Opinion

"Une république des juges ?" s'interroge une fidèle d'info-chalon.com

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La constitution française comprend 3 pouvoirs : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et l'autorité judiciaire, laquelle n'est pas un pouvoir en soi, mais applique les lois édictées par les 2 pouvoirs précédents. Depuis le « mur des cons », qui a épinglé diverses personnalités ayant eu l'audace de déplaire à certains magistrats ayant confondu « autorité » et « pouvoir » oubliant au passage leur devoir de neutralité dans le silence de THEMIS, et se sont arrogés le droit de faire..de la politique en usant de la justice comme moyen d'expression « démocratique » sortant par là de leur rôle et fonction, mais sans l'onction de l'élection populaire.

Au-delà du cas de Marine LE PEN qui pose vraiment une question de fond, puisque cette condamnation juste ou non, empêche la liberté du suffrage universel de s'exercer pleinement, comme d'ailleurs, ce fut le cas pour François FILLON et d'autres, interrogeons-nous sur le rôle de la Justice et des magistrats qui la servent et la rendent « au nom du peuple français » rappelons-le. 

Comme l'avait déclaré Marie-France GARAUD (conseillère politique des Présidents Georges Pompidou et Jacques Chirac, ndlr) à Philippe DE VILLIERS qui l'avait consultée à l'époque où il était Ministre, lui demandant si c'était une bonne idée de couper le cordon reliant les Procureurs au Ministre de la Justice qui donnait les grandes orientations du droit aux Parquets (Procureurs) celle-ci lui avait déclaré :
« surtout pas, car si ce lien hiérarchique était coupé entre l'exécutif et l'autorité judiciaire, cela entraînerait inévitablement la prise de pouvoir des juges s'arrogeant un rôle politique qui n'est pas le leur ». 
Aujourd'hui,  nous y sommes : rappelons que la Constitution de la Vème République précise bien qu'il s'agit d'une AUTORITE judiciaire et non d'un POUVOIR judiciaire, ce qui n'est évidemment pas la même chose.
Rappelons qu'en France, les magistrats ne sont pas élus contrairement aux Etats-Unis où le système judiciaire repose sur des magistrats « politiques » puisqu'ils sont élus, et donc susceptibles de ne plus l'être, alors que les magistrats en France bénéficient d'une totale indépendance à vie dont ils peuvent faire ce qu'ils veulent comme : juger en droit pur et non en fonction de leurs convictions politiques ou autres, ou au contraire, juger en se laissant influencer ou emporter par leurs convictions personnelles, politiques ou autres. 
La justice était comme la politique, d'origine humaine, elle est également faillible et imparfaite, mais nous devons veiller jalousement sur son impartialité la plus totale possible, faute de quoi, le divorce entre les justiciables quel qu'ils soient et la Justice, est inévitable. D'ailleurs c'est bien ce que l'on constate de plus en plus, avec des citoyens contestant plus ou moins ouvertement les décisions de justice, que celles-ci les affectent ou non, avec un lien de confiance entre les juges et les justiciables de plus en plus ténu, voir totalement rompu. Or, dans une démocratie digne de ce nom, l'on doit pouvoir faire confiance à la Justice qui se doit de rester digne et impartiale « au nom du peuple français ».

 

 Colette Petitjean