Châtenoy le Royal

TRIBUNAL DE CHALON - Il devient alcoolique, son mariage prend l’eau

TRIBUNAL DE CHALON - Il devient alcoolique, son mariage prend l’eau

C’est l’histoire rapidement évoquée d’un couple marié depuis plus de vingt ans. Monsieur flirte avec l’alcool jusqu’au jour où il perd complètement pied en cherchant à noyer des chagrins très douloureux.

 Alors qu’il est hospitalisé à Sevrey, à cause de ça, en 2022, son épouse décide de divorcer.

Quand l’homme revient chez lui, il apprend donc que son mariage a pris l’eau, et ses réactions seront tellement violentes, harcelantes et effrayantes, au printemps 2023, qu’il est prié d’en rendre compte, ce lundi 28 avril, à la barre du tribunal.

Il a été placé sous contrôle judiciaire le 23 janvier dernier. Le moins qu’on puisse dire c’est que la mesure n’a pas été investie au mieux. L’homme, né en 1973, n’a pas vu d’addictologue, ni de psychologue, il ne travaille toujours pas, par contre il sait où vit son ex-épouse, et ça, ça inquiète les magistrats.

Elle a eu si peur

« Je suis malin » fanfaronne-t-il. Bah il fait un peu le malin parce que pour le reste il est très atteint physiquement par un alcoolisme dévorant et il doit l’être également mentalement. Il est hébergé chez sa mère. 
Quant à l’épouse, elle a eu si peur… Il a sectionné tous les câbles internet du logement, il a mis de la super glue dans les serrures, pour la « faire ch… », mais il lui a aussi fait un chantage réitéré au suicide (lui envoyant photo de cordes pour se pendre, photo de lui armé d’un fusil), il a fait des scènes violentes accompagnées d’insultes qui ne l’étaient pas moins, des messages en rafale, on en oublie… Elle a eu si peur… Elle en a perdu dix kilos, elle faisait des insomnies, elle pleurait pour un oui pour un non. Elle a eu si peur… qu’elle a quitté la région, laissant derrière toutes ses attaches, et ça c’est moche, « c’est son préjudice » dit la procureur.

Une réponse qui semble tout droit sortie du cul d’une bouteille 

A l’audience il semble sobre, se tient respectueusement, reconnaît pas mal de choses et désarme son monde par sa logique toute personnelle. 
La présidente lit des messages, « menaçants », « très agressifs », du genre : « Viens vite, ça va mal finir », « Vas-y, fous toi en l’air ! », « Je ne te foutrai jamais la paix ». Puis elle demande au prévenu ce qu’il attendait des ces messages-là. La réponse semble tout droit sortie du cul d’une bouteille : « Qu’on se remette ensemble, tout simplement. Je l’aime toujours. »

« Tenir compte de la gravité de ce qui s’est passé »

Evidemment il peine aussi. Le visage marqué, les mains tremblantes. Il a eu beau bien s’habiller, venir sobre et se tenir droit, il sait, lui, à quel point il est douloureux de se savoir glisser. Avec l’alcoolisme, la déchéance n’est jamais loin. « Vous êtes dans le déni, lui explique la procureur. Vous devez chercher à savoir pourquoi vous ne voyez pas la souffrance de l’autre. » Punir, dit-elle encore, c’est « tenir compte de la gravité de ce qui s’est passé », et c’est aussi « lui permettre de se soigner ».
Le prévenu n’a pas d’avocat, il a la parole pour ajouter quelque chose pour sa défense : il est parfaitement d’accord avec tout ce qu’a dit le ministère public.

Deux ans sous main de justice

Le tribunal suit les réquisitions, condamne l’homme à la peine de 12 mois entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Obligations de soins (addicto et psycho), de suivre un stage de prévention VIF, interdiction de tout contact avec madame. Peine d’inéligibilité et interdiction de porter une arme, pendant 5 ans.
La présidente lui explique tout, lui montre sur la feuille, la liste des obligations et interdictions : « Là, c’est tout ce que vous devez respecter pour ne pas aller en prison. »

FSA