Culture

Sanseverino fera feu de tout bois le 4 avril à Chalon

Sanseverino fera feu de tout bois le 4 avril à Chalon

« C’était mieux maintenant », qu’il proclame, Sanseverino, sur son dernier album en date. Pour savoir s’il en est ainsi, il faudra juger sur pièces le vendredi 4 avril à partir de 20h, en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône. En effet, l’affranchi donnera un concert qui ne devrait pas engendrer la morosité, loin s’en faut ! Histoire de patienter, découvrez l’interview d’un artiste droit dans ses bottes.

Qu’est la musique pour vous ?

« En fait c’est une espèce de support aux paroles. C’est-à-dire que la musique en général aide à faire passer les journées, c’est un truc , c’est un peu bête de dire ça, qui adoucit pas mal les mœurs. On en a besoin en ce moment, parce qu’il y a de la violence un peu partout, mais en tout cas, pour moi c’est une espèce de drogue douce, qui sert aussi de média. Comme j’écris mes paroles, je me sers de la musique pour dire les trucs dont j’ai envie. »

Auteur-compositeur, chanteur, guitariste, on n’est jamais si bien servi que par soi-même ?

« C’est exactement ça ! Ce n’est pas que je ne fasse pas confiance aux autres, mais les premières chansons que j’ai écrites il y a très longtemps, c’était parce que je ne trouvais rien qui allait dans les chansons des autres. Depuis, évidemment j’ai changé d’avis, puisque je me suis aperçu qu’il y avait un milliard d’auteurs fantastiques. C’était à l’époque pour chanter un truc, faire le con, pour mettre des paroles sur la musique que je faisais, qui était assez simple. »

Avez-vous des sources d’inspiration fixes, ou varient-elles avec le temps qui passe ?

«Je crois que je ne sais pas répondre. Ça reste toujours l’être humain. J’ai l’impression que le truc que j’aime bien faire, c’est décrire des gens, que j’invente, ou que je connais, ou alors je pique des trucs : je vois un gars dans la rue qui se gratte la tête, alors ça y est je construis un personnage dessus. Je pense que c’est l’observation de l’homme en général. Bien sûr, l’homme n’est pas toujours beau, il est souvent même assez con, mais bon, je m’y fais ! »

En quoi la musique tzigane mérite-t-elle d’assurer les fondements de votre patrimoine ?

«La musique tzigane a été au début de ma carrière une énorme source d’inspiration, elle l’est moins maintenant, je suis passé à d’autres trucs. Mais oui, je continue à écouter, à mettre des disques de musique tzigane. Alors tzigane, swing, folklore hongrois, musique slave, etc. Il y a différents styles qui existent, mais maintenant je m’en sers un peu moins, ça reste un loisir. »

 

Votre répertoire est-il dirigé vers un public en particulier ?

« Non, je pense qu’il va à tout le monde, c’est-à-dire à d’abord tous les âges, et j’ai l’impression, en décrivant mes personnages ou ce que je pense de la société, que je m’oriente vers un public qui est a priori d’accord avec moi. Ça signifie qu’il est un peu contre l’injustice et contre la spéculation. C’est à peu près tout, Il m’arrive de jouer dans des villes où les gens ne sont pas entièrement d’accord avec  des espèces de principes de gauche, alors on s’en sort quand même. »

La liberté d’être est-elle la valeur fondamentale qui vous anime ?

«Là, c’est la liberté tout court. Oui, oui, bien sûr, c’est un énorme truc. Dès que je suis coincé dans quelque chose, dès qu’on m’ordonne…Hier je suis allé dans un café (interview réalisée le mercredi 12 mars ndlr) avec ma copine. On dit « bonjour », on entre, le gars nous impose tout de suite une table, alors que le café était libre. Tout au fond à gauche, dans le coin. On s’est dit : mais pourquoi on ne se met pas où on veut, pourquoi est-ce qu’on nous impose ceci ? C’était stupide de la part de cette personne, mais le fait de se faire imposer quelque chose, ça implique pas mal de problèmes avec la liberté. Après, il faut vivre en société, il faut vivre avec les autres, mais le café étant vide, pourquoi a-t-il fallu qu’on nous impose d’aller dans le fond ? C’est une des restrictions de liberté. On a répondu tous les deux : ah non, on ne veut pas ! Etait-ce par réflexe, pour caser tous les gens, ou pour tout ranger ? Il y a des gens qui veulent, comme ça, tout ranger, mais la vie n’est pas un Lego !»

Y a-t-il quelque chose de singulier que vous aimeriez mener à bien, en plus de vos acquis ?

«Continuer à mener ma musique le plus loin possible, et garder de l’énergie. C’est surtout l’énergie que j’ai envie de garder, qui est mon prochain projet. Je n’ai plus 15 ans, ni 20, ni 30, ni 40, je vais tout doucement vers la fin de ma vie, et j’ai envie de garder de l’énergie pour être toujours en forme. Comme pouvoir sauter par-dessus les chaises, ce genre de truc…sans finir au SAMU après ! » 

 

Quels sont les qualificatifs que vous souhaiteriez voir accolés à votre nom ?

«Je n’en sais rien, mais je peux trouver ! Je pense que c’est l’énergie, ce n’est pas un qualificatif, mais ça peut en devenir un. J’ajoute une ouverture, et libre. C’est à peu près tout, après c’est la modestie qui m’empêche. J’espère qu’avec ces trois-là  ça vous suffira ! »

A Chalon-sur-Saône le vendredi 4 avril, qu’offriez-vous ?

« En ce moment on fait une tournée qui s’appelle « C’était mieux maintenant ». Cette tournée correspond à un album du même nom. C’est un répertoire assez rock en fin de compte ; sur scène on est quatre : un organiste, un batteur, un percussionniste, et moi qui joue de la guitare.  Il n’y a pas de bassiste, la basse est faite par l’orgue, et on joue le répertoire de ce dernier album qui est sorti au mois d’octobre dernier, ainsi qu’une partie de mes anciennes chansons. »

 

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 Renseignements auprès d’A Chalon Spectacles (03 85 46 65 89  [email protected] )

 

Crédit photo : DR                                                    Propos recueillis par Michel Poiriault                                                                                                             [email protected]