Saône et Loire

CAPEB Saône et Loire - "Le nombre de permis de construire délivré sur un an n’a jamais été aussi faible depuis 30 ans ! "

CAPEB Saône et Loire - "Le nombre de permis de construire délivré sur un an n’a jamais été aussi faible depuis 30 ans ! "
CAPEB Saône et Loire - "Le nombre de permis de construire délivré sur un an n’a jamais été aussi faible depuis 30 ans ! "
CAPEB Saône et Loire - "Le nombre de permis de construire délivré sur un an n’a jamais été aussi faible depuis 30 ans ! "
CAPEB Saône et Loire - "Le nombre de permis de construire délivré sur un an n’a jamais été aussi faible depuis 30 ans ! "

Les locaux de la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment de Saône et Loire affichaient complets ce jeudi soir à Chalon sur Saône, à l'occasion des voeux de la nouvelle année, espérant tourner une page définitive sur 2024.

"Quand le bâtiment va, tout va... "... et pour le coup pas la peine de vous dire que le secteur du bâtiment affiche des résultats qui sont loin d'être au beau fixe. 

"L’année 2024 qui vient de s’écouler n’a pas été de tout repos pour les 5 100 entreprises artisanales du bâtiment de Saône-et-Loire. Notre activité a sévèrement dévissé : - 5 % sur un an en France et moins 4 % en Bourgogne-Franche-Comté. Le secteur du neuf a été profondément impacté avec un recul de - 11 % : un niveau qui nous ramène 15 ans en arrière ! On a construit très peu de maisons individuelles (20 % de moins qu’en 2023). Le nombre de permis de construire délivré sur un an n’a jamais été aussi faible depuis 30 ans ! " a rappelé Denis Guigue, Président de la CAPEB 71, en présence des parlementaires Eric Michoux et Arnaud Sanvert, Olivier Tainturier - Sous-Préfet de Chalon sur Saône, Gilles Platret - maire de Chalon et Jean-Philippe Boyer - Président de la Chambre des métiers et de l'artisanat de Saône et Loire. 

C’est la 1ère fois depuis des années que le secteur du BTP détruit plus d’emploi qu’il n’en crée.

Un bilan apocalyptique que Denis Guigue n'a pas souhaité mettre sous le tapis, afin de mettre les points sur les i, "c’est la 1ère fois depuis des années que le secteur du BTP détruit plus d’emploi qu’il n’en crée. Nos trésoreries, déjà impactées par les fortes hausses de prix de 2022 et de 2023 ont été une nouvelle fois mises à mal. Et évidement cette mauvaise passe économique s’est traduite par une hausse des défaillances d’entreprises très fortes dans le bâtiment + 39,4 %... Touchant essentiellement des micros entreprises et des entreprises de plus de 20 salariés…".

Les artisans de la CAPEB ont tenu à insitersur l'impact de la hausse des taux d'intérêts mais aussi la loi ZAN, la fameuse loi Zéro Artificialisation Nette, "et ses mauvais effets", jusqu'à accuser "les politiques qui ont abandonné le pouvoir de décision à des technocrates" à l'image de l'attaque menée contre le dispositif MaPrimeRenov', qui " a mis à genou la rénovation énergétique et cela malgré les mises en garde des acteurs de terrain".

Le mauvais coup de la dissolution

Denis Guigue n'a pas oublié de s'en prendre au plus haut sommet de l'Etat, reprochant " l’instabilité politique chronique depuis 7 mois, l’absence de cap clair et aussi de budget créent un climat d’incertitude profondément néfaste pour les affaires.  La dissolution a porté un coup d’arrêt brutal à tous les travaux législatifs et réglementaires en cours, nous laissant dans une situation d’incertitude très inconfortable et sans solution face à l’inquiétant recul d’activité que nous connaissons trimestre après trimestre. Ce contexte crée, ne le cachons pas, un sentiment d’exaspération des chefs d’entreprises artisanales du bâtiment."

Une touche d'optimisme pour 2025 ? 

" L’ensemble des indicateurs économiques de l’artisanat du bâtiment est « au rouge ». Selon l’INSEE, cette dégradation devrait malheureusement se poursuivre dans les prochains mois avec des carnets de commandes orientés à la baisse. La CAPEB s’attend donc pour 2025 à « une mer agitée, voire très agitée" a livré Denis Guigue, donnant le tempo des mois à venir. 

En présence de Christophe Maurel, Directeur départemental de la Banque de France, la CAPEB 71 a toutefois trouvé quelques signes positifs, tels  que la désinflation progressive, la baisse des taux d'intérêts. Des petits changements qui mettront du temps à se transformer concrètement sur le terrain. 

En attente d'un vrai capitaine ! 

"Face à la tempête qui frappe le bâtiment, la CAPEB demande des réponses ambitieuses, un cap clair et un capitaine qui sache tenir fermement et courageusement la barre du navire !". Denis Guigue a appelé "à vraie prise de responsabilité, à en finir avec toutes ces lignes rouges qui mènent dans le mur, ces combats de cour d'école, et penser (enfin. ndlr) aux Français". 

Le patron de la CAPEB Saône et Loire a fait le voeu "de clarté et de stabilité, de libérer des financements publics pour permettre aux collectivités d'investir" avant d'appeler à "un choc de confiance pour donner envie de rénover, de construire".  Profitant de la présence des parlementaires, la CAPEB appelle "à un Grenelle du Logement,  epenser la politique du logement, et trouver des solutions durables pour tous les acteurs de la filière. Cela pourrait se traduire par la mise en place d’un « plan bâtiment » avec là encore, des mesures stables sur 5 à 7 ans pour redonner de la confiance. "

Fort de ses 1250 adhérents, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment s'affiche comme un partenaire fort et incontournable des pouvoirs publics. Un partenaire que les uns et les autres feraient bien d'entendre pour sortir gagnant du marasme engendré par la classe politique. 

Laurent GUILLAUMÉ