Chalon sur Saône

Du rire expansif à tous les étages avec Jeanfi Janssens à Chalon

Du rire expansif à tous les étages avec Jeanfi Janssens à Chalon

Délaissant momentanément »Les Grosses Têtes » chères à RTL, Jeanfi Janssens a cravaché ce jeudi 6 février dans la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône, en articulant Dame fantasmagorie sur sa vie propre. Et le public de se prendre au jeu sans se formaliser.

Son passé et son présent ont été donnés en pâture aux affamés

« Tombé du ciel », qu’il s’appelle le dernier spectacle solo en date du Ch’ti, le troisième en vérité. Il s’est ainsi référé à une époque où il était steward au sein de la compagnie Air France (« Je suis une ancienne hôtesse de l’air à couilles », dixit le natif de Maubeuge), avant de bifurquer sur les sentes de l’humour, dont il est l’un des représentants les plus en vue. Le bougre aura fait étalage sans le moindre voile pudique des caractéristiques de son existence, lesquelles ont été narrées avec une certaine finesse, et un tact certain. Euh…Prolixe en diable, adossé contre un débit ultra-rapide, le quinquagénaire n’a pas cessé de faire rire le public, trop heureux d’être à pareille fête débridée. Et  jamais la méchanceté n’est venue semer le trouble. Pourtant, dans le lot ça aurait pu. Mais non ! La religion, la superstition, la voyance, ses fantasmes, les bizutages à Air France, etc. le mode opératoire a fait feu de tout bois, sans que quiconque, parmi les entendants, n’y trouve à redire !

Au bout des poussées spontanées : l’épate

Deux puissants leviers ont de la sorte imposé leur présence à intervalles réguliers : sa vénérable et omniprésente maman, ainsi que son homosexualité, cette dernière ne prêtant absolument pas à équivoque. C’est le moins que l’on puisse écrire ! Cette récurrence, à première vue, pouvait ne pas casser trois pattes à un canard. Dans la bouche du stylé Jeanfi il en a été tout autrement. Grâce à sa force de persuasion au même niveau que sa capacité poussée à l’autodérision, personne ne sera resté sur sa faim. Cultivant le lien de proximité, l’artiste s’est également permis une visite dans les travées aux fins d’entretien avec untel ou unetelle, sacrifiant de son propre chef au rituel du selfie. Du débridement jusqu’au bout des ongles !

« La tendresse » pour coiffer l’assortiment de bons mots

Changeant du tout au tout à la surprise générale, Jeanfi Janssens devait orner son final de la très explicite chanson de Bourvil « La tendresse ». Dans un silence de cathédrale la magie des paroles chantées harmonieusement par lui-même plongea les auditeurs d’un coup d’un seul dans une douce béatitude…Ce à quoi  le ban bourguignon fit naturellement écho, comme l’ovation debout d’ailleurs. Y avait-il meilleur hommage à rendre à un garçon sympa à souhait, introducteur du rire désentravé ?

 

                                                                                                                   Michel Poiriault

                                                                                                                   [email protected]