Lux

Une classe risque d'être fermée en raison d'une diminution de trois élèves

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 15 Février 2025 à 05h00

Une classe risque d'être fermée en raison d'une diminution de trois élèves

Avertis il y a peu d'une menace de fermeture d'une classe, parents, élus et habitants de la commune se mobilisent contre cette annonce. Plus de détails avec Info Chalon.

«Touche pas à ma classe»

C'est ce qu'on pouvait entendre comme slogan lors de la manifestation qui a eu lieu dans la cour de l'école primaire Lucie Aubrac de Lux, le vendredi 14 février, en fin d'après-midi.

Cette école risque de perdre une classe lors de la prochaine rentrée. Une mauvaise nouvelle pour la commune. Les données indiquent une diminution de trois élèves par rapport à l'année en cours. Cependant, le maire présente des chiffres différents, suggérant une augmentation possible de 19 élèves entrants en petite section à la rentrée de septembre 2025 (11 sûrs).

Pour l'heure, cette école primaire compte 143 élèves pour 7 classes, avec 22 sortants en CM2. Ce qui fait une moyenne de 20,3 élèves en moyenne par classe.

En Saône-et-Loire, 61 fermetures de classe sont annoncées dans les écoles primaires, comme nous l'indique Wladek Krzywonos, le secrétaire départemental du Parti des Travailleurs (ex-POID) et conseiller municipal à Lux.

«Des milliers sont annoncées en France, sous prétexte de diminution du nombre d'élèves», déplore ce dernier.

Le 20 janvier dernier, dès qu'il a pris connaissance d'une menace possible de fermeture de classe par la Direction des services départementaux de l'éducation nationale (DASEN) de Saône-et-Loire, Stéphane Hugon, le maire de Lux, s'est immédiatement mis à la recherche d'enfants. «Une véritable chasse aux enfants», précise ce dernier.

«On ne comprend pas, d'autant plus que l'année prochaine  il y aura 23,3 élèves en moyenne par classe. J'ai même des courriers de familles qui nous disent que leurs enfants vont être inscrits dans notre école à la rentrée prochaine. Pour la plupart, il s'agit de demande de dérogation ou de familles qui viennent d'emménager à Lux», s'insurge le maire vent debout contre une décision jugée «injuste» et «en dépit d'un effectif en nette progression».

«Une décision d'autant plus terrible que nous avons beaucoup de logements sociaux avec des familles monoparentales, 13 enfants en situation de handicap reconnus par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) qui nécessitant un soutien supplémentaire pour leur scolarisation et 5 élèves allophones, 13 gendarmes qui arrivent, avec pour certains des enfants, sans parler des familles susceptibles de venir s'installer entre temps sur la commune.Pour l'heure, la DASEN maintient sa décision», déplore l'édile qui explique que celle-ci «s'interroge encore sur la provenance de ses élèves».

«Ce ne sont pas des élèves fictifs», s'insurge ce dernier.

L'école est désormais prévue pour accueillir 162 élèves en septembre prochain, ce qui représente une augmentation de 19 par rapport à cette année. Mais ce n'est pas le seul élément à considérer. Dans les classes contemporaines, il est essentiel de prendre en compte d'autres critères, en particulier celui de l'inclusion. 

À noter qu'un bailleur social s'apprête à ériger 20 nouveaux appartements supplémentaires.

En attendant, le maire a adressé une lettre au directeur départemental des services de l'Éducation nationale ainsi qu'à l'inspecteur de circonscription afin de lui communiquer l'intégralité de ses éléments. Une pétition a été mise en ligne sur change.org pour soutenir le maintien d'une école à sept classes.

Interrogé à ce sujet, Julien Prudent, le directeur de l'école primaire Lucie Aubrac, a refusé de s'exprimer, invoquant le droit de réserve.

«C'est une hécatombe, j'ai été saisi par plusieurs communes de Saône-et-Loire. J'ai posé une question à ce sujet à la ministre de l'Éducation nationale mais elle a fait du "en même temps". C'est d'autant plus injuste pour cette école primaire que des enfants arrivent», nous dit Arnaud Sanvert, le député de la 5ème  circonscription de Saône-et-Loire, venu en soutien avec les parents en colère.

«D'ici mardi, les parents seront contactées. J'espère que la DASEN va nous écouter», ajoute le maire de Lux. 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati