Chalon sur Saône

Manifestation contre le racisme : environ 250 personnes dans les rues de Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 23 Mars 2025 à 05h00

Manifestation contre le racisme : environ 250 personnes dans les rues de Chalon-sur-Saône

À l'occasion de la Journée mondiale pour l’élimination de la discrimination raciale, près de 250 manifestants ont défilé à Chalon-sur-Saône contre le racisme ce samedi. Plus de détails avec Info Chalon.

Près de 91 000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, ont défilé ce samedi contre le racisme et l'antisémitisme dans de très nombreuses villes du pays. Les manifestants étaient environ 250 à Chalon-sur-Saône, selon la police, un chiffre corroboré par les organisateurs. De nombreux collectifs, associations, syndicats, et partis de gauche appelaient à manifester, à l'occasion de la Journée mondiale pour l'élimination de la discrimination raciale, le samedi 22 mars.

De nombreux manifestants ont dénoncé le racisme et les discriminations dont eux ou leurs proches sont victimes. 

«Nous ne voulons pas d'une société raciste. Ensemble, construisons la société dans laquelle nous voulons vivre, une société de tous les droits pour toutes et tous, une société de solidarité, de fraternité, de justice et de respect des libertés», a souligné la Ligue des droits de l'Homme dans un communiqué pointant «les comportements racistes et xénophobes qui sont le quotidien pour tant de personnes aujourd'hui, du fait de leur origine, de leur couleur de peau, de leur religion» et l'augmentation alarmante «des actes violents» qui font «vivre dans la peur, la souffrance, l'injustice d'un quotidien de discriminations».

«Le quotidien, ce sont aussi les discours de haine désinhibés, les propos mensongers de responsables politiques et de médias contrôlés par des acteurs économiques disposant de moyens considérables, qui stigmatisent des populations et des quartiers et manipulent les chiffres», poursuit Aline Mathus-Janet, la co-président de la section chalonnaise de la Ligue des droits de l'Homme (LDH71).

Un communiqué co-signé par la section chalonnaise de la LDH, FSU, Pour un Avenir Solidaire, la CIMADE, Les Écologistes, le PCF, le Collectif Chalon Solidarité Migrants, Sud Éducation 71-21, l'ASTI, la LFI 71, l'AFPS 71, BVAC,  la CGT Éduc'Action, l'UD CGT 71, #Nous Toutes Montceau, CCFD Terre Solidaire Chalon, l'ATD Quart-Monde Chalon et le PS 71.

Parti de la Place de l'Hôtel de Ville, le cortège s'est arrêté sur la Place du Châtelet, la Place Saint-Vincent et, pour finir, la Place de Beaune. Durant chaque étape, les intervenants se sont succédé pour prendre la parole, rejetant les actes et paroles racistes de plus en plus nombreux, «la désinformation qui donne une image négative de l'étranger», contre le durcissement des lois d'accueil, ou encore «la hiérarchisation des racismes qui ajoutent de la haine à la haine alors que la lutte est indivisible».

Une allusion aux taxations d'antisémitisme dont font l'objet les défenseurs de la paix en Palestine.

«Depuis plus de 15 mois, les attaques sur Gaza menées par le gouvernement de Netanyahou ont occasionné la mort de plusieurs de dizaines de milliers de Palestiniens et Palestiniennes, dont des milliers d’enfants. La Cour Internationale de Justice a reconnu à plusieurs reprises comme plausible  l'existence d'un génocide à Gaza.

L'occupation et la colonisation qui durent depuis 1967 se sont amplifiées à partir de janvier 2023 avec l'arrivée au pouvoir en Israël d'un gouvernement d'extrême-droite comprenant des ministres ouvertement racistes et fascistes. Aujourd'hui, Israël utilise en Cisjordanie les mêmes méthodes barbares que celles utilisées pendant les 15 mois de son attaque génocidaire dans la Bande de Gaza : massacres de civils dont des enfants, destruction systématique des habitations et des infrastructures essentielles à la vie, en particulier les écoles et les hôpitaux», déclarera à ce sujet Sylvie Hérody, membre de l'AFPS 71, «les criminels de guerre seront jugés, leurs complices aussi».
Pour cette militante, «la France est complice : le gouvernement d'extrême-droite de Netanyahou a bénéficié d'un appui et d'un soutien total, que ce soit dans la sphère politique ou dans les médias». 

«L'ancien Premier ministre (Gabriel) Attal s'est rendu il y a quelques jours encore en Israël aux côtés de députés macronistes. Les dirigeants de l'extrême-droite  aussi. Et on se souvient de la présidente de l'Assemblée nationale (Ndlr : Yaël Braun-Pivet) posant fièrement en treillis et gilet par balles auprès des dirigeants israéliens. Pire, tout critique du gouvernement fasciste d'Israël est criminalisée, considérée comme apologie du terrorisme et même qualifiée d'antisémitisme, avec des gardes à vue ou des condamnations.  Le combat contre l'extrême-droite doit être partout le même : en Israël, en France, comme dans tous les pays du monde, nous devons affronter et vaincre ceux qui promeuvent la haine et la division», poursuit cette membre de l'AFPS 71 avant de conclure par : «Il y a des moments dans l'Histoire où il faut se lever et faire entendre sa voix, et nous sommes dans un tel moment.  Nous ne voulons pas une société raciste. Nous ne voulons pas une société fasciste».

Tous sans exception ont rappelé que le racisme n'est pas une opinion mais un délit

De son côté, Stéphane Boyer, le président de l'ASTI Chalon, dénonce a dénoncé «l'inégalité de plus en plus grande entre français et étrangers». 

«Ainsi, des personnes travaillent et cotisent pour la sécu ou France Travail mais n'auront pas le droit à une couverture maladie ou au chômage s'ils perdent leur travail. Égalité des droits. C'est la devise de notre République. Et nous voulons rappeler à nos politiques l'importance pour le vivre-ensemble de respecter notre devise républicaine», estime ce dernier.

Pour finir, les manifestants ont opposé «une société de solidarité, de fraternité, de justice, et de respect des libertés», le rôle de l'éducation, une déconstruction des préjugés, et ont encouragé l'engagement dans les nombreuses associations locales «qui militent pour de meilleures conditions d'accueil et contre la peur de l'inconnu».

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati