Chalon sur Saône

Avec une dette historique, trois élus d'oppositions de Chalon interpellent le Préfet de Saône et Loire et évoquent "la mise sous tutelle".

Avec une dette historique, trois élus d'oppositions de Chalon interpellent le Préfet de Saône et Loire et évoquent "la mise sous tutelle".

C'est sans doute le fameux effet boomerang. En 2014, l"élection municipale de Chalon s'était jouée essentiellement sur la question de la mise sous tutelle de la ville de Chalon. Une dette sensiblement inférieure à celle d'aujourd'hui.

Alors que la situation financière de la ville de Chalon sur Saône ne cesse de se dégrader, avec une capacité de désendettement qui atteint désormais les 16,9 années, "l'équivalent de 3 mandats",  "l'alerte est rouge écarlate" lancent les 3 élus, Cécile Lamalle, Alain Rousselot-Pailley et Didier de Carli.

"Cela fait des années qui tiront l'alerte. C'est une vraie patate chaude pour les générations futures de Chalonnais". Compte-tenu de la situation, les trois élus n'entendent pas laisser les choses ainsi, et ont tenu ce vendredi soir à co-signer une lettre adressée au Préfet de Saône et Loire, visant à l'interpeller très officiellement sur l'état de santé des finances publiques de la ville de Chalon sur Saône. 

Un sacré paradoxe qui n'est pas sans rappeler toute la campagne des municipales de 2014 où Gilles Platret avait martelé son argumentaire de campagne sur justement "le risque de mise sous tutelle". "Une dette à l'époque inférieure de 12 % à ce qu'elle est aujourd'hui" rajoute Alain Rousselot-Pailley. 

"Evidemment certains se contenteront des travaux sur les quais pour expliquer cela. Mais en fait, il n'y a aucune vision d'ensemble. On en veut pour preuve la manière dont sont gérés les travaux actuellement. On est passé d'une enveloppe initiale sur le quai de la Poterne de 3,9 millions à 5,8 millions puis plus de 9 millions. Avec Gilles Platret tout bouge". 

" Il a financé l'absence de hausse d'impôts par la dette... mais les Chalonnais paieront un moment bien plus"

"Ca crée le malheur des générations futures. C'est une vraie position populiste ni plus ni moins. A un moment, les choses vont s'imposer et les Chalonnais n'auront pas le choix. Peut-être entend-il donner cette responsabilité à ceux qui prendront la suite. Gilles Platret va sans doute annoncer lundi soir aux Chalonnais que les impôts sont la facilité sauf créer de la dette aujourd'hui, c'est amputer les capacités des Chalonnais de demain. Il est important que chacun comprenne les perspectives. Avec quelle idée, atteindre les 50 000 habitants ? Mais Chalon ne fait que perdre des habitants. Les chiffres sont là !".

Avec une dette globale qui dépassera les 84 millions d'euros, la séance du conseil municipal de lundi soir s'annonce explosive. "La majorité municipale se retranchera sans doute derrière la guerre en Ukraine, l'endettement de l'Etat, l'endettement de la région, mais puisque les Chalonnais sont attachés aux chiffres, la dette de la ville de Dijon que le maire prend souvent en exemple est de 100 millions d'euros, on vous laisse faire le calcul par habitant contre 84 à Chalon et une capacité de désendettement de 6 ans, à Dole c'est 7 ans, à Mâcon 7 ans... Chalon on le redit désormais 17 ans".

"Tous les élus de la majorité municipale seront comptables de cette gestion"

"Personne ne pourra se dire qu'il ne savait pas. A l'heure où le bilan tombera et qu'il faudra assumer les responsabilités, il est important de rappeler que tous les élus de la majorité municipale sont comptables de ce bilan. Lundi soir et surtout au mois d'avril au moment du vote du budget primitif, à chacun de prendre ses responsabilités".  

Avec ce courrier adressé au Préfet de Saône et Loire, les trois élus appellent "à ce qu'un regard extérieur vienne constater objectivement les difficultés actuelles... A ce stade la perspective d'une mise sous tutelle ne nous semble plus exclue". 

Laurent GUILLAUMÉ 

Plus d'infos sur l'intervention des élus minoritaires de la ville de Chalon à venir