Opinion de gauche

"En 2025, il faut que tout change enfin" pour Dominique Cornet, Secrétaire régional des Ecologistes de Bourgogne

"En 2025, il faut que tout change enfin" pour Dominique Cornet, Secrétaire régional des Ecologistes de Bourgogne

 En 2025, il faut que tout change enfin 


Affaibli depuis 2022 par des élections législatives ne lui ayant donné qu’une majorité relative de députés à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron, loin de mettre de l’écologie et du social dans son imbuvable potion libérale, s’est au contraire radicalisé. Lorsque l’occasion leur a de nouveau été donnée de dire, aux européennes de juin 2024, ce qu’ils pensaient de son action, les électeurs lui ont dit qu’ils n’en pouvaient plus de lui, de son mépris, de ses politiques antisociales et antiécologiques. Pour ne pas perdre la main, il a alors usé du droit de dissoudre la chambre basse. Mais au lieu de retrouver, comme il l’escomptait, une majorité absolue, les Français lui ont asséné une claque. En effet, à l’issue du deuxième tour des élections législative, le 7 juillet dernier, son camp arrivait en troisième position derrière l’extrême droite et, surtout, derrière le Nouveau Front Populaire, arrivé, lui, en tête. 

Après cette dissolution prodigieusement ratée, Emmanuel Macron a signifié qu’il voulait rester le patron en ignorant la pratique des régimes parlementaires qui consiste, pour le chef de l’Etat, à appeler le dirigeant de la formation arrivée en tête pour le prier de former un gouvernement. C’est ainsi qu’il a nommé Michel Barnier, un ancien ministre de Balladur, Chirac et Sarkozy. Nous avons vu ce que coûte le mépris de la démocratie parlementaire... En effet, après avoir présenté son propre programme, Michel Barnier a progressivement démontré sa faiblesse avant d’être renversé. 


Loin d’apprendre de ses erreurs, Emmanuel Macron a alors relancé le bal des prétendants, dans l’espoir de trouver un premier ministre à sa main. Au final, il s’est fait tordre publiquement le bras par l’insubmersible François Bayrou, prudent politicien obsédé par la dette publique et la gestion « en bon père de famille » – mais aussi plus attentif à la vie politique de la ville dont il est maire (Pau) qu’aux catastrophes naturelles ayant dramatiquement frappé nos compatriotes d’outre-mer. 


Les Ecologistes le disent sans animosité aucune : il n’y a strictement rien à attendre du duo que forment actuellement le chef de l’Etat et le chef du gouvernement. La suite des évènements politiques à court terme est connue. Elle tient dans une réplique du Guépard, roman de Lampedusa adapté au cinéma par Visconti : « Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ». 


Face à l’institutionnalisation de l’immobilisme, les Ecologistes ont repris leurs bâtons de pèlerins pour bâtir avec d’autres une force authentiquement progressiste, écologique et sociale. Ils s’activent pour faire naître une espérance qu’ils chercheront à concrétiser dès cette année 2025. L’urgence climatique n’attendra pas en effet que ces messieurs d’un « Nouveau Monde » ressemblant terriblement au pire de l’Ancien veuillent bien enfin quitter une scène politique qu’ils occupent depuis trop longtemps, avec le succès que tout un chacun peut observer : une France exsangue, divisée, angoissée. Les grands équilibres écologiques n’attendront pas non plus la chute annoncée du « nouveau » gouvernement pour revenir au premier plan des préoccupations. Enfin, La précarité dans laquelle s’enfonce des pans entiers de la population de notre pays n’attendra pas que ceux qui l’ont provoquée et maintenue recouvrent enfin la raison. La biodiversité est plus que menacée, les catastrophes naturelles se multiplient, le cri poussé par ceux qui souffrent socialement est assourdissant. 


En 2025, Les Ecologistes agiront pour que leurs vœux les plus chers, ceux tendant à la réparation d’une société et d’un environnement ravagés par des décennies de politiques libérales, se réalisent. Ils ne souhaitent pas seulement l’amélioration des conditions de vie de toutes et tous et du climat. Ils s’activent comme jamais pour qu’elle devienne réalité. 


Dominique Cornet, 
Secrétaire régional des Ecologistes de Bourgogne