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Des collectes de non périssables pour Mayotte oui, mais pas maintenant car il y a d'autres priorités !
Par J-C Reynaud
Publié le 27 Décembre 2024 à 18h00
Le samedi 14 décembre 2024 le 101e département français de Mayotte subissait les effets d’un terrible cyclone nomme « Chido », causant d’énormes dégâts matériels et des pertes humaines.
En ce matin du 27 décembre 2024 info-chalon.com a pu avoir un long entretien avec des habitants de cette île de l’Océan Indien, qui y vivent et travaillent et avec qui il a été possible d’avoir des informations « de terrain » et faire un point de la situation.
Avant tout il faut reconstruire
De toute évidence à entendre les propos de ces personnes actives et solidaires sur ce territoire, il faut avant tout remettre en état de marche l’île afin qu’elle puisse être le plus rapidement possible opérationnelle comme avant.
Ils sont très clairs sur un point : « Nous n’ignorons pas l’élan de solidarité qui se fait mais franchement ce n’est pas des collectes de besoins non périssables dont nous avons besoin présentement, d’autant que cela sera difficile, sur place, à être distribuer équitablement.
L’urgent est de reconstruire et nous pouvons dire qu’il y a une belle résilience entre nous. Bien sur les tôles ont repris leurs places pour couvrir les habitations; dans la mesure du possible le réseau d’eau a pu être rétabli tout en sachant que des fuites sont nombreuses et qu’il faudra être prévoyant pour assurer la période ou l’eau manquera; les moyens de communication se rétablissent ( routes, internet) par endroit il faut encore attendre pour le téléphone.
Pour les actions locales en Métropole il vaut mieux se rapprocher d’organisations qui savent gérer ce genre d’aide plutôt que d’agir à contretemps. »
Une gestion organisée
L’Armée, la Gendarmerie, le Préfet de Mayotte et ses services sont sur place et organisent en fonction des besoins du moment car il y a des choses qui ne peuvent pas attendre. Des écoles, collèges ont été touchés et leurs matériaux parfois pillés pour reconstruire ou parfois revendus. Les pluies de ces jours causent des dégâts dans les intérieurs des habitations ou des locaux.
« Notre priorité est de permettre aux enfants de continuer leur scolarité, certains passent le Bac cette année. C’est aussi de gérer les déchets consécutifs au cyclone mais aussi les déchets ménagers pour éviter d’ajouter de la pollution au réseau d’eau endommagé et là il faut parfois aussi gérer des élus dont certains sont dépassés ou d’autres en profitent pour faire des effets médiatiques ou politiques. Ce que l’on souhaite surtout c’est de nous laisser reconstruire et ensuite on examinera la situation afin de bien déterminer les besoins vers lesquels nous devrons nous orienter afin d’être appuyer et aider. Ce que l’on est sûr, dans deux ou trois mois nous serons encore dans la galère et personne ne se souviendra du cyclone sur Mayotte, en ayant eu bonne conscience d’avoir fait sa bonne action pour Noël et pourtant c’est à partir de cette période que nous aurons sans doute besoin.»
Un peu de colère
Des propos qui laisse apparaître une certaine colère face à des états de faits, sur place comme à l’extérieur. Par exemple nous ont dit nos interlocuteurs : « Certains faits sont acceptés par des municipalités et qui ensuite viendront lâcher leur colère devant un micro qui s’en gargarisera. Ou encore il y a de quoi être un peu en colère quand on sait que des parents sont venus récupérés des matériaux dans des écoles pour reconstruire leurs maison alors que leurs propres enfants sont élèves dans cette école. »
Des renforts médicaux
L’aspect sanitaire et particulièrement en ce qui concerne l’hôpital, les dispensaires et autres centres de soins, les informations que peuvent donner nos interlocuteurs sont surtout des échos reçus de personnel soignant ou d’un médecin de Médecin sans Frontière : « Il semblerait qu’il n’y ait pas tant d’affluence pour venir se faire soigner suite au cyclone, mais nous ne pouvons pas nous en rendre compte n’étant pas nous-mêmes sur les lieux. On sait qu’il a des renforts qui sont arrivés ou qui vont encore arriver pour renforcer le personnel médical en place. Par contre, aux dires du médecin, ce qu’il faudra penser dans les semaines à venir c’est un renfort pour la santé mentale parce que les traumatismes sont bien là et on ne les voit pas encore mais ils commencent à apparaître. »
On comprend bien après ce long contact en visuel avec nos interlocuteurs que la situation reste très préoccupante, sans oublier la fourniture en gaz alimentaire qui se fait sentir pour cuisiner par exemple, mais une certaine stabilité est présente pour l’instant.
Le conseil donné est de se tourner vers des organisations qui savent gérer ce type de risque en faisant des dons en espèces par exemple, puis d’attendre que ces organisations le demandent avant de faire le choix d’une aide du type produits non périssables qui de toute évidence sont longs à acheminer vu l’éloignement et lune réception aléatoire, mais aussi et surtout difficile à distribuer logiquement et honnêtement une fois arrivés sur ce territoire. Cela n’empêche de rester solidaire pour ces Français d’Outre-Mer.
JC Reynaud
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