sociaux d’apprendre aux enfants à communiquer à travers une marionnette. Les assistants sociaux créent leur propre marionnette, et ma mère, sans leur dire qu’elle a perdu une fille, on lit dans ses yeux qu’on peut se relever de tout, même de la mort d’un enfant. Il se passe des choses avec ces assistants sociaux, ils se livrent à travers leur marionnette, c’est absolument magique. Tout simplement parce qu’ils sentent cette blessure profonde chez ma mère, et aussi ce pouvoir d’avoir su relever la tête. Elle ne raconte rien de sa vie, mais il y a quelque chose qui transpire d’elle, et qui se transmet aussi, au-delà des mots, simplement peut-être avec une lumière dans les yeux. Et donc ces gens-là apprennent quelque chose, et le transmettent à leur tour. Ils peuvent aider un enfant, un autre adulte, à trouver la résilience. »

Si l’on vous avait dit que vous en seriez où vous en êtes à l’heure actuelle…

« J’aurais éclaté de rire ! Ahah la bonne blague ! Moi, le développement personnel, laisse tomber, j’écris mes histoires ! D’ailleurs je vais vous faire une confidence. Je peux écrire 18 heures dans la journée sans me fatiguer, avec le sentiment d’être en vacances. Ecrire du développement personnel, ça me barbe, je trouve ça, excusez-moi, chiant. J’essaie de raconter des histoires, beaucoup, j’ai tellement d’exemples autour de moi, mais ce n’est pas pareil, c’est une autre gymnastique : il faut être précis, très didactique, compréhensible. Il y a quelque chose de l’ordre du laborieux pour moi (rires). Je n’ai envie que d’une chose : me remettre au roman. « 

Comment va globalement le monde, d’après vous, et comment se défaire de l’emprise du mal ?

«Comme je vous l’ai dit je suis fondamentalement optimiste, donc je crois que dans la déchéance et la déconfiture environnementales se cache toujours une solution. D’abord la nature ne se laisse pas faire, elle nous le montre tous les jours. On a asphalté partout dans les villes, on met du béton et du ciment partout, et on se rend compte aujourd’hui, oh ! quelle surprise !, qu’il y a des inondations jamais constatées auparavant.  Mais l’eau de la pluie ne peut pas atteindre la terre, donc à un moment donné il faut un peu réfléchir, et pas simplement réagir après coup. Je crois qu’il y a des décisions qui vont être prises, par la force des choses. Après, je crois que nos jeunes et nos tout-petits vont réinventer le monde. Je ne peux pas penser autrement, quand je vois sur les réseaux des petits de 3-4 ans qui savent à peine parler, et qui disent : « Non, non, pas de viande ». Tu veux manger du poisson ? « Euh…vivant ? Non, pas de poisson non plus ». Je me dis que l’avenir est porté par des gens qui vont redresser le monde. Ca ne tourne pas rond, quand on voit les élections aux Etats-Unis, les guerres…je me dis que vraiment nous sommes pitoyables les êtres humains, et je me mets dans le lot, mais je crois que l’homme est autant capable de détruire que de reconstruire. Il faudra du temps, et peut-être des épreuves environnementales et des guerres pour comprendre la chance que l’on a, et que l’on peut vivre autrement. Je propose à travers mes pratiques, mais il y en a tellement d’autres, des techniques qui permettent de retrouver notre énergie, un mieux-être, et surtout de se libérer du joug des personnes toxiques, des manipulateurs. A mon petit niveau, de faire en sorte que ceux qui ont été victimes ne le soient plus, ou moins, ça leur appartient. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de personnes qui, quand elles viennent se faire dédicacer leur(s) livre(s), me disent merci, c’est leur premier mot. Mais j’ai mis à disposition un livre, c’est tout. Le boulot, je leur dis : c’est vous qui l’avez fait, c’est vous qui avez eu envie de vous en sortir, de vous libérer de l’emprise de cette femme ou de cet homme, de dire : « Je ne veux plus ressentir la colère envers mon père, je ne veux plus porter la maîtresse de ma mère, comment dois-je faire et chercher une solution » ? Là, ce sont mes protocoles, mais ça aurait pu être n’importe quel autre praticien, n’importe quelle autre technique, vous avez trouvé la vôtre, et c’est parfait. J’ai beaucoup d’espoir. »

Votre compétence transversale se révèle-t-elle facile à gérer ?

«Tout se rejoint, je crois. Je trouve que l’environnement  est très, très lié au mieux-être et à la santé. Je suis rédactrice en chef du hors-série de «Femme actuelle », on va travailler sur le sommaire du prochain numéro. C’est vrai qu’un article, un spectacle, un film, un documentaire, et même une conférence, ce sont des modes d’expression totalement différents. A chaque fois j’ai dû apprendre et repartir à 0 en me disant : allez, tu ne sais pas faire, maintenant il faut que tu apprennes. Franchement, le spectacle, c’est dur. J’ai 14 pages à apprendre par cœur. Je ne suis plus toute jeune, d’accord, donc, c’est compliqué ! J’écris d’abord, j’apprends, j’ai le sentiment que je sais les choses, je les dis, etc. Arrive Véronique Gallo, ma metteure en scène. Elle vient chez moi, on travaille, elle m’explique. Elle m’apprend le métier de comédienne, c’est-à-dire qu’on apprend à parler, à se positionner, à poser la voix, à identifier des mots qui sont des points d’appui, pendant plusieurs jours. Vient le moment où je dois faire un filage, c’est-à-dire les 14 pages avec toutes les informations qui m’ont été données. J’ai été incapable de dérouler plus des trois quarts de la première page. Tout le reste, je l’ai oublié, tellement c’était nouveau. Alors là je me suis effondrée, mais effondrée. .. C’était le jour de mon anniversaire, je me suis tellement focalisée sur ce que Véronique m’a appris. Je me suis dit que j’allais aller pleurer dans mon coin. Littéralement, je joue 10 jours après, je me dis que je vais être minable, que je ne vais pas y arriver, et je me demande pourquoi tu t’esimposée imposée ça, ma pauvre fille ! Le truc rigolo, c’est que l’on est dimanche, elle regarde un documentaire sur Usain Bolt. Son entraîneur lit des phrases, elle a une révélation, se dit qu’il faut en parler à Natacha. Elle prend sa voiture, me rejoint. Elle me répète les phrases de l’entraîneur, et je me dis : bien sûr, je ne peux pas baisser les bras, je suis à ma place. Et ce spectacle je l’ai voulu, donc je vais le donner, je vais y arriver. Et la mémoire revient d’un coup, c’est hallucinant ! Donc je suis vraiment passée par les montagnes russes.»

Protection de l’environnement, santé, bien-être, sont-ils vos chevaux de bataille à parts égales dans votre esprit ?

« Je dirai que pendant très longtemps l’environnement a eu la place n°1, le bien-être et la santé, 0,5, ça n’existait pas pour moi. Les épreuves commencent d’ailleurs au moment où je fais des films animaliers, France télévisions me refuse, et préfère acheter à « National Geographic », « Discovery Channel ». Produire coûte trop cher pour la France à l’époque, et je me dis que si je ne change pas mon fusil d’épaule, c’est terminé. C’est le moment où je me mets à faire des films scientifiques, donc sur l’autisme, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, le réchauffement climatique…Je me dis que je m’intéresse un peu à la santé. Après, au moment où les épreuves arrivent, je ne pense pas du tout à partager quoi que ce soit, je cherche d’abord les moyens de me reconstruire. Je vais voir un médecin, parce que c’est obligatoire, pour moi la médecine ce n’est pas optionnel, c’est le passage obligé. Et c’est parce que j’ai une double hernie discale, et que finalement j’ai toujours mal malgré les médicaments donnés par mon médecin, que je cherche d’autres solutions. Je me rappelle avoir interviewé pour le magazine « Géo », pour France Télévisions, pour M6, des chamans, des énergéticiens qui m’avaient partagé leurs pratiques. Je vais les mettre à exécution, en me disant, si ça se trouve, qu’il faut être un peu naïf pour que ça marche. Je n’ai plus rien à perdre, j’essaie, et contre toute attente ça marche. Mon esprit cartésien reprend le dessus, et tous mes proches me sollicitent, c’est hallucinant, je m’en rappelle comme si c’était hier. J’ai même des copains qui m’appellent : « Natacha, j’ai ma voisine qui a des problèmes de migraine, est-ce que tu peux l’aider ? » Je suis journaliste, je ne comprends pas ce qu’il se passe, je me dis que je peux partager ces rituels, on ne sait jamais, ça peut marcher aussi pour eux…et ça marche ! Statistiquement parlant je ne peux plus me cacher derrière la chose, il y a quelque chose qui est en train de se passer. On me dit d’écrire un livre, je réponds que je ne suis pas légitime. Je vais proposer des ateliers, et pour 3 ans. Je ne fais que ça ! Et c’est parce que tout d’un coup quand je demande aux gens quel métier ils ont, ils me répondent : médecin, psychiatre, infirmier, psychologue…là je me dis que ce n’est pas possible ! Le corps médical vient se former à mes rituels chamaniques que j’ai transformés en protocoles pour qu’ils soient plus digestes, comment est-ce possible ? Les ateliers duraient une journée, un psychiatre m’a dit pendant la pause déjeuner qu’il venait de comprendre quelque chose qu’il cherchait toute sa vie à comprendre. Il ne m’a pas dit quoi, mais il m’a envoyé 3 patients, notamment une femme qu’il suivait depuis 10 ans, et qui est suicidaire. Il m’a dit qu’il n’y arrivait pas, il me l’envoyait. Là je me suis dit qu’il y avait un outil fabuleux à partager, c’est comme ça que j’ai écrit «La clé de votre énergie ». C’était quelques semaines avant le confinement, ça aurait dû être enterré. Les gens sont seuls, chez eux et ne peuvent pas sortir, ils entendent parler par le bouche-à-oreille d’un livre, et ils en achètent 8, 10, 12. Ils en offrent à toute leur famille, aux enfants, aux cousins. C’est pour ça que j’ai un public très jeune qui cherche une solution, et ça aussi ça me donne de l’espoir. Quand je m’y mets, j’ai une quarantaine d’années, ces jeunes à 20 ans ils se débarrassent du fardeau émotionnel de leur famille, ça va donner des gens qui seront plus équilibrés. Ce monde va peut-être tourner un peu plus rond, je n’en sais rien. »

Etes-vous optimiste quant à un avenir davantage empreint de responsabilité pour tout un chacun ?

« Je ne suis pas voyante, je n’en sais rien du tout, mais encore une fois j’ai bon espoir, car je suis optimiste. »

La recrudescence de disciplines affectées au bien-être ne risque-t-elle pas de semer la confusion parmi le grand public ?

« Il y a surtout beaucoup de charlatans, c’est très compliqué de séparer le bon grain de l’ivraie, parce qu’il y a des gens qui surfent sur une mode et qui sont thérapeutes comme moi je suis pape ! Donc bien sûr qu’il y a des périls, mais il y en a toujours eu. J’ai écrit « Donnez-vous toutes les chances d’aller mieux » avec un professeur de psychiatrie, psychiatre lui-même, un professeur de médecine, un docteur en neuroépigénétique, etc. Il vient de sortir en poche il y a quelques jours. A l’intérieur je donne la parole à ces spécialistes du corps médical, ils sont ouverts. On explique notamment comment ne pas tomber dans les pièges du charlatanisme. Il y a des gens qui se font avoir tout le temps, ça m’est arrivé aussi. Parfois il y a une personne qui est authentique, qui aide les gens, etc. qui fait un travail formidable, et puis parce que cette personne est douée, son ego devient surdimensionné. Du coup, quand on a un don, je l’ai expérimenté des dizaines de fois, eh bien si l’ego prend le dessus, le don on le perd. Comme ces personnes ne savent faire que ça, il ne reste plus que le charlatanisme. Ces personnes travaillent sur la peur, sur « Ah oui, c’est parce que dans une ancienne vie vous avez été une princesse et que vous avez tellement fait de chagrin aux hommes, qu’il vous arrive ça ». Mais au secours les phrases que l’on ne peut pas prouver, méfions-nous de ça. « Il vous arrive ça, parce que vous êtes dépendant affectif » : ça m’a fait hurler ! C’est une étiquette qu’on nous pose sur le front, et on en fait quoi ? « Non, mais moi, tu sais, je suis malheureuse en amour parce je suis dépendante affective », j’exècre ces étiquettes qui n’apportent pas de solution(s). Dans le spectacle je propose une explication, mais qui permet de comprendre pourquoi on ne quitte pas la personne qui nous maltraite. Ca reste une hypothèse, mais puisqu’elle nous permet de comprendre pourquoi, et surtout puisqu’elle offre la possibilité de retrouver notre autonomie, je le dis simplement  à l’appui des dizaines de milliers de témoignages qui me viennent tout le temps. « J’ai réussi à me soustraire de l’emprise grâce à votre livre, à vos protocoles, c’est réussi », ça j’en reçois tous les jours, je les poste souvent sur les réseaux sociaux avec l’autorisation des gens. Donc ce n’est pas qu’une hypothèse, c’est quelque chose qui fonctionne, qui apporte une solution. L’autre fois, une personne de ma connaissance que j’ai vue deux fois, ce n’est pas une amie, vient au spectacle de Pau. Elle se prend une claque, parce qu’elle comprend subitement quelque chose d’important. A la fin du spectacle elle vient me voir, me dit : »Natacha, je vous remercie, car je viens de comprendre que je suis complètement sous l’emprise de mon compagnon, et surtout je sais comment faire pour m’en libérer. Je vais rompre avec lui. » Elle est déstabilisée, on peut la comprendre, elle vient d’ouvrir les yeux sur une relation où elle est malmenée. Ouvrir les yeux, c’est déjà la moitié du chemin, c’est déjà énorme. Et parce qu’elle n’est pas bien du tout, elle me dit : « Natacha, il faudra que tu te protèges, parce que je sens quelque chose de très négatif sur toi. » Je lui ai répondu que je comprenais qu’elle aille mal, mais, déjà, je ne lui ai rien demandé. Alors quelqu’un qui vous dit quelque chose alors que vous n’avez rien demandé, c’est un charlatan. Et je lui dis : tu vois, tu essaies d’avoir du pouvoir sur moi, pour que je te dise : ah bon, qu’est-ce qu’il y a, qu’est-ce qu’il se passe ?  Vous imaginez bien qu’avec le métier que je fais, je vérifie constamment si tout va bien, etc. Donc ce qu’elle a dit c’est bidon, totalement faux. Si elle tombe sur quelqu’un qui n’a pas cet entourage, qui ne travaille pas sur lui et ne sait pas vérifier ce genre de choses, eh bien elle lui fait peur. «Oh là là, mais qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que je peux venir te voir pour que tu m’enlèves ce mal ? » Et voilà, on a le début du charlatanisme qui appuie sur les peurs pour avoir du pouvoir, et ça c’est dangereux. »

 

Il reste des places, mais en quantité limitée

Places assises, placement libre. Tarif : 35,00 euros. Lieux de location habituels. Renseignements auprès d’A Chalon Spectacles (03 85 46 65 89, [email protected])

Crédit photo : DR                                                                                 Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                                                 [email protected]