Culture
« L’heure des assassins « ? Ludovic Laroche en parle en toute connaissance de cause…
Par Michel POIRIAULT
Publié le 13 Mars 2025 à 16h11

Le dimanche 16 mars à 16h30 à Chalon-sur-Saône, une comédie policière nommée « L’heure des assassins » (il ne reste qu’un nombre ridicule de places) ramènera le public à la naissance du XXème siècle. L’Espace des Arts deviendra alors, sous l’égide des Théâtrales, un réputé théâtre londonien, où l’expectative régnera en maîtresse…Interview de Ludovic Laroche, l’un des piliers. A double titre.
De quel genre peut se réclamer « L’heure des assassins » ?
« C’est une pièce policière, je dirais presque une comédie policière, une pièce à suspense, un huis-clos comme on dit. On peut même l’appeler cosy mystery, qui renoue avec ce que l’on peut retrouver dans l’univers de Sherlock Holmes ou d’Agatha Christie. »
Entre sa finalité et ce que le public en a fait, y a-t-il une différence notable ?
« Le public a totalement adhéré à la pièce, il nous connaît un petit peu, puisque nous avions déjà cette pièce inscrite dans le cadre d’une trilogie policière, où les pièces sont bien sûr séparées les unes des autres. Il y a eu d’abord « Le cercle de Whitechapel », ensuite il y a eu «Les Voyageurs du crime », et là nous avons cette saison « L’heure des assassins ». Donc le public s’y retrouve totalement, et c’est du coup indépendant de notre volonté. Le genre policier plaît aussi bien apparemment à la télévision qu’à toute la littérature, avec en particulier les polars qui peuvent exister. Au théâtre il n’y en a pas tant que ça, on se rend compte qu’il y a un vrai public pour ce genre de pièce. Ça reste cependant un divertissement. »
Et votre rôle ?
« J’ai la chance d’interpréter un personnage assez emblématique, puisqu’il s’agit d’Arthur Conan Doyle. Alors son nom, peut-être que tout le monde ne le connaît pas, mais le personnage qu’il a créé est mondialement connu, parce qu’il est le père spirituel de Sherlock Holmes. Donc, ça parle à tout le monde, et c’est un bonheur qui dure. Depuis 2016 nous montons ces spectacles. Ça va faire dix ans que j’incarne ce personnage d’Arthur Conan Doyle, et ma chance, comme il a réellement existé, c’est que j’ai pu m’imprégner de beaucoup de choses qu’il a pu écrire, ou de sa biographie. Ainsi qu’apporter un bout de ma personnalité. »
Co-metteur en scène ainsi que comédien, est-ce un avantage par rapport à vos partenaires ?
«Pas forcément ! C’est une co-mise en scène, c’est surtout Elie Rapp qui a mis en scène ce spectacle. J’ai plutôt coordonné les relations entre le créateur lumière, le créateur visuel, le vidéaste, ainsi que les créateurs du décor, la metteuse en scène. Sur le plateau j’ai eu la chance quand même d’être dirigé par Elie Rapp, du coup ce n’est ni un avantage ni un inconvénient, c’est plutôt un moyen de travailler en bonne intelligence avec mes partenaires. J’ai la chance d’avoir ce « coussin » Elie Rapp, qui me permet justement de pouvoir être à l’aise avec ce statut supplémentaire. Il vaut mieux savoir raison garder, et laisser la possibilité de garder un œil extérieur. Il n’y aurait pas le même recul autrement. »
Parmi les grands créateurs (Molière, Pagnol, Guitry, Hugo, Rostand, etc.) dont vous avez repris par ailleurs les oeuvres sur scène, y en a-t-il un avec lequel vous êtes plus en phase ?
« C’est vrai que j’ai travaillé beaucoup de classiques pendant très longtemps, mais ce qui m’intéresse, ce sont les écritures des auteurs vivant aujourd’hui. Depuis une bonne vingtaine d’années, j’ai eu le loisir de travailler en adaptant des œuvres romanesques, mais contemporaines, pour le théâtre. Je pense notamment à un travail en lien avec les éditions Actes Sud, et notamment à un auteur qui s’appelle Henri-Frédéric Blanc, qui vient de nous quitter d’ailleurs, auquel je pense très fort. Il m’a permis de jouer une pièce, que j’ai dû jouer peut-être mille fois, et qui s’appelle « Nuit gravement au salut ». Le travail avec ces différentes Maisons d’édition m’a permis de découvrir des auteurs très différents comme Stefano Benni par exemple, Elie Rapp également…Après, me sentir proche de Shakespeare, Rostand, Feydeau, Hugo, Pagnol…pas plus les uns que les autres en fait. A chaque fois ce sont des rencontres, des moments de vie, donc je ne priorise pas pour le coup. Là où je priorise, c’est de travailler avec des auteurs dits « vivants », parce que Molière reste vivant bien sûr. Ça ne veut pas dire qu’un jour je n’aurais pas envie de retravailler ces pièces classiques ; si on m’appelle pour jouer ce serait formidable. Et puis la rencontre avec Julien Lefebvre depuis presque dix ans avec cette trilogie, ça ne fait qu’argumenter, ou corroborer ce que je viens de dire avec les autres auteurs que je viens de citer. »
Comédien, est-ce un rêve d’enfant ?
«Je ne sais pas, mais en tout cas j’ai eu la chance de commencer très, très tôt, par le biais justement de compagnies locales de ma région natale. C’était avant tout familial au départ, puisque mon frère avait une compagnie de théâtre amateur. Donc j’ai connu le théâtre par les classiques à l’école par le biais de mon instituteur, et en parallèle il y avait mon frère qui avait cette troupe de théâtre amateur. Ça m’a vachement formé, du moins au début. Je ne savais pas si j’allais en faire mon métier, mais en tout cas ça allait être une de mes passions, ça c’est sûr. »
Face au contexte international anxiogène, le rire a-t-il plus d’avenir que les pleurs ?
« Ça peut être une soupape effectivement, de protection, de parapluie…A vrai dire je ne me situe même pas là-dedans, c’est-à-dire que je ne me rends même pas compte en fait, parce que je suis à l’intérieur depuis tellement longtemps. Je sais que ça finit bien, tous les arts, la culture en général. Là aussi je ne mets pas d’échelle de valeur, mais j’imagine que quelqu’un qui va jouer le samedi ou le dimanche après-midi sur un terrain de foot, ou celui qui va aller à la pêche, ou celui qui va faire de la peinture, de la sculpture, ceux qui visitent des musées, ils entrent aussi dans leur bulle. Il y a tellement de choses qui permettent de se protéger de ce qu’il se passe dans le monde. Après, il y a également des arts qui permettent de soulever, poser des questions, mais ça, c’est un autre long débat. »
Plus tard, comment vous voyez-vous, artistiquement parlant ?
« J’espère être heureux de continuer à m’amuser dans ce métier. Continuer à éprouver autant de plaisir que j’en éprouve aujourd’hui, et en donner toujours autant. C’est un peu bateau peut-être comme expression, mais si le plaisir n’est plus là, je ne vois pas trop l’intérêt de continuer ce genre de métier. Et de posséder cette chance d’avoir des auteurs qui soient très inspirants, comme des partenaires également. J’ai une chance incroyable, c’est de partager le plateau avec des artistes, des partenaires formidables. C’est un véritable luxe, et qu’on nous donne, ainsi qu’à d’autres, les moyens de faire notre métier, nos métiers, parce que ça touche vraiment tellement, tellement de corps de métiers, notamment les techniciens, ceux qui construisent les décors, etc. On s’estime chanceux de pouvoir jouer dans autant de villes en France, on a la chance que ces spectacle soient des succès, mais on reste vigilant. On ne peut pas être, contrairement à ce que je disais tout à l’heure, totalement dans notre bulle en disant : « Voilà, on ne voit que notre pré carré ». C’est un équilibre, comme tout dans la vie. Il y a une expression qui dit que «La musique adoucit les mœurs », mais les gens ont besoin, je crois, de pouvoir rêver aussi, ou de respirer de façon soit artistique, soit sportive, soit ludique. Je crois que c’est vital. Je ne vais pas entrer dans la symbolique des mots. Je savais que j’étais essentiel pour ma famille, je ne voulais pas tomber dans le débat essentiel – non essentiel, mais je trouvais que tout était important. Il y avait à l’époque des importances peut-être un peu moins urgentes que d’autres. C’est comme ça que je le considérais, mais pour moi tout est important. Après, ce sont des échelles de priorisation. »
Crédit photo : DR Propos recueillis par Michel Poiriault



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