Culture

Dans la cité de Niépce Sanseverino a sorti l’artillerie lourde

Dans la cité de Niépce Sanseverino a sorti l’artillerie lourde

Artiste qui ne l’envoie jamais dire, Sanseverino n’a pas mâché ses mots ce vendredi 4 avril en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône, histoire de purger les maux véhiculés dans une société pas toujours jolie jolie. Sur un fond musical à la hauteur des estocades générées...

Pas la foule des grands soirs, toutefois les fans ont répondu présent

Le dernier album en date du chanteur s’intitule « C’était mieux maintenant ». Un écartèlement entre passé et présent, fidèle en tous points à la nature profonde d’un personnage qui s’enrôle dans un humanisme nullement de façade. A Chalon en aura-t-il principalement fait la promotion devant un public hélas squelettique, mais les vaillants soldats qui tenaient à ne rien manquer de leur soirée, ont évolué en ordre serré pour leur plus grand bonheur. A plus forte raison lorsqu’après le premier titre le sexagénaire adulé incitait les uns et les autres à se prononcer en faveur de la station debout en faisant montre d’un embrigadement plein et entier. Sitôt dit, sitôt fait. La suite devenait limpide avec un tour d’horizon des choses de la vie (les conflits guerriers, l’arrogance, la corrida, l’imbécile, l’argent roi…) durant lequel la mièvrerie était exclue. En revanche, la nocivité du vice devait connaître un « traitement de faveur » en étant vilipendée…

Il a pourfendu les aberrations par le swing notamment

Reposant sur un fondement qui sacralise la triade rock-jazzy-funk, l’album tance les comportements sociétaux répréhensibles à ses yeux, pose le doigt sur les sujets d’irritabilité, et empile les points de vue tranchés. L’homme dans ce qu’il a de plus abject, pernicieux, est passé en revue, et la rythmique aide grandement à la revue de détail. Pistonnépar ses trois musiciens (un organiste-violoniste, un batteur, et un percussionniste), Sanseverino, guitariste en permanence, a battu le fer pendant qu’il était chaud. Textes fouillés, humour là et bien là, abcès à crever, la route du paradis aura dû passer par l’enfer et le purgatoire ! « C’était mieux maintenant », « J’ai des noms », « On n’est pas bien là », «Pas la guerre », « Orgueil orgueil », « T’es un con », «Les phrases de Mandela », « Zéro travail », etc. ont fait d’une certaine noirceur le champ de tous les possibles. Sans pour autant plomber les revendications émises à fleur de peau. Au contraire même. Vider son sac en pays de connaissance s’emparait d’un exutoire. A qui mieux mieux.

                                                                                                     Michel Poiriault

                                                                                                     [email protected]