Culture

Philippe Sauvageot publie ‘La Colombe et le chagrin’, un roman qui se déroule près de chez nous !

Philippe Sauvageot publie ‘La Colombe et le chagrin’, un roman qui se déroule près de chez nous !

Avec pour cadre les rives de la Saône, ce 3e roman s’attache à décortiquer les aspirations, les renoncements et les combats d’une femme, Béatrice ; prête à tout pour sauver son couple ?

Vous avez travaillé, toute votre carrière, dans un grand groupe bancaire, à quel moment l'écriture est-elle entrée dans votre vie ?

Des projets d’adolescence à la réalité du métier exercé, il y a bien souvent un grand écart. Je me voyais plutôt en enseignant en lettres modernes. Un de mes professeurs en qui j’avais confiance me poussait vers les études de Sciences Politiques. Sa fermeté de jugement l’a emporté sur mes indécisions. Sciences Po ne débouchait pas sur les lettres. Mais l’envie de s’exprimer par l’écrit couve longuement sous les braises. Je crois l’avoir assouvie en partie dans ma profession de banquier, puis plus librement après avoir cessé de travailler. Je ne regrette rien. La banque n’offre pas un métier, mais soixante métiers potentiels. Et elle est très propice aux rapports humains les plus variés, qui font le sel de l’existence mais aussi le terreau du romancier.

Après 'Les arcanes de l'amour' et 'Le bon côté d'un cercle', qu'est-ce qui vous a inspiré 'La colombe et le chagrin' ?

Mes livres sont semblables à des films intimistes. Les personnages sont construits sur la foi de souvenirs familiaux, de témoignages d’amis, et bien sûr de mon propre vécu d’auteur. Mon travail de romancier assemble ces mille éléments du puzzle et en fait surgir des personnages imaginaires mais enracinés dans un cadre réaliste. Dans ‘Les arcanes de l’amour’, il s’agit de suivre les changements dans l’art d’aimer et la sexualité, au fil des générations. ‘Le bon côté d’un cercle’ est le combat intérieur d’une jeune femme écartelée entre la culture de sa famille d’origine et celle de sa famille d’adoption.

‘La colombe et le chagrin’, comme les ouvrages précédents, puise sa source profonde dans les témoignages : ceux d’une belle-mère presque centenaire pour les récits de l’avant-guerre et les anecdotes de cette vie d’hier en Corse et sur le continent ; ceux de mon épouse et ses amies institutrices pour l’environnement professionnel de mon héroïne Béatrice ; ceux des femmes qui m’ont raconté leurs souffrances de mères de famille piégées dans un couple dominé par un mari pervers. Enfin, pour ce qui concerne le fil rouge de l’amour des pigeons-voyageurs qui accompagne mon héroïne tout au long de sa vie, la colombophilie est un art qui m’était méconnu jusqu’à ce qu’une amie d’enfance qui a élevé des animaux de concours ne m’en enseigne les rudiments.

Vous vous attachez à faire vivre vos personnages en Saône-et-Loire, c'est important pour vous de donner un cadre régional à vos romans ?

Je veux que mes personnages soient crédibles, que la naissance d’un veau à la ferme, que la tuerie d’un cochon, au même titre que les réactions de mes personnages face aux événements de leur vie, soient ressentis par mes lecteurs comme très proches de leur propre expérience. Pour cela j’ai besoin de visualiser les lieux, et comment mieux le faire que dans ceux qui me sont familiers depuis toujours, les bords de Saône de Chalon-sur-Saône à Lyon en passant par Tournus et Mâcon, les bassins industriels du Creusot et de Montceau-les-Mines, le Morvan et la ville d’Autun ? Je m’ancre dans un cadre régional tout en visant l’universalité des situations.

Concernant vos personnages principaux précisément, ce sont pour les 3 romans, l’histoire de femmes que vous dépeignez admirablement bien dans leurs luttes intérieures et les défis qu’elles tentent de relever, pouvez-vous nous en dire plus ? 

Dans ma volonté de décrire les ressorts psychologiques des personnages, je m’attache en effet particulièrement au sort des femmes. Il y a sans doute en cela une fascination commune à beaucoup d’hommes, une attirance naturelle pour ce qu’elles sont. Mes livres traduisent aussi l’aspiration à un féminisme pacifié, qui devrait être commun aux hommes et aux femmes, jusqu’à ce que le respect et l’égalité entre les sexes deviennent une évidence et rendent en quelque sorte obsolète la notion de féminisme. En attendant, la Béatrice de « La colombe et le chagrin » est loin de ce monde idéal et parler de son combat commun à tant de femmes est une petite pierre à sa construction.

'La Colombe et le chagrin' est disponible dans toutes les librairies sur commande. Ce roman est en stock à la librairie 'Les Arcades' à Tournus.

SBR - Photo transmise par Philippe Sauvageot pour publication