Chalon /autour de Chalon

Il n’avait pas mis sa ceinture de sécurité, ce 1er décembre, alors qu’il roulait dans Chalon. 136 pots de tabac, plus de 3 kg de cannabis et 13 000 euros en espèces à la clé

Par Florence SAINT-ARROMAN

Publié le 27 Janvier 2025 à 21h42

Il n’avait pas mis sa ceinture de sécurité, ce 1er décembre, alors qu’il roulait dans Chalon. 136 pots de tabac, plus de 3 kg de cannabis et 13 000 euros en espèces à la clé

 Il n’avait pas mis sa ceinture de sécurité, ce 1er décembre, alors qu’il roulait dans Chalon. Mal lui en a pris car il est contrôlé et un cabas dont le contenu est recouvert d’un sac poubelle attire l’attention des policiers...

Dans le sac, des cartouches de cigarettes et des pots de tabac en provenance du Luxembourg. Dans le coffre du véhicule, un autre sac, même contenu. « C’est pour ma consommation personnelle » dit le conducteur aux agents de police. 
Le procureur de la République ordonne qu’il soit placé en garde à vue. Il est donc mis en cellule au commissariat et on perquisitionne chez lui et sa compagne. 

La perquisition est fructueuse

Outre 14 cartouches de cigarettes, on trouve 136 pots de tabac, mais aussi plus de 13 000 euros en billets de 50, de 20, essentiellement, et, ce qui va donner une allure carrément louche au tout : plus de 3 kg de résine de cannabis. 
L’homme est jugé ce 27 janvier à l’audience des comparutions immédiates. 

Une connaissance lui a demandé de faire la nourrice

Le tabac : il est allé 4 fois au Luxembourg en acheter, entre 2022 et 2024, « parce qu’en France, c’est trop cher ». C’était pour lui au début, puis aussi « pour ma famille », avec un petit bénéfice pour lui. Soit. 
La drogue : il dit que « dans un bar à chicha », un soir, il croise « une connaissance », ils étaient au collège ensemble. Cette connaissance lui aurait demandé de garder chez lui les 3,341 kg de produit stupéfiant, soit le poids d’un beau bébé, contre la promesse de 1000 euros. 
« J’ai accepté le premier mois mais après il m’a menacé pour que je les garde encore, il disait qu’il ne trouvait personne pour garder ça. »

Un baby sitting très risqué

« J’ai fait le c**, oui » dit-il au tribunal. D’autant que sa compagne a déclaré qu’elle était opposée à cette garde qui sent la prison. Elle est passé, dans ses auditions, de « il a vendu du cannabis, du domicile » à « il n’a jamais vendu de cannabis, les policiers m’ont mis la pression ». 
Cela dit, le prévenu, né en 1997 à Chalon, n’est pas poursuivi pour ça. On lui reproche la détention non autorisée et l’acquisition non autorisée, faits commis en octobre et novembre dernier. Son interpellation puis son placement en détention provisoire ont de fait mis fin aux infractions. 

Un peu beaucoup de sous

« Il (la connaissance) se servait de vous, dit la présidente. Vous maintenez n’avoir jamais vendu de cette substance ? » Il maintient. 
Et alors tout cet argent en espèces rangé dans un placard ? Et les virements de sommes plutôt importantes sur son livret d’épargne ? C’est une question d’échelle. Les sommes sont importantes au regard des revenus du prévenu. Il est chauffeur routier en intérim. On parle de 20 000 euros, ou encore de 6 000 euros.

Achat, mécanique, revente

L’homme dit qu’il a vendu une moto, puis une autre, qu’il fait activité d’acheter des motos et des voitures en mauvais état : il les répare, il les revend. 
La présidente lui répond que si ces achats et reventes sont traçables, alors pas de problème. L’avocate du prévenu verse au dossier des certificats de cession, mais ils ne portent pas les montants des sommes de transaction. 

6 mois DDSE puis 2 ans sous main de justice

Le tribunal suit les réquisitions du procureur de la République, dit l’homme coupable d’importation sans déclaration en douane de tabac, de détention de ce tabac, et de vente de ce tabac, ainsi que de détention et acquisition de stupéfiants. 
Le condamne à la peine de 12 mois de prison dont 6 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans avec obligations de travailler, de fixer son domicile ailleurs que chez sa copine  (pour y exécuter les 6 mois ferme en détention à domicile sous bracelet), de payer le droit fixe de procédure (plus de 300 euros quand le stups sont de la partie, ndla) et de prévenir le juge de l’application des peines de tout déplacement à l’étranger. 

Confiscation des scellés, forcément

Il est condamné également à une amende de 3 000 euros, et voit argent et produits saisis confisqués : les certificats de cession de véhicules ne portent pas les prix de vente.

FSA