Chalon /autour de Chalon

A Chalon, Jean-Baptiste Guégan-Johnny, Johnny-Jean-Baptiste Guégan, c’était (presque) du pareil au même…

A Chalon, Jean-Baptiste Guégan-Johnny, Johnny-Jean-Baptiste Guégan, c’était (presque) du pareil au même…

Sosie vocal de Johnny depuis 2000, triomphateur de l’émission de M6 « La France a un incroyable talent » en 2018, Jean-Baptiste Guégan n’a eu qu’à se baisser pour ramasser les lauriers ce mercredi 27 novembre à Chalon-sur-Saône, dans une salle marcel-Sembat pleine à craquer.

C’est tout lui, ça !

Les fauves ont été lâchés dans le temple chalonnais, où les puristes en ont eu pour leur argent, avec un degré de satisfaction en forme ascendante. Dans une ambiance majoritairement très rock’n’roll, le chanteur, assisté de musiciens hors pair bien dans la tradition, au sein desquels un harmoniciste a fait étalage de son savoir, fait rare dans un orchestre pour être signalé, Jean-Baptiste Guégan aura, l’espace d’une soirée, fait comme si. Comme si le taulier était encore parmi nous, et de sa voix surpuissante permettait à ses adulateurs d’être en transe. Il suffisait ce mercredi de fermer les yeux, de remonter le cours du temps et de laisser affleurer les remuantes, ainsi que galvanisantes, sensations. Digne fils spirituel, la bête de scène qu’est également Jean-Baptiste a été le dépositaire d’un héritage culturel inestimable. En témoignent une myriade de titres qui font toujours florès.

Plaisir total, hymne à un passé à longueur de temps présent

« Oh ! Ma jolie Sarah », « J’la croise tous les matins », « Gabrielle », « Marie », «Joue pas de rock’n’roll pour moi », « Quelque chose de Tennessee », « Diego libre dans sa tête », « Toute la musique que j’aime », « Le bon temps du rock’n’roll »…une frange de la variété française qui n’en finit plus d’avoir des accès de fièvre. Il y a également eu le king Elvis par procuration, au moyen de « That’s all right ». Du petit-lait pour les assoiffés qui piaffaient d’impatience de rendre les honneurs.

Du Jean-Baptiste Guégan…par Jean-Baptiste Guégan, son portrait tout craché !

Inféoder Jean-Baptiste uniquement au rôle de substitut, fût-il de luxe, serait réducteur. L’envie d’émancipation et d’identité propre l’aura mené à la sortie de trois albums studio, dont il a repris dans la cité de Niépce quelques titres. « Rester le même » (album éponyme mis en vente en 2020), « La cité des Bleuets », « J’arrête demain »  (album « Puisque c’est écrit », datant de 2019), « Le pays d’Armor » (album « Toutes les larmes sèchent », tombé dans les bacs en 2022). Ces chansons, intercalées au milieu de celles de Johnny, auront délivré un bain de fraîcheur, tout autant que la personnalisation d’un artiste assis entre deux chaises.

Le passage à la vitesse supérieure

A vingt minutes du coup de sifflet final, l’interprète devait inviter le public à se lever, une station debout qu’il ne quittera plus jusqu’au moment encaissé à contrecœur de l’au revoir. Un rythme du feu de dieu devait alors accélérer le bel ordonnancement, façon probante de jeter ses dernières forces dans la bataille. A l’aide de titres adaptés à cela. « L’envie », « Allumer le feu », ont une fois de plus fait passer des frissons, et rendu davantage active la bougeotte. Petit tour dans la fosse pour une proximité bonifiée, et dernière chanson de circonstance en guise d’ultime offrande : »Merci », puisée dans son album « Puisque c’est écrit ». Formule de politesse aussi de la part des spectateurs, avec  le ban bourguignon validant les échanges et « la fin des hostilités ».

 

                                                                                                                     Michel Poiriault

                                                                                                                                     [email protected]