Saône et Loire

MAIRES RURAUX DE SAONE ET LOIRE - "Les Maires sont excédés par la "suradministration", c'est la préoccupation qui me remonte le plus fort" confie le Président, Jean-François Farenc

MAIRES RURAUX DE SAONE ET LOIRE - "Les Maires sont excédés par la "suradministration", c'est la préoccupation qui me remonte le plus fort" confie le Président, Jean-François Farenc

Le Président de l'Association des Maires Ruraux de Saône et Loire s'est livré à info-chalon.com

 Vous êtes Président de l’Association des maires ruraux de Saône et Loire. Quel est l’état d’esprit des maires ruraux en ce moment ? 


Les Maires sont excédés par la "suradministration", c'est la préoccupation qui me remonte le plus fort. Des normes toujours plus nombreuses, des circulaires préfectorales avec des réponses demandées dans des délais courts. Des dossiers de demande de subvention complexes à monter et à remplir en 3 ou 4 exemplaires avec des formats différents  selon les financeurs (Etat, Région, département...) alors qu'il s'agit du même projet.

Pour nos secrétaires de mairie, ce sont des plateformes numériques toujours plus nombreuses (services de l'Etat, agences diverses, .....) qui ont remplacé le contact humain, avec une masse de données à fournir dans tous les domaines.

Les budgets communaux sont en cours de vote alors que l’Etat donne de moins en moins et demande de plus en plus. Quelle est la position de l’association sur la situation ? 


L'association se bat pour que les dotations de l'Etat soit les mêmes par habitant que l'on soit en rural et ou en urbain. Aujourd'hui ce n'est pas le cas, quand l'Etat donne 1€ pour un rural, il donne jusqu'à 2€ pour un urbain.

Beaucoup considèrent que les petites communes n’ont plus de raison d’exister et qu’il faudrait accélérer la fusion des communes, notamment rurales ? 
 
La commune est le lieu par excellence du lien social. Les mairies sont le premier guichet vers lequel le citoyen se tourne. Ne détricotons pas l'échelon de base qu'est la commune et dont notre société a bien besoin. Après, si des communes veulent se rapprocher et fusionner, du fait de leur proximité géographique ou de leurs liens historiques, nous n'y voyons pas d'inconvénient, mais nous refusons une obligation qui viendrait d'en haut. 

Les élections municipales arrivent à grands pas. De plus en plus de maires en poste avouent leur amertume et annoncent déjà qu’ils ne repartiront pas. 


Nous constatons effectivement des réticences. C'est pourquoi nous réclamons un véritable statut de l'élu. Nous incitons aussi à nos collègues à considérer le côté positif de leur engagement au service de l'intérêt général et les satisfactions que peuvent procurer les réussites d'un mandat.

De nombreux politiques considèrent qu’il faut inscrire dans le marbre le respect de l’équilibre parfait homme/femme dans les futurs scrutins. 
 
A titre personnel, je pense que c'est le sens de l'histoire, aujourd'hui seulement 19,6 % des maires sont des femmes. Je suis cependant favorable à un peu souplesse. Une obligation de répartition par sexe de type 40/60 pour les listes municipales serait déjà un progrès.

Quel est l’état de santé de l’association en Saône et Loire ? Considérez vous que vous êtes assez entendu par les pouvoirs publics ?  


L'audience de notre Association des Maires ruraux continue de progresser, avec exactement 396 communes adhérentes en 2024, notre association départementale fédère désormais plus de 3 communes rurales sur 4.

Cette forte représentativité est un atout pour être considéré et écouté par le Préfet, les services de l'Etat et du Département. Nous sommes combatifs, enregistrons des victoires,  même si nous n'obtenons pas satisfaction sur tout.

Propos recueillis par Laurent GUILLAUMÉ - Info-chalon.com