Transports - La Bourgogne-Franche-Comté face aux défis du ferroviaire régional

Transports - La Bourgogne-Franche-Comté face aux défis du ferroviaire régional

Un avenir incertain pour les petites lignes ferroviaires.

La Région Bourgogne-Franche-Comté doit relever un défi majeur : le financement et la pérennité des Lignes de Desserte Fine du Territoire (LDFT), autrement appelées "petites lignes". Avec 640 km de voies sous responsabilité régionale et un besoin d'investissement évalué entre 424 et 524 millions d'euros d’ici 2032, la situation devient critique.
 
Un modèle de financement déséquilibré
Alors que l'État ne participe qu'à 20 % du financement, la charge pour la Région pourrait atteindre 419 millions d’euros, un montant jugé insoutenable dans le contexte actuel de restrictions budgétaires.
 
Un réseau menacé
Les études menées par SNCF Réseau montrent que, sans intervention supplémentaire, plusieurs lignes pourraient être condamnées à la fermeture dès 2027. Parmi les zones les plus préoccupantes :
 La ligne des horlogers (stabilité de paroi)
La ligne des hirondelles (traitement des tunnels)
Paray-Gilly (instabilité accélérée)
La ligne du Morvan (déraillement et détérioration des voies)
 
Une réponse de la Région : exiger une prise de responsabilité de l'État
Face à cette situation, la Présidente du Conseil régional a alerté le ministre des Transports et demandé une renégociation du protocole sur les petites lignes. Une mission d’inspection a été confiée à l’IGEDD en janvier 2025 pour analyser le devenir du réseau.
 
Modernisation du matériel ferroviaire : un enjeu crucial
Au-delà des infrastructures, la Bourgogne-Franche-Comté poursuit ses efforts pour améliorer le service ferroviaire régional, notamment via une stratégie d’acquisition de matériel roulant.
 
Un renouvellement indispensable
Avec une augmentation de la fréquentation de 2 % par an, la Région doit adapter son parc. Initialement prévu à 257 M€, le budget a été réduit à 170 M€ pour répondre aux impératifs budgétaires.
 
Les investissements prévus en 2025
5 rames Régiolis électriques (65 M€) pour renforcer l’axe Paris-Dijon-Lyon, offrant plus de 1 000 places assises en heure de pointe.
10 rames Régiolis bimodes (105 M€) pour desservir Besançon et ses environs, où la fréquentation a bondi de 40 % depuis 2017.
Redistribution des anciennes rames pour optimiser l’offre sur les lignes les plus fréquentées.
Grâce à ces acquisitions, la Région vise à réduire l'âge moyen du parc à 16 ans d’ici 2028 et à offrir 3 975 places assises supplémentaires aux voyageurs.
 
Un appel à une réforme du financement ferroviaire
Face à une situation budgétaire tendue et un réseau vieillissant, la Région Bourgogne-Franche-Comté plaide pour une révision du partage des coûts avec l’État. Sans engagement national fort, le maintien des petites lignes et la qualité du service ferroviaire régional restent incertains.
 Quelles solutions pour garantir un réseau performant et durable ? C'est la question centrale qui animera les prochaines discussions entre la Région et l'État.